Read Ebook: La Samaritaine évangile en trois tableaux en vers by Rostand Edmond
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Ebook has 1599 lines and 34264 words, and 32 pages
Edmond ROSTAND
LA SAMARITAINE
PARIS LIBRAIRIE CHARPENTIER ET FASQUELLE EUG?NE FASQUELLE, ?DITEUR 11, RUE DE GRENELLE, 11
DU M?ME AUTEUR
Les Musardises, po?sies.
La Princesse Lointaine, pi?ce en 4 actes, en vers .
Pour la Gr?ce, po?me.
J?SUS M. BR?MONT. PHOTINE Mme SARAH BERNHARDT. LES TROIS OMBRES MM. LAROCHE, BELLE, TESTE.
PIERRE MM. LEFRAN?AIS. JEAN BR?L?. JACQUES ANGELO. ANDR? DARA. NATHANA?L JOURDA. BARTH?LEMY NYSM. JUDAS STEBLER.
JEUNES FILLES Mmes BERTHILDE, DEVERGER, TH?VENARD, BUSSAC, ETC. FEMMES CANTI, LABADY, BOULANGER, DRION, ETC. COURTISANES RICHARD, DEGOURNAY, YVES ROLAND. ENFANTS FERNAND, GEORGES.
DISCIPLES, SOLDATS ROMAINS, MARCHANDS, ARTISANS.
TOUT LE PEUPLE SAMARITAIN.
LA SAMARITAINE
PREMIER TABLEAU
Le Puits de Jacob
A l'intersection des deux grandes routes qui vont, l'une vers la M?sopotamie, l'autre vers la Grande Mer, le Puits de Jacob, non loin de la ville de Sichem, en Samarie.
Vaste citerne oblongue. Margelle basse sur laquelle on peut s'asseoir. Une vo?te de pierre ? moiti? ruin?e arrondit encore une arche au-dessus de ce puits. Rustique manivelle de bois non ?corc? qui fait monter et descendre la corde o? l'on suspend les urnes.
Un vaste figuier sauvage ?tire horizontalement ses branches. Il y a l? aussi un de ces oliviers dont la p?leur est en Samarie plus argent?e qu'ailleurs. Et quelques t?r?binthes, plus loin, et de sveltes silhouettes de cypr?s.
Le fond de la sc?ne est un talus de verdure poudreuse sur lequel sont pos?es les routes comme une fourche blanche; un sentier sinueux en descend vers le puits, et, derri?re ce talus, la vall?e de Sichem est bleue.
Le Mont ?bal et le Mont Garizim ferment l'horizon; le Garizim ?l?ve vers le ciel les ruines d'un temple; dans le creux qui s?pare les deux monts, Sichem ?parpille les cubes clairs de ses maisons.
Tel appara?tra le d?cor, tout ? l'heure, quand se l?vera le jour. Mais, quand le rideau s'ouvre, il fait nuit encore. Belle obscurit? transparente. Toutes les ?toiles. Debout sur les pierres du puits, dans le noir plus noir de la vo?te, un tr?s grand fant?me dont la barbe est celle d'un centenaire, s'appuie, tout blanc, sur un b?ton. Un second fant?me, aussi grand, aussi blanc, est immobile sur une marche. Un troisi?me, pareil aux deux premiers, avec la m?me barbe, le m?me b?ton de pasteur, avance myst?rieusement.
SC?NE PREMI?RE
LES OMBRES
PREMI?RE OMBRE, glissant vers le puits.
Pouss? par la brise des nuits, Et vagabond jusqu'? l'aurore, Je viens pour des uns que j'ignore, Comme un fant?me que je suis. D'une sandale non sonore Je viens, je glisse et je m'enfuis... Mais, ? J?hovah que j'adore! Quelle est cette grande ombre encore Qui se tient debout pr?s du puits?
Barbe blanche dans la nuit brune, Es-tu d'un vivant de jadis? Sors-tu du Sch?ol, oasis O? l'on dort sur des pr?s sans lys, O? l'on va sous un ciel sans lune? N'es-tu qu'une ombre?
PREMI?RE OMBRE.
J'en suis une!
Je reconnais ta voix, mon fils.
PREMI?RE OMBRE.
Mais un spectre encor, sur la pierre, Se dresse, de blancheurs v?tu!...
Ombre immobile, m'entends-tu?
TROISI?ME OMBRE.
Je reconnais ta voix, mon p?re.
C'est l'enfant plus pieux que Job, Qui se tient debout sur la marche!
TROISI?ME OMBRE.
C'est le P?re!
PREMI?RE OMBRE.
Le Patriarche!
TROISI?ME OMBRE.
Abraham!
Isaac!
PREMI?RE OMBRE.
Jacob!...
JACOB.
Pour quelles sublimes alertes Retrouvent-ils, nos pieds inertes, La douce fermet? du sol?
ISAAC.
C'est pour de grandes choses, certes, Qu'un ange noir aux ailes vertes A laiss?, ce soir, entr'ouvertes Les portes p?les du Sch?ol!
JACOB, ? Abraham.
Quelles esp?rances sont n?es? Dis-nous, toi, ce qui souleva, Ce soir, nos ombres ?tonn?es! Tu dois savoir les destin?es: Tes cent soixante-dix ann?es T'ont mis plus pr?s de J?hovah!
ABRAHAM, ? Isaac.
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