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Read Ebook: London in the Time of the Stuarts by Besant Walter

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Ebook has 73 lines and 14863 words, and 2 pages

Il y a deux principes naturels dans l'homme, et qui donnent naissance aux deux formes principales de gouvernement, ? celles que Platon appelle les deux constitutions m?res, la monarchie et la d?mocratie. Ces deux principes sont l'amour du repos et de la libert?. Ces deux principes sont identiques: car, aimer la libert?, est-ce autre chose que vouloir jouir en repos et en paix de toutes les forces de notre nature qui ne sont point contraires au bonheur des autres? Et aimer le repos n'est-ce pas vouloir ne pas ?tre troubl? dans l'usage l?gitime de sa libert?? Mais quoique ces deux principes soient identiques par leur nature, ils se distinguent cependant dans leurs effets. Car l'un a plus de rapport avec le go?t du mouvement, et l'autre avec le go?t de l'inertie et de l'immobilit?. L'un demande ? agir, ? se d?velopper dans tous les sens, ? tenter toujours de nouvelles aventures; l'autre aime ? demeurer dans certaines limites consacr?es, ? tourner dans un cercle toujours le m?me, et ? ne pas s'affranchir de certaines habitudes et de certains liens. L'un pr?f?re la nouveaut? ? la s?curit?. L'autre craint la nouveaut?, comme ennemie de toute s?curit?. L'un se contente peu du bien-?tre mat?riel, et se repa?t toujours d'un bien-?tre d'imagination. L'autre craint l'inconnu, et aime ? jouir tranquillement de ce qu'il poss?de certainement. L'un aime ? critiquer, censurer, discuter, et ne veut pas se soumettre sans savoir pourquoi. L'autre ne veut pas se troubler d'examiner ce qu'il ne comprend pas, ce qu'il ne tient pas ? comprendre: il abandonne volontiers le soin des affaires, et ne s'en m?le que le moins qu'il peut.

Or, c'est l'amour du repos qui donne naissance ? la monarchie, et l'amour de la libert? ? la d?mocratie. Dans le gouvernement d'un seul, les actions sont plus promptes, plus uniformes, plus constantes ? elles-m?mes. Il y a moins de discussions, moins de dissentiments, moins de temps perdu, moins de troubles, moins de r?volutions. On sait ce qu'il y aura demain par ce qu'il y avait hier. Les changements de r?gne, qui sont les mouvements les plus consid?rables dans ces sortes de gouvernements, se font d'une mani?re presque insensible, lorsque les lois de succession sont bien d?termin?es. Il y a des troubles quelquefois dans les r?gences: cela vient pr?cis?ment de ce qu'alors le gouvernement d'un seul penche toujours vers le gouvernement de plusieurs; mais lorsque l'autorit? royale devient ma?tresse, l'ordre et le repos renaissent avec elle. Dans la monarchie, l'individu est en g?n?ral tranquille, pourvu qu'il ne se m?le pas des affaires de l'?tat. Par cons?quent, lorsque le plus grand nombre des citoyens d'un pays aura ce go?t du repos et cette indiff?rence des affaires publiques, l'?tat sera monarchique.

Supposez, au contraire, un peuple anim? de l'amour de la libert?, tel que nous l'avons d?crit, il est ?vident qu'il ne souffrira aucune forme de gouvernement ? laquelle il n'aurait pas la plus grande part. Si tous, ou la plupart, ont ce go?t du mouvement, de l'aventure, de la critique, de la discussion et de l'examen, tous voudront ?tre quelque chose dans l'?tat: ils voudront participer ? la confection des lois, de peur qu'elles ne r?priment leur ardeur et leurs d?sirs. Ils voudront nommer leurs magistrats, pour ?tre s?rs de la sinc?re ex?cution de leurs volont?s; ils voudront les soumettre ? la censure, et refuseront de s'y soumettre eux-m?mes. Ils voudront conserver le droit d'examiner et de discuter, afin de pouvoir changer demain ce qu'ils auront fait aujourd'hui. Ils seront d?fiants, tumultueux, amis de la parole, souvent incertains dans l'action. Mais, par-dessus tout, ils voudront ?tablir parmi eux l'?galit?. La libert? est difficilement conciliable avec l'in?galit?. En effet, si les uns poss?dent des privil?ges auxquels il me soit absolument interdit de pr?tendre, je ne suis pas libre, puisqu'un certain d?veloppement naturel et l?gitime de mes facult?s m'est interdit. Si quelques-uns font les lois, ou ont seuls droit ? certains emplois, je ne suis pas libre: car quelle garantie ai-je contre eux? Il peut arriver, sans doute, qu'? la suite de beaucoup d'exp?riences, un peuple consente ? l'in?galit? pour garantir sa libert?; mais c'est l? une de ces transactions qui peuvent se faire entre tous les principes de gouvernement, et nous les examinons ici dans leur puret? et leur distinction. C'est en ce sens que nous disons: le principe constitutif de la d?mocratie, c'est l'amour de la libert? et de l'?galit?.

Ici Montesquieu est admirable; et, quoi qu'on en ait dit, je pense qu'il faut consid?rer comme un axiome de la science politique ce grand principe, que la d?mocratie repose sur la vertu. En effet, lorsque l'on donne la libert? ? un peuple, il faut permettre beaucoup d'actions qui ne seront pas permises dans un autre gouvernement. Parmi ces actions, les unes seront mauvaises et les autres bonnes; et l'on se console des mauvaises parce qu'elles doivent ?tre compens?es par les bonnes. Mais si elles sont toutes mauvaises, quel principe de d?sordre et de corruption introduit dans l'?tat! Par exemple on permettra ? tout le monde d'exprimer sa pens?e, dans l'espoir que les bonnes pens?es triompheront des mauvaises, et que la v?rit? l'emportera sur l'erreur. Mais si tout le monde abuse de la pens?e, si les uns la vendent, si les autres l'immolent ? leurs passions, si tous ne se servent de la libert? donn?e que pour insulter les lois, les magistrats, les hommes vertueux, etc., une telle libert? n'est-elle pas l'anarchie et l'oppression? et comme rien de violent ne peut durer, une r?publique corrompue ne peut manquer de p?rir infailliblement. On ne peut nier d'ailleurs que la libert? n'introduise la division dans l'?tat. Cette division est un bien, quand elle n'est pas port?e ? l'extr?me. Mais supposez-la sans contrepoids, elle deviendra la guerre de tous contre tous, et le plus beau des gouvernements sera semblable ? l'?tat sauvage. Or, dans un ?tat o? on donne peu ? la force, pr?cis?ment pour laisser beaucoup ? la libert?, le seul contrepoids naturel, c'est la vertu. En outre, l'un des grands p?rils de la d?mocratie, c'est l'amour de l'?galit?. Car, comme il y a une ?galit? naturelle et vraie, il y en a aussi une qui n'est pas l?gitime: c'est celle qui met sur la m?me ligne l'ignorant et l'homme ?clair?, le vicieux et l'homme de bien. Si les hommes vicieux sont en majorit?, ils s'indigneront de la sup?riorit? de l'homme intelligent et distingu?. De l? les suspicions, les ostracismes, les pers?cutions, tout ce qui a souill? les d?mocraties antiques et modernes, et les a mises souvent au-dessous du despotisme m?me. Il faut donc assez de vertu dans le peuple pour reconna?tre, estimer et respecter la vertu chez les meilleurs. Ajoutez que dans la d?mocratie c'est le peuple qui fait les lois, et c'est lui qui ob?it aux lois; or, s'il fait des lois sans y ob?ir, autant n'en pas faire; si, pr?voyant sa propre faiblesse, et y compatissant d'avance, il accommode ses lois ? sa corruption, qu'est-ce qu'un tel gouvernement? Enfin, de quelque c?t? qu'on examine la d?mocratie, on verra qu'elle n'est, qu'elle ne vit, qu'elle ne dure que par la vertu. Tous les grands politiques de l'antiquit? l'ont dit: saint Thomas et Machiavel l'ont dit ?galement. Il faut que ce soit une grande v?rit? pour ?tre admise ? la fois par des g?nies si divers, qui partent de principes si diff?rents.

On peut dire des publicistes d'aujourd'hui ce que Montesquieu disait de ceux de son temps: <>

On a raison de dire que Montesquieu a trop ob?i aux pr?jug?s antiques, lorsqu'il a fait consister la vertu d?mocratique dans l'amour de la frugalit? et dans le renoncement ? soi-m?me. C'est demander ? l'individu, au nom de l'?tat, un sacrifice que la religion obtient ? peine en le demandant au nom de Dieu et de l'?ternit?. Mais s'il est vrai que les d?mocraties modernes ne peuvent ressembler aux d?mocraties antiques, il n'est pas vrai qu'elles aient cess? d'avoir un m?me principe, c'est-?-dire l'ob?issance aux lois, le respect du magistrat, l'amour de la patrie, le respect des droits d'autrui, en un mot, la justice. C'est la justice qui est le vrai principe de la d?mocratie, sous quelque forme qu'elle se pr?sente. C'est elle seule qui rend la libert? possible, durable, d?sirable.

Ainsi la d?mocratie aura donc pour principe constitutif l'amour de la libert? et de l'?galit?, et pour principe conservateur la vertu.

Passons maintenant ? la monarchie: le principe constitutif de cette forme de gouvernement, avons-nous dit, est l'amour du repos: quel en est le principe conservateur? Nous ne nous refuserons pas d'accorder que ce principe est l'honneur; seulement que faut-il entendre par honneur?

L'honneur monarchique sera donc surtout cette fiert? qui refuse l'ob?issance au prince lorsqu'il commande des actions contraires ? la conscience. C'est l?, ? ce qu'il nous semble, le trait le plus particulier de l'honneur monarchique. Car le confondre avec l'ambition, avec l'amour de la gloire, c'est lui ?ter toute physionomie propre, puisque l'ambition n'est pas moins fr?quente dans le despotisme, et l'amour de la gloire dans les r?publiques. L'honneur monarchique est donc le sentiment de ce que nous devons au prince, temp?r? par le sentiment de ce que nous nous devons ? nous-m?mes: c'est par cons?quent une limite au pouvoir du prince. Il repose sur ce principe, que le prince ne peut pas tout et ne doit pas tout vouloir. C'est donc une partie de l'amour de la libert? transport? dans un gouvernement qui ne repose pas sur ce principe.

La puissance de l'opinion dans les monarchies est encore une des formes de l'amour de la libert?. C'est la part que la monarchie fait ? l'esprit public, ? l'esprit d'examen et de critique, qui est ce qu'il y a de plus cher ? la libert?. Je distingue l'honneur et l'opinion. Le premier est surtout un sentiment aristocratique; le second est un principe d?mocratique. L'un et l'autre sont le signe de la part que la noblesse et le peuple ont dans le gouvernement. Je ne dis pas qu'ils y aient une part l?gale: car alors ce serait une aristocratie, ou une d?mocratie, ou une monarchie mixte; mais enfin ils sont pour quelque chose dans l'?tat, et leur importance se mesure par l'importance de l'honneur et de l'opinion.

La monarchie bien expliqu?e, et ramen?e, comme le veut Montesquieu, au principe de l'honneur auquel nous ajoutons celui de l'opinion, il sera facile d'expliquer le despotisme et son principe.

Le despotisme est une forme abusive de la monarchie; c'est cette forme basse de gouvernement, la derni?re de toutes, suivant Platon, o?, par faiblesse et par amour excessif du repos, les citoyens abandonnent tous les pouvoirs au souverain, lui mettent entre les mains une force irr?sistible, et ne se r?servent que l'ob?issance sans limites. Un tel gouvernement ne repose que sur la crainte. C'est celui que Hobbes r?vait comme le mod?le des gouvernements, mais qui en est en r?alit? le plus imparfait; car il est contradictoire. En effet, l'homme ne peut sacrifier la libert? que pour le repos. Mais le repos est impossible sans s?curit?; et la s?curit? est incompatible avec la crainte. Ainsi, un gouvernement qui, par hypoth?se, reposerait sur l'extr?me crainte, d?truirait par l? m?me ce pourquoi on l'aurait subi, la s?curit? et la paix. Le despotisme, tel que Montesquieu le d?crit, est donc un gouvernement absurde, c'est-?-dire contradictoire dans les termes m?mes.

Dans le despotisme m?me, la crainte n'est pas le principe unique du gouvernement. D'abord, elle n'est pas toujours sentie. On a commenc? d'ob?ir par crainte; puis on ob?it par habitude. Apr?s tout, ce serait une erreur de croire qu'un pouvoir tient absolument ? ?tre craint: il tient surtout ? faire ce qu'il veut; s'il y r?ussit sans employer la crainte, il la r?serve pour les cas n?cessaires. C'est ce qui arrive en pratique dans les gouvernements despotiques. Les sujets ob?issent par habitude, et ils oublient qu'ils sont sous un gouvernement terrible. L'?tat de crainte est trop violent pour ?tre continuel. L'habitude est donc un principe qui temp?re l'action de la crainte.

Ce n'est pas tout; les sujets qui naissent dans un gouvernement despotique, re?oivent tout d'abord des impressions tr?s vives de ce pouvoir sup?rieur, invisible, qui peut tout et qui est entour? de toutes les grandeurs et de tout l'?clat que l'imagination peut concevoir: il con?oit donc pour ce pouvoir une admiration sans bornes. Plus il le regarde de bas, plus il est ?tonn? et confondu de sa hauteur: ce n'est pas seulement de la crainte qu'il a pour lui, c'est du respect. Ceux qui ?tudient le despotisme du dehors, et au point de vue d'un gouvernement meilleur, peuvent se persuader qu'un tel pouvoir ne m?rite que le m?pris: ceux qui ne connaissent que celui-l?, et n'en ont jamais soup?onn? d'autre, ont pour lui ce respect naturel que les hommes ont en g?n?ral pour l'autorit? des sup?rieurs. Ainsi, le respect est m?l? ? la crainte, dans l'ob?issance des sujets d'un prince despotique.

Un autre sentiment se m?le encore ? celui-l? pour le relever, c'est le sentiment religieux. Dans les monarchies d'Orient, o? l'on va chercher d'ordinaire les types les plus purs du despotisme, le monarque est un ?tre sacr?. Selon Manou, le roi est une grande divinit?. C'est d'Orient que nous est venue la doctrine du droit divin, qui n'est encore qu'une att?nuation de la doctrine indienne. En g?n?ral, dans un gouvernement despotique, le monarque est le chef de la religion. Quelle source de grandeur cela lui donne! Enfin, la religion, qui est un principe d'ob?issance pour les sujets, est une limite pour le prince. Montesquieu nous le dit lui-m?me: <> Voil? donc un nouveau principe, qui temp?re et qui rel?ve celui de la crainte.

Terminons enfin cette analyse par l'?tude de l'aristocratie et de ses principes. Dans l'aristocratie, le peuple est ? l'?gard de la noblesse comme ? l'?gard d'un monarque; et la noblesse est, par rapport ? elle-m?me, comme le peuple dans la d?mocratie. Ainsi, l'aristocratie est une r?publique pour les nobles, et une monarchie pour le peuple. Elle participe donc aux principes de ces deux gouvernements. Comme r?publique, elle repose sur l'amour de la libert? et de l'?galit?. En effet, les nobles dans l'aristocratie ont aussi horreur de la domination d'un seul que le peuple dans la d?mocratie. Mais ils doivent craindre par l? m?me l'in?galit?. Car ce qui ?tablit l'in?galit? dans l'aristocratie la rapproche du gouvernement monarchique. Si quelques familles l'emportent trop sur les autres, ce n'est plus une aristocratie, c'est une oligarchie: si une seule r?ussit ? se mettre au premier rang, la monarchie n'est pas loin. Mais l'aristocratie, reposant comme la d?mocratie sur la libert? et l'?galit? , a besoin, comme elle, de la vertu. Il faut que les nobles aiment plus l'?tat que leur propre grandeur; sans quoi ils chercheront ? dominer, et l'?quilibre sera d?truit. Il faut qu'ils ob?issent aux lois, sans quoi la r?publique p?rira par l'anarchie. Il faut qu'ils ne se rendent pas indignes de leur pr??minence par la bassesse et la corruption; sans quoi le peuple perdra la crainte, le respect et l'ob?issance. Mais la vertu dans l'aristocratie aura un autre caract?re que dans la d?mocratie: elle y aura plus de pompe et d'?clat. La vertu d?mocratique, qui n'appartient qu'? des citoyens tous ?gaux, peut ?tre modeste et simple: elle peut consister seulement dans la sobri?t?, l'?conomie, l'amour du travail; telle fut par exemple la vertu de la r?publique hollandaise; telle fut dans les premiers temps la vertu de la r?publique am?ricaine. La vertu aristocratique n'est pas seulement une vertu de citoyens, mais de souverains et en quelque sorte de monarques: de l? un certain caract?re de fiert? et de hauteur. Or il me semble que c'est pr?cis?ment cette sorte de vertu qui m?rite le nom d'honneur, et qui est plut?t encore le principe de l'aristocratie que de la monarchie. Elle est aussi dans la monarchie, mais au m?me titre que la noblesse. Plus la noblesse est ind?pendante du roi, plus l'honneur y joue un r?le consid?rable: elle est la r?sistance morale de l'aristocratie soumise dans une monarchie incontest?e.

LES LOIS DANS LEURS RAPPORTS AVEC LES GOUVERNEMENTS.--Apr?s avoir ?tudi? les trois formes primordiales de gouvernement dans leur nature et dans leurs principes, r?sumons, pour donner plus de pr?cision ? ces g?n?ralit?s, les diff?rentes esp?ces de lois qui d?rivent dans chaque gouvernement de sa nature ou de son principe.

Montesquieu ne pense qu'aux r?publiques anciennes; on ne voit pas pourquoi le m?rite ne serait pas consid?r? dans les d?mocraties .

Dans la d?mocratie, les lois relatives au principe sont: 1? les lois agraires, et les mesures limitatives de la transmission des biens; 2? la modicit? des partages; 3? des lois somptuaires et une censure tr?s s?v?re pour maintenir les anciennes moeurs. Ces lois sont indispensables pour conserver la frugalit? et la vertu, principes de ce gouvernement.

Dans l'aristocratie, les lois relatives ? la nature sont: 1? l'?lection par le choix; 2? un s?nat qui gouverne, le corps des nobles formant le peuple; 3? l'institution de la dictature pour ramener quand il le faut l'?tat ? ses principes; 4? une certaine part d'influence donn?e au peuple; 5? la grandeur des magistratures compens?e par leur bri?vet?. Les lois relatives au principe sont: 1? pas de pr?rogatives personnelles ni de privil?ges ; 2? interdiction du commerce aux nobles; 3? justice rigoureuse pour le peuple: <> Les lois relatives au principe sont surtout n?gatives: 1? pas de confiscations, de lois agraires, d'abolition de dettes; 2? pas de droit d'a?nesse, de substitutions, de retrait lignager.

Quant au despotisme, c'est ? peine s'il a des lois; et l'on n'y distingue pas facilement les lois relatives ? la nature de celles qui sont relatives au principe. Dans ce gouvernement, l'institution d'un vizir est une loi fondamentale. Les guerres s'y font dans toutes leurs fureurs naturelles. Si le prince est prisonnier, il est cens? mort. L'arm?e est souveraine ma?tresse. La religion a une grande influence; c'est une crainte ajout?e ? une crainte. Pas de loi de succession ? la couronne: le prince choisit son successeur. Pas de cession de biens; usure exag?r?e; p?culat et confiscation.

MONTESQUIEU PARLEMENTAIRE.--Nous n'avons trait? jusqu'ici de la th?orie de Montesquieu que comme d'une th?orie abstraite et scientifique, o? il n'aurait ?t? guid? que par la curiosit? sp?culative. En y regardant de plus pr?s, il est impossible d'y m?conna?tre une intention, un dessein et la trace de l'esprit du temps. S'il fait dans son livre une si grande place au despotisme, s'il insiste avec tant d'amertume sur les maux qu'il produit, et avec tant de complaisance sur la diff?rence du despotisme et de la monarchie, c'est ?videmment parce qu'il croit voir dans la transformation des institutions monarchiques de France une pente manifeste vers le despotisme. La monarchie telle qu'il la d?crit, c'est l'ancienne monarchie fran?aise, la monarchie parlementaire et encore f?odale, entour?e de corps d'?tat, fond?e sur une hi?rarchie de privil?ges, de pr?rogatives, de franchises, de droits particuliers, qui tiennent lieu des droits g?n?raux, enfin une monarchie temp?r?e reposant sur des lois fondamentales, et soutenue par des pouvoirs interm?diaires, subordonn?s et d?pendants.

Tel est donc le vrai sens de cette th?orie du despotisme, que l'on a consid?r?e comme occupant une trop grande place dans son livre. C'est une sorte d'?pouvantail qu'il pr?sente aux gouvernements mod?r?s, ? ces gouvernements qui, soutenus auparavant par des institutions, des lois et des corps ind?pendants, avaient laiss? peu ? peu, ou m?me avaient fait tomber ces obstacles, et se rapprochaient chaque jour davantage du despotisme. Si maintenant, en face de cet ?pouvantail, que Montesquieu fait peser comme une menace sur ces gouvernements d?g?n?r?s, vous contemplez cet admirable tableau d'un gouvernement libre, o? Montesquieu a con

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