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Read Ebook: L'Île du Levant by Otlet Paul
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Ebook has 175 lines and 14021 words, and 4 pages
A Port-Cros, l'?le voisine, un vapeur fait 3 fois par semaine le service des ?les.
A chaque instant on va voir s'il est encore loin, on va, on vient, on descend ? la mer et enfin, lorsque le pli est ouvert, la distribution faite et qu'il n'y ? rien pour soi, on s'en retourne en maugr?ant et en pestant contre cette maudite lettre qui n'est pas encore arriv?e.
Une partie de p?che fut d?cid?e pour le lendemain, car il n'y avait pas courrier.
Le matin d?s 7 heures nous descendions ? la plonge, mais tout ? coup je vis un serpent qui fuyait devant moi. Je jetais un cri d'horreur en m'?loignant.
Je demandais ? mon oncle Fernand s'il y avait beaucoup de serpents dans l'?le.
--Ce ne sont que des couleuvres inoffensives, me r?pondit-il. On en trouve en grande quantit? dans la broussaille et dans les pierres. Il y en a qui atteignent jusqu'? 1 m?tre 50 de longueur et la grosseur du bras.
Il faut particuli?rement vous m?fier des scorpions lorsque vous remuez des pierres, car la piq?re du scorpion est v?n?neuse de m?me que celle des l?zards des pierres.
Une heure apr?s, on vient le relever. Les eaux de l'?le sont tr?s poissonneuses, car le fond est enti?rement compos? de roches et d'herbes marines dans lesquelles le poisson se plait beaucoup.
Un des bateliers releva donc le palangue et nous f?mes une assez belle p?che, car nous pr?mes des pageots, poisson rouge?tre ? chair ferme, des rougets, des tourdereaux, gros poissons verts, et enfin, des sarans, etc.
Les ?les d'Hy?res, et entr'autre l'?le du Levant, ont une certaine renomm?e pour l'abondance de leurs langoustes. Chaque ann?e, au printemps et en ?t?, des p?cheurs g?nois et napolitains s'?tablissent sur les ?les et s'adonnent ? cette p?che.
Les langoustes se prennent ? l'aide de paniers dans lesquels on introduit des morceaux de poissons comme app?t. La langouste peut bien entrer dans le panier, mais une fois qu'elle y est, elle ne peut plus en sortir.
Le lendemain vers 8 heures je partis ? cheval avec le garde pour faire une excursion dans l'int?rieur de l'?le.
Il y a un grand chemin carrossable qui traverse toute l'?le. Outre ce chemin il y en a une multitude d'autres plus petits, tels que chemins de traverse, sentiers de chasse, etc.
Sur la colline du Javieu sont les ruines d'un ancien couvent de b?n?dictins. Nous remontons un peu et nous nous trouvons ? l'ombre d'une for?t de pins et d'arbousiers, puis nous d?bouchons dans un vallon appel?, me dit le garde, le Canier. Les ruines d'une vieille ferme s'y ?l?vent. Toute cette partie de l'?le est tr?s giboyeuse, car, ?tant tr?s ?loign?e de l'Avis, on n'y chasse pas souvent.
Nous trottons encore pendant quelques temps et nous arrivons au Titan.
Le vallon du Titan a un kilom?tre de longueur et poss?de la meilleure terre de toute l'?le. Une magnifique ferme avec annexes y est b?tie, la mer vient presqu'au pied des habitations. Arriv?s l? nous descendons de cheval, nous mangeons quelques figues et buvons ? une source excellente. Nous attachons nos b?tes ? un arbre et le garde me conduit voir les ruines de la tour du Titan. Cette tour avait ?t? construite comme poste d'observation contre les pirates. Nous remontons en selle et nous voil? partis pour le S?maphore qui fait un service public de d?p?ches. Le S?maphore est occup? par la famille Dupont qui habite l'?le depuis 18 ans. Je descends de cheval et M. Dupont, chef guetteur, m'offre des rafra?chissements, apr?s quoi il se met en devoir de me faire visiter le S?maphore. Dans la salle du t?l?graphe je trouve un tableau indiquant la moyenne des jours de pluie ? l'?le, que je m'empresse de reproduire ici. Notez bien que ce n'est pas le nombre de jours de pluie mais bien le nombre de fois qu'il a plu.
Apr?s avoir pris cong? de M. Dupont et sa famille nous pr?mes un sentier qui nous conduisit au phare. La famille Castel nous re?ut aussi bien qu'au S?maphore.
Le phare de l'?le du Levant est un phare de 3e ordre ayant une port?e de 22 kilom?tres.
Nous nous rem?mes gaiement au petit trop et l'on sonnait tout juste le d?je?ner lorsque nous rentr?mes au ch?teau.
Ces plaisirs vari?s se renouvelaient pendant nos trop courtes vacances et nous nous amus?mes autant que nous p?mes le faire. Mais il fallut un jour se quitter.
Au d?ner d'adieux on se fit mille promesses de se revoir bient?t et au dessert mon oncle Fernand chanta les quelques couplets humoristiques qu'il avait compos?s ? notre intention sur l'Ile du Levant en souvenir de notre trop court s?jour.
Voici ces quelques couplets sans pr?tention:
L'ILE DU LEVANT.
La belle ?le du Levant Est pr?s du continent, Les flots ne sont pas tra?tres Sur ces treiz' kilom?tres.
C'pendant ceux qui ont peur N'ont qu'? prend' le vapeur.
Sur l'?le du Levant Tout pousse ? l'avenant. Mais, chos' des plus ?tranges Nous n'avons pas d'oranges.
C'pendant pour en go?ter Nous pouvons en ach'ter.
Sur l'?le du Levant Comme sur le continent, Aid? par la nature, On fait de l'agriculture.
C'pendant il pleut trop peu Sous notre beau ciel bleu.
Dans l'?le du Levant, Il n'y a pas longtemps L'influence maligne N'atteignait pas la vigne;
Maint'nant l' Phyllox?ra Se conduit comme un rat.
Dans l??le du Levant, Ile d'or du vieux temps, On trouve des richesses Des mines de tout' esp?ces.
C'pendant y a plus d' cailloux Que de pierres ? bijoux.
La belle ?le du Levant A l'arche ressemblant Contient, chose bizarre, Des animaux peu rares;
C'pendant No? malin Y mit trop de lapins.
Sur l'?le du Levant V?cur' probablement Adam le premier homme, Madame Eve et sa pomme.
Maint'nant y a plus d' serpents Que d'?pouses d'Adam.
A l'?le du Levant Le climat est charmant, On n' connait pas la neige Comme dans la froid' Norw?ge.
C'pendant Monsieur le Vent Est parfois trop violent.
Sur l'?le du Levant On vit bien sans argent, On n'entend plus sans cesse: Apporte-moi des esp?ces.
C'pendant vers le premier A Toulon faut payer.
Pr?s de l'?le du Levant On p?che facilement Langoust', poissons par mille Qu'on nomme rougets de l'?le;
Mais ils n' sont pas parents Du po?te puissant.
Dans l'?le du Levant On mang' comme chez Br?bant. L'on a s'maine et dimanche Du lapin sur la planche.
C'pendant not' cordon bleu, Devrait varier un peu.
FINALE.
La belle ?le du Levant Vous est connue maint'nant. Voyez l' propri?taire, Demandez-lui des terres.
Si vous n'?t' pas grincheux, Vous y s'rez tr?s heureux.
VARIANTE.
Mais ceux qui sont grincheux F'ront mieux d' rester chez eux.
Les vacances ?taient finies! Le lendemain nous repartions pour Paris o? nous retrouv?mes le ciel brumeux que nous avions quitt? il y avait ? peine quinze jours.
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