Read Ebook: The Candle and the Cat by Leonard Mary Finley
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Ebook has 62 lines and 1895 words, and 2 pages
LES MYST?RES DU PEUPLE.
Correspondance avec les ?diteurs ?trangers.
Travailleurs qui ont concouru ? la publication du volume:
La liste sera ult?rieurement compl?t?e, d?s que nos fabricants et nos correspondants des d?partements, nous auront envoy? les noms des ouvriers et des employ?s qui concourent avec eux ? la publication et ? la propagation de l'ouvrage.
Paris.--Typ. Dondey-Dupr?, rue Saint-Louis, 46, au Marais.
LES MYST?RES DU PEUPLE
HISTOIRE D'UNE FAMILLE DE PROL?TAIRES A TRAVERS LES ?GES
PAR
EUG?NE SUE.
Il n'est pas une r?forme religieuse, politique ou sociale, que nos p?res n'aient ?t? forc?s de conqu?rir de si?cle en si?cle, au prix de leur sang, par l'INSURRECTION.
SPLENDIDE ?DITION ILLUSTR?E DE GRAVURES SUR ACIER.
ON S'ABONNE
? L'ADMINISTRATION DE LIBRAIRIE, RUE NOTRE-DAME DES VICTOIRES, 32 . PARIS.
LES MYST?RES DU PEUPLE
HISTOIRE D'UNE FAMILLE DE PROL?TAIRES ? TRAVERS LES ?GES.
?vasion de Genevi?ve.--Le jardin des oliviers.--Bana?as.--Le tribunal de Ca?phe.--La maison de Ponce-Pilate.--Le pr?toire.--Les soldats romains.--Le roi des Juifs.--La croix.--La Porte Judiciaire.--Le Golgotha.--Les deux larrons.--Les pharisiens.--Mort de J?sus.
Aur?lie, ayant quitt? la salle basse, y revint au bout de quelques instants, et trouva Genevi?ve v?tue en jeune gar?on bouclant la ceinture de cuir de sa tunique.
--Impossible d'ouvrir la porte!--dit avec d?sespoir Aur?lie ? son esclave;--la clef n'est pas rest?e en dedans ? la serrure, comme on l'y laisse habituellement.
--Ch?re ma?tresse,--dit Genevi?ve,--venez; essayons encore. Venez vite.
Et toutes deux, apr?s avoir travers? la cour, arriv?rent aupr?s de l'entr?e de la maison. Les efforts de Genevi?ve furent aussi vains que ceux de sa ma?tresse pour ouvrir la porte. Elle ?tait surmont?e d'un demi-cintre ? jour; mais il ?tait impossible d'atteindre sans ?chelle ? cette ouverture... Soudain Genevi?ve dit ? Aur?lie:
--J'ai lu, dans les r?cits de famille laiss?s ? Fergan, qu'une de ses a?eules nomm?e Mero?, femme d'un marin, avait pu, ? l'aide de son mari, monter sur un arbre assez ?lev?.
--Par quel moyen?
--Veuillez vous adosser ? cette porte, ch?re ma?tresse; maintenant, enlacez vos deux mains, de sorte que je puisse placer dans leur creux le bout de mon pied: je mettrai ensuite l'autre sur votre ?paule; peut-?tre ainsi atteindrai-je le cintre, de l?, je t?cherai de descendre dans la rue.
Soudain l'esclave entendit au loin la voix du seigneur Gr?mion, qui, de l'?tage sup?rieur, appelait d'un ton courrouc?:
--Aur?lie! Aur?lie!
--Mon mari,--s'?cria la jeune femme toute tremblante.--Ah! Genevi?ve, tu es perdue!
--Vos mains, vos mains, ch?re ma?tresse,--dit vivement l'esclave.--Encore un effort; si je puis monter jusqu'? cette ouverture, je suis sauv?e.
Aur?lie ob?it presque machinalement ? Genevi?ve; car la voix mena?ante du seigneur Gr?mion se rapprochait de plus en plus. L'esclave, apr?s avoir plac? l'un de ses pieds dans le creux des deux mains de sa ma?tresse, appuya l?g?rement son autre pied sur son ?paule, atteignit ainsi ? la hauteur de l'ouverture, parvint ? se placer sur l'?paisseur de la muraille, et resta quelques instants agenouill?e sous le demi-cintre.
--Mais, en sautant dans la rue,--dit Aur?lie avec effroi,--tu te briseras, pauvre Genevi?ve.
? ce moment arrivait le seigneur Gr?mion, p?le, courrouc?, tenant une lampe ? la main.
--Que faites-vous l??--s'?cria-t-il en s'adressant ? sa femme,--r?pondez! r?pondez!
Puis, apercevant l'esclave agenouill?e au-dessus de la porte, il ajouta:
--Ah! sc?l?rate! tu veux t'?chapper!... c'est ma femme qui favorise ta fuite!
--Oui,--r?pondit courageusement Aur?lie,--oui; dussiez-vous me tuer sur la place, elle va ?chapper ? vos mauvais traitements.
Genevi?ve apr?s avoir, du haut de l'ouverture o? elle ?tait blottie, regard? dans la rue, vit qu'il lui fallait sauter deux fois sa hauteur; elle h?sita un moment; mais entendant le seigneur Gr?mion dire ? sa femme qu'il secouait brutalement par le bras pour lui faire abandonner les anneaux de la porte auxquels elle se cramponnait:
--Par Hercule! me laisserez-vous passer? Oh! je vais aller dehors attendre votre mis?rable esclave, et si elle ne se brise pas les membres en sautant dans la rue, moi je lui briserai les os!
--T?che de descendre et de te sauver, Genevi?ve,--cria Aur?lie;--ne crains rien!... il faudra que l'on me foule aux pieds avant d'ouvrir cette porte!
Genevi?ve leva les yeux au ciel pour invoquer les dieux, s'?lan?a du rebord du cintre en se pelotonnant, et fut assez heureuse pour toucher terre sans se blesser. Cependant, elle resta un instant ?tourdie de sa chute, puis elle prit rapidement la fuite, le coeur navr? des cris qu'elle entendait pousser au dedans du logis par sa ma?tresse, que son mari maltraitait.
L'esclave, apr?s avoir d'abord pr?cipit? sa course pour s'?loigner de la maison de son ma?tre, s'arr?ta essouffl?e, pour se rappeler dans quelle direction ?tait plac?e la taverne de l'Onagre, o? elle esp?rait se renseigner sur le jeune ma?tre de Nazareth, qu'elle voulait pr?venir du danger dont il ?tait menac?.
Elle apprit dans cette taverne que quelques heures auparavant il s'?tait dirig?, avec plusieurs de ses disciples, du c?t? du torrent de C?dron, vers un jardin plant? d'oliviers, o?, souvent, il se rendait la nuit pour m?diter et pour prier.
Genevi?ve courut en h?te vers ce lieu. Au moment o? elle franchissait la porte de la ville, elle vit au loin dans la nuit la lueur de plusieurs torches se refl?tant sur les casques et sur les armures d'un assez grand nombre de soldats; ils marchaient en d?sordre et poussaient des clameurs confuses. L'esclave, craignant qu'ils ne fussent envoy?s par les pharisiens pour se saisir du fils de Marie, t?cha de les devancer, et d'arriver assez ? temps pour donner l'alarme ? J?sus ou ? ses disciples.
Elle n'?tait plus qu'? une petite distance de ces gens arm?s qu'elle reconnut pour des miliciens de J?rusalem, troupe peu renomm?e pour son courage, lorsqu'? la lueur des flambeaux qu'ils portaient, elle remarqua en dehors de la route, et suivant la m?me direction, un ?troit sentier bord? de t?r?binthes; elle prit ce chemin, afin de n'?tre pas vue des soldats, ? la t?te desquels elle remarqua Judas, ce disciple du jeune ma?tre qu'elle avait vu ? la taverne de l'Onagre une des nuits pr?c?dentes. Il disait alors ? haute voix ? l'officier des miliciens:
--Seigneur, celui que vous me verrez embrasser sera le Nazar?en.
--Oh! cette fois,--reprit l'officier,--il ne nous ?chappera pas, et demain, avant le coucher du soleil, ce s?ditieux aura subi la peine due ? ses crimes... H?tons-nous... h?tons-nous; quelqu'un de ses disciples pourrait lui donner l'?veil sur notre arriv?e. Soyons aussi tr?s-prudents... de peur de tomber dans une embuscade... et soyons tr?s-prudents encore lorsque nous serons sur le point de nous saisir du Nazar?en... il peut employer contre nous des moyens magiques et diaboliques... Si je vous recommande la prudence, braves miliciens, --ajouta l'officier d'un ton valeureux,--ce n'est pas que je redoute le danger... mais c'est pour assurer le succ?s de notre entreprise...
Les miliciens ne parurent pas tr?s-rassur?s par ces paroles de l'officier; ils ralentirent leur marche, de crainte sans doute de quelque embuscade. Genevi?ve profita de cette circonstance, et, toujours courant, elle arriva aux bords du torrent de C?dron. Non loin de l?, elle aper?ut un monticule plant? d'oliviers; ce bois, noy? d'ombre, se distinguait ? peine des t?n?bres de la nuit. Elle pr?ta l'oreille, tout ?tait silencieux; l'on entendait seulement au loin les pas mesur?s des soldats, qui s'approchaient lentement. Genevi?ve eut un moment d'espoir, pensant que peut-?tre le jeune ma?tre de Nazareth, pr?venu ? temps, avait quitt? ce lieu. Elle s'avan?ait avec pr?caution dans l'obscurit?, lorsqu'elle tr?bucha contre un corps ?tendu au pied d'un olivier. Elle ne put retenir un cri d'effroi, tandis que l'homme qu'elle avait heurt? s'?veillait en sursaut et disait:
--Ma?tre, pardonnez-moi! mais, cette fois encore, je n'ai pu vaincre le sommeil qui m'accablait.
--Un disciple de J?sus!--s'?cria l'esclave alarm?e.--Il est donc ici?
Puis, s'adressant ? cet homme:
--Puisque vous ?tes un disciple de J?sus, sauvez-le... il en est temps encore... Voyez au loin ces torches... entendez ces clameurs confuses!... ils s'approchent... ils veulent le prendre... le faire mourir... Sauvez-le! sauvez-le!
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