bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Ariel: ou La vie de Shelley by Maurois Andr

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 913 lines and 62166 words, and 19 pages

ANDR? MAUROIS

ARIEL

LA VIE DE SHELLEY

PARIS

BERNARD GRASSET

TABLE

PREMI?RE PARTIE

NOTE POUR LE LECTEUR BIENVEILLANT

So I turn too the Garden of Love That so many sweet flowers bore; And I saw it was filled with graves.

William Blake.

PREMI?RE PARTIE

Les gentlemen et les riches marchands dont il ?levait les fils voyaient sans d?plaisir cette pieuse f?rocit? et tenaient pour singuli?rement estimable un homme qui avait fouett? presque tous les premiers ministres, ?v?ques et g?n?raux du pays.

En ce temps-l?, toute discipline s?v?re ?tait approuv?e par l'?lite. La R?volution fran?aise venait de montrer les dangers du lib?ralisme quand il infecte les classes dirigeantes. L'Angleterre officielle, ?me de la Sainte-Alliance, croyait combattre en Napol?on la philosophie couronn?e. Elle exigeait de ses ?coles publiques une g?n?ration sagement hypocrite.

Pour dompter l'ardeur possible des jeunes aristocrates d'Eton, une prudente frivolit? organisait leurs ?tudes. Apr?s cinq ans d'?cole, un ?l?ve avait lu deux fois Hom?re, presque tour Virgile, Horace expurg?, et pouvait composer de passables ?pigrammes latines sur Wellington ou Nelson. Le go?t des citations ?tait alors si parfaitement d?velopp? chez les jeunes gens de cette classe que Pitt, au Parlement, s'?tant interrompu au milieu d'un vers de l'En?ide, toute la Chambre, Whigs et Tories, se leva et termina le vers. Bel exemple de culture homog?ne. Les sciences ?taient facultatives, dons d?laiss?es; la danse obligatoire. Quant ? la religion, Keate jugeait criminel d'en douter, inutile d'en parler. Le docteur redoutait le mysticisme beaucoup plus que l'indiff?rence. Il admettait les rires en chapelle et faisait assez mal observer le repos du dimanche. Il n'est pas inutile de dire ici, pour faire comprendre le machiav?lisme, peut-?tre inconscient, de cet ?ducateur, qu'il de d?testait pas qu'on lui ment?t un peu. <>, disait-il.

La boxe ?tait en honneur. Un combat fut si violent qu'un enfant resta mort sur le plancher. Keate vint voir le cadavre et dit: <>

Le but profond et cach? du syst?me ?tait de former des caract?res durs coul?s dans un moule unique. L'ind?pendance des actions ?tait grande, mais l'originalit? des pens?es, du costume ou du langage le crime le plus d?test?. Un int?r?t un peu vif pour des ?tudes ou des id?es passait pour une affectation insupportable qu'il importait de corriger par la force.

Telle qu'elle ?tait, cette vie ?tait loin de d?plaire au plus grand nombre des jeunes Anglais. L'orgueil de participer au maintien des traditions d'une ?cole si ancienne, fond?e par un roi et de tous temps voisine et prot?g?e des rois, les payait bien de leurs souffrances. Seules quelques ?mes sensibles souffraient longtemps. Par exemple, le jeune Percy Bysshe Shelley, fils d'un tr?s riche propri?taire du Sussex et petit-fils de sir Bysshe Shelley, baronnet, ne semblait pas s'acclimater. Cet enfant d'une extr?me beaut?, aux yeux bleus vif, aux cheveux blonds boucl?s, au teint d?licat, montrait une inqui?tude morale bien extraordinaire chez un homme de son rang et une incroyable tendance ? mettre en question les R?gles du Jeu.

Au moment de son arriv?e ? l'?cole, les capitaines de sixi?me ann?e, voyant ce corps fr?le, ce visage ang?lique et ces gestes de fille, avaient imagin? un caract?re timide, qui demanderait peu de soins ? leur autorit?. Ils d?couvrirent vite que toute menace jetait aussit?t le jeune Shelley dans une r?sistance passionn?e. Une volont? in?branlable, dans un corps trop peu vigoureux pour en appuyer les d?crets, le pr?destinait ? la r?volte. Ses yeux, d'une douceur r?veuse ? l'?tat de repos, prenaient sous l'influence de l'enthousiasme ou de l'indignation un ?clat presque sauvage. La voix, ? l'ordinaire grave et douce, devenait alors stridente et douloureuse.

Son amour des livres, son m?pris des jeux, ses cheveux au vent, sa chemise ouverte sur un cou f?minin, tout en lui choquait les censeurs charg?s de maintenir dans cette petite soci?t? l'?l?gante brutalit? dont elle ?tait fi?re. Ayant jug?, d?s son premier jour d'Eton, que la tyrannie exerc?e sur les fags ?tait contraire ? la dignit? humaine, il avait refus? s?chement de servir, ce qui l'avait mis hors la loi.

On l'appelait <>. Les plus puissants des inquisiteurs entreprirent son salut par la torture, mais renonc?rent ? l'attaquer en combat singulier, le trouvant capable de tout. Il se battait comme une fille, les mains ouvertes, giflant et griffant.

La chasse ? Shelley, en meute organis?e, devint un des grands jeux d'Eton. Quelques chasseurs d?couvraient l'?tre singulier lisant un po?me au bord de la rivi?re et donnaient aussit?t de la voix. Les cheveux au vent, ? travers les prairies, les rues de la ville, les clo?tres du coll?ge, Shelley prenait la fuite. Enfin cern? contre un mur, press? comme un sanglier aux abois, il poussait un cri per?ant. ? coups de balles tremp?es dans la boue, le peuple d'?l?ves le clouait au mur. Une voix criait: <> reprenait une autre voix. Tous les ?chos des vieux murs gris renvoyaient des cris de: <> hurl?s sur un mode aigu. Un fag courtisan tirait les v?tements du supplici?, un autre le pin?ait, un troisi?me s'approchait sans bruit et d'un coup de botte faisait glisser dans la boue le livre que Shelley serrait convulsivement sous son bras. Alors tous les doigts ?taient point?s vers la victime, et un nouveau cri de: <> achevait d'?branler ses nerfs. La crise attendue par les tourmenteurs ?clatait enfin, acc?s de folle fureur qui faisait briller les yeux de l'enfant, p?lir ses joues, trembler tous ses membres.

Fatigu?e d'un spectacle monotone, l'?cole retournait ? ses jeux. Shelley relevait ses livres tach?s de boue, et, seul, pensif, se dirigeait lentement vers les belles prairies qui bord?t la Tamise. Assis sur l'herbe ensoleill?e, il regardait glisser la rivi?re. L'eau courante a, comme la musique, le doux pouvoir de transformer la tristesse en m?lancolie. Toutes deux, par la fuite continue de leurs fluides ?l?ments, insinuent doucement dans les ?mes la certitude de l'oubli. Les tours massives de Windsor et d'Eton dressaient autour de l'enfant r?volt? un univers immuable et hostile, mais l'image tremblante des saules l'apaisait par sa fragilit?.

Il revenait ? ses livres; c'?tait Diderot, Voltaire, le syst?me de M. d'Holbach. Admirer ces Fran?ais d?test?s par ses ma?tres lui paraissait digne de son courage. Un ouvrage qui les r?sumait: La Justice politique de Godwin, ?tait sa lecture favorite. Dans Godwin, tout paraissait simple. Si tous les hommes l'avaient lu, le monde aurait v?cu dans un bonheur idyllique. S'ils avaient ?cout? la voix de la raison, c'est-?-dire de Godwin, deux heures de travail par jour auraient suffi pour les nourrir. L'amour libre aurait remplac? les sottes conventions du mariage. La vraie philosophie aurait pris la place des terreurs superstitieuses. H?las! les <> endurcissaient les coeurs.

Shelley fermait son livre, s'?tendait au soleil au milieu des fleurs et m?ditait sur la mis?re des hommes. Des b?timents moyen?geux de l'?cole toute proche, le murmure confus des voix de la sottise montait vers ce charmant paysage de bois et de ruisseaux. Autour de lui, dans la calme campagne, aucun visage moqueur ne l'observait. L'enfant laissait enfin couler ses larmes et, serrant avec force ses mains jointes, faisait ? haute voix cet ?trange serment: <>

Si le Dr Keate avait pu ?tre t?moin d'un acc?s d'ardeur religieuse si regrettable dans une maison bien tenue, il e?t certainement trait? le cas par sa m?thode favorite.

Aux vacances, l'esclave r?fractaire devenait prince h?ritier. M. Timothy Shelley, son p?re, poss?dait le manoir de Field-Place en Sussex longue maison blanche, bien construite, entour?e d'un parc et de grandes for?ts. L? Shelley retrouvait ses quatre soeurs, toutes jolies, un petit fr?re de trois ans auquel il apprenait ? crier <> pour scandaliser les d?vots, et sa belle cousine Harriet qui, disaient les gens, lui ressemblait.

Le chef et anc?tre de la famille, sir Bysshe Shelley, habitait dans le village. C'?tait un gentilhomme de la vieille ?cole anglaise, qui se glorifiait d'?tre riche comme un duc et de vivre comme un braconnier. Haut de six pieds, imposant, tr?s beau de visage, sir Bysshe avait l'esprit vif et cynique. Les Shelley tenaient de lui leurs yeux bleus et brillants.

Il avait d?pens? quatre-vingt mille livres sterling pour se b?tir un ch?teau qu'il n'habitait pas, ? cause de l'entretien, et logeait dans un petit cottage avec un seul domestique. Il passait ses journ?es dans la taverne du village, v?tu comme un paysan, ? parler politique avec les voyageurs. D'Am?rique il avait rapport? une sorte d'humour brutal qui terrifiait ces Anglais bons enfants. Deux de ses filles avaient ?t? si malheureuses chez lui qu'elles s'?taient enfuies: excellent pr?texte pour ne pas leur donner de dot. Son seul d?sir ?tait d'arrondir une fortune d?j? immense et de la transmettre intacte ? de nombreuses g?n?rations de Shelley. Dans ce but il en avait constitu? une grande partie en un majorat inali?nable dont Percy devait h?riter, ? l'exclusion totale de ses fr?res et soeurs. Consid?rant son petit-fils comme le support n?cessaire de son ambition posthume, il avait pour lui une certaine affection. Quant ? son fils Timothy, qui faisait des phrases, il le m?prisait.

M. Timothy Shelley, membre du Parlement, ?tait, comme son p?re, grand et bien fait, tr?s blond, tr?s imposant. Il avait meilleur coeur que sir Bysshe, mais un esprit beaucoup moins ferme. Sir Bysshe, ?go?ste avou?, plaisait assez par cette sorte de naturel qui est le charme des cyniques. M. Timothy avait de bonnes intentions; cela le rendait insupportable. Il aimait les lettres avec l'irritante maladresse des illettr?s. Il affectait un respect mondain pour la religion, une tol?rance agressive pour les id?es nouvelles, une philosophie pompeuse. Il aimait ? se dire lib?ral dans ses opinions politiques et religieuses, mais tenait ? ne point choquer les gens de son monde. Ami des ducs catholiques de Norfolk, il parlait avec complaisance de l'?mancipation des Catholiques Irlandais, grande audace dont il ?tait fier et un peu ?pouvant?. Il avait facilement les larmes aux yeux, mais pouvait devenir f?roce si sa vanit? ?tait en jeu. Dans la vie priv?e, il se piquait de mani?res affables, mais aurait bien voulu concilier la douceur des formes avec le despotisme des actions. Diplomate dans les petites choses, brutal dans les grandes, inoffensif et irritant, il ?tait fait pour donner terriblement sur les nerfs d'un juge s?v?re et l'agacement caus? par la bavarde sottise de son p?re avait contribu? pour beaucoup ? jeter Shelley dans la sauvagerie intellectuelle. Quant ? Mrs Shelley, elle avait ?t? la plus jolie fille, du Sussex. Elle aimait qu'un homme f?t batailleur et cavalier, et voyait avec ironie son fils a?n? partir pour la for?t en emportant sous son bras un livre au lieu d'un fusil.

Aux yeux de ses soeurs, Shelley ?tait un ?tre surhumain. D?s qu'il arrivait d'Eton, la maison se peuplait d'h?tes fantastiques, le parc de M. Timothy s'animait de murmures confus comme le <>, et les jeunes filles ne vivaient plus que dans une agr?able terreur.

Il prenait plaisir ? impr?gner de myst?re les calmes objets quotidiens. Dans chaque trou des vieux murs, il enfon?ait un b?ton pour chercher des passages secrets. Au grenier, il avait d?couvert une chambre toujours ferm?e ? cl?. L? vivait, disait-il, un vieil alchimiste ? longue barbe, le terrible Cornelius Agrippa. Quand on entendait un bruit dans le grenier, c'?tait Cornelius qui renversait sa lampe. Pendant toute une semaine, la famille Shelley travailla dans le jardin ? creuser un abri d'?t? pour Cornelius.

D'autres monstres se r?veillaient ? l'arriv?e de l'?colier. Il y avait la grande Tortue, qui vivait dans l'?tang, et le vieux Serpent, redoutable reptile qui avait r?ellement fr?quent? jadis les halliers du parc et qu'un jardinier de M. Timothy avait tu? d'un coup de faux. <>

Ce qui rendait ces inventions charmantes, c'?tait que le conteur lui-m?me n'?tait pas trop s?r d'inventer. Les histoires de sorci?res et de fant?mes avaient troubl? son enfance nerveuse. Mais plus il craignait les apparitions, plus il s'imposait de les braver. Ayant trac? un cercle ? terre et enflamm? de l'alcool dans une soucoupe, tout envelopp? d'une flamme bleu?tre, il commen?ait: <> interrompit un jour son ma?tre d'Eton, le solennel et magnifique Bethell. <>

? la campagne aussi le Seigneur des t?n?bres fut souvent appel? par une jeune voix suraigu? et ferme. Parfois les enfants, ? leur grande joie, recevaient du fr?re souverain l'ordre de se d?guiser en esprits ou en diables. Plus souvent la chimie, dans ces jeux romantiques, prenait la place de l'alchimie. La discipline scientifique ?tait bien ?trang?re a Shelley, mais il aimait les aspects magiques de la science. Arm? d'une machine que l'on venait d'inventer, il ?lectrisait le bataillon respectueux des jeunes filles. Quand la plus jeune, la petite Hellen, le voyait arm? d'une bouteille et d'un fil de fer, elle se mettait ? pleurer.

Mais ses disciples fid?les et ch?ries ?taient l'a?n?e de ses soeurs, Elisabeth, et sa belle cousine, Harriet Grove. Une sensualit? naissante et une recherche passionn?e de la v?rit? unissaient ces trois enfants. Les premiers mouvements du d?sir communiquent toujours aux id?es le charme naturel et puissant des caresses. Shelley entra?nait ses belles ?l?ves vers le cimeti?re, lieu que la pr?sence myst?rieuse des morts para?t ? ses yeux d'un po?tique prestige. Assis sur une tombe rustique, abrit? des recherches de M. Timothy par l'ombre d'une vieille ?glise, il entourait de ses bras les tailles flexibles, et pour de beaux yeux attentifs commentait le Monde et les Dieux.

Le tableau qu'il leur peignait de l'univers ?tait simple. D'un c?t?, le vice: rois, pr?tres et riches; de l'autre, la vertu: philosophes et mis?rables. D'un c?t?, la religion mise au service de la tyrannie; de l'autre, Godwin et sa justice politique. Surtout il leur parlait de l'amour.

Les lois pr?tendent imposer des r?gles ? nos sentiments naturels. Quelle folie! Quand l'oeil aper?oit un ?tre charmant, le coeur s'enflamme. Comment l'?viter? L'amour se fane dans une atmosph?re de contrainte. Son essence est la libert?. Il n'est compatible ni avec l'ob?issance, ni avec la jalousie, ni avec la crainte. Il lui faut la confiance et l'abandon. Le mariage est une prison...

Le scepticisme ?tendu au mariage est une forme d'esprit que go?tent peu les vierges. L'h?r?sie m?taphysique peut quelquefois les divertir; l'h?r?sie matrimoniale exhale ? leur nez charmant une forte odeur de fagots.

--Des liens? disait Harriet. Sans doute... Mais qu'importe, si ces liens sont doux.

--S'ils sont doux ils sont inutiles. Encha?ne-t-on un prisonnier volontaire?

--Mais la religion...

Shelley appelait d'Holbach au secours de Godwin.

--Si Dieu est juste, comment croire qu'il punisse des cr?atures qu'il a remplies de faiblesse? S'il est tout-puissant, comment l'offenser, comment lui r?sister? S'il est raisonnable, comment se mettrait-il en col?re contre des malheureux auxquels il a laiss? la libert? de d?raisonner?

--Les usages...

Elisabeth soutenait son fr?re. Et comment Harriet aurait-elle pu discuter avec un demi-dieu aux yeux brillants, ? la chemise entr'ouverte sur un cou d?licat, aux cheveux fins comme des soies dor?es?

--Travaillons ? Zastrozzi, soupirait-elle, pour changer de conversation.

C'?tait un roman, qu'ils composaient tous trois ensemble. On y trouvait le bandit justicier, le tyran hautain et cynique, l'h?ro?ne <>. ? r?diger Zastrozzi, les heures passaient agr?ablement. Bient?t la nuit les surprenait. Elisabeth, soeur complice, abandonnait dans l'ombre les amants ing?nus.

Shelley et Harriet rentraient enlac?s dans la blanche vapeur qui, le soir, s'?l?ve des prairies. Dans le petit bois qui masquait la maison, le vent l?ger balan?ait devant la lune les plus hautes branches des arbres. Les an?mones, fermant leurs corolles blanches, laissaient se courber leurs tiges fatigu?es; la m?lancolie du paysage nocturne rappelait ? Shelley le retour proche aux sombres clo?tres d'Eton. Sentant fr?mir et vibrer sous sa main le corps ti?de de sa belle cousine, il se sentait plein de courage pour une vie de combat et d'apostolat.

En octobre 1810, M. Timothy escorta son fils ? l'Universit? d'Oxford. Le membre du Parlement ?tait d'excellente humeur. Il logeait dans son ancienne auberge, ? l'enseigne du <>. Il y retrouvait le fils de son ancien h?te; il venait inscrire un futur baronnet dans le coll?ge o? lui-m?me avait brill? d'un ?clat passager. De telles c?r?monies sont toujours agr?ables ? un Anglais. Elles devaient l'?tre plus particuli?rement ? l'esprit pompeux de M. Timothy. Il entra chez le libraire Slatter et fit ouvrir au nouvel ?tudiant un cr?dit illimit? en livres et en papeterie. <>

Le coll?ge enchanta Shelley. Avoir une chambre ? soi, ?tre libre d'assister ou non aux cours, pouvoir se livrer aux travaux qu'on a choisis, lire, ?crire, se promener comme on l'entendait, c'?tait combiner tout le charme de la vie monastique avec la libert? d'esprit du philosophe. C'?tait ainsi qu'il e?t r?v? de passer sa vie tout enti?re.

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top