Read Ebook: The Cinder Buggy: A Fable in Iron and Steel by Garrett Garet
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Ebook has 563 lines and 30060 words, and 12 pages
Translator: Fran?ois Pierre Guillaume Guizot, 1787-1874
OEUVRES COMPL?TES DE SHAKSPEARE
TRADUCTION DE M. GUIZOT
NOUVELLE ?DITION ENTI?REMENT REVUE AVEC UNE ?TUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PI?CE ET DES NOTES
PARIS A LA LIBRAIRIE ACAD?MIQUE DIDIER ET Ce, LIBRAIRES-?DITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1863
HENRI V
TRAG?DIE
NOTICE SUR HENRI V
On rencontre aussi, dans les paroles du choeur qui remplit les entr'actes, des preuves remarquables du bon sens de Shakspeare et de l'instinct qui lui faisait sentir les inconv?nients de son syst?me dramatique: <
La partie populaire et comique du drame, bien que la verve originale de Falstaff n'y soit plus, offre des sc?nes d'une gaiet? parfaitement naturelle, et le Gallois Fluellen est un mod?le de ce bavardage militaire s?rieux, na?f, intarissable, inattendu et moqueur, qui excite en m?me temps le rire et la sympathie.
HENRI V
TRAG?DIE
PERSONNAGES
LE COMTE DE CAMBRIDGE, } conspirateurs LE LORD SCROOP, } contre le roi. SIR THOMAS GREY, }
SIR THOMAS ERPINGHAM, } GOWER, } officiers de FLUELLEN, } l'arm?e du roi MACMORRIS, } JAMY, } BATES, COURT, WILLIAMS, soldats anglais. PISTOL, NYM, BARDOLPH, anciens serviteurs de Falstaff, et aujourd'hui soldats. CHARLES VI, roi de France. LOUIS, dauphin. LE DUC DE BOURGOGNE, LE DUC D'ORL?ANS, LE DUC DE BOURBON, LE CONNETABLE,
RAMBURES, } seigneurs GRAND PR?, } fran?ais.
CHOEUR.
Lords, courriers, soldats fran?ais, anglais, etc.
La sc?ne, au commencement de la pi?ce, est en Angleterre, ensuite toujours en France.
LE CHOEUR.
Oh! si j'avais une muse de feu qui p?t s'?lever jusqu'au ciel le plus brillant de l'invention! un royaume pour th??tre, des princes pour acteurs, et des monarques pour spectateurs de cette sublime sc?ne, c'est alors qu'on verrait le belliqueux Henri, sous ses traits naturels, avec la majest? du dieu Mars, menant en laisse, comme des limiers, la famine, la guerre et l'incendie qui ramperaient ? ses pieds, pour demander de l'emploi. Mais, pardonnez, indulgente assembl?e; pardonnez ? l'impuissance du talent, qui a os?, sur ces planches indignes, exposer ? la vue un objet si grand. Cette ar?ne ? combats de coqs peut-elle contenir les vastes plaines de la France? pouvons-nous entasser dans cet O de bois tous les milliers de casques qui ?pouvant?rent le ciel d'Azincourt? Pardonnez, si un chiffre si minime doit repr?senter ici, sur un petit espace, un million. Permettez que, remplissant l'office des z?ros dans cet ?norme calcul, nous fassions travailler la force de votre imagination. Supposez qu'en ce moment, dans l'enceinte de ces murs, sont enferm?es deux puissantes monarchies, dont les fronts lev?s et mena?ants, l'un contre l'autre oppos?s, ne sont s?par?s que par l'Oc?an, ?troit et p?rilleux: r?parez par vos pens?es toutes nos imperfections: divisez un homme en mille parties; et voyez en lui une arm?e imaginaire: figurez-vous, lorsque nous parlons des coursiers, que vous les voyez imprimer leurs pieds superbes sur le sein foul? de la terre. C'est ? votre pens?e ? orner en ce moment nos rois; qu'elle les transporte d'un lieu dans un autre, qu'elle franchisse les barri?res du temps, et resserre les ?v?nements de plusieurs ann?es dans la dur?e d'une heure. Pour suppl?er aux lacunes, souffrez qu'un choeur compl?te les r?cits de cette histoire: c'est lui qui, dans cet instant, tenant la place du prologue, implore votre attention patiente, et vous prie d'?couter et de juger la pi?ce avec indulgence.
ACTE PREMIER
SC?NE I
Londres.--Antichambre dans le palais du roi.
CANTORB?RY.--Milord, je puis vous dire qu'on presse vivement la signature de ce m?me bill, qui aurait suivant toute apparence, et m?me infailliblement pass? contre nous, la onzi?me ann?e du r?gne du feu roi, si l'agitation de ces temps de trouble n'en avait interrompu l'examen.
?LY.--Mais, milord, quel obstacle lui opposerons-nous aujourd'hui?
CANTORB?RY.--C'est ? quoi il faut r?fl?chir. Si ce bill passe contre nous, nous perdons la plus belle moiti? de nos domaines: car toutes les terres la?ques, que la pi?t? des mourants a donn?es par testament ? l'?glise, nous seront enlev?es. Voici la taxe: d'abord une somme suffisante pour entretenir, ? l'honneur du roi, jusqu'? quinze comtes, quinze cents chevaliers et six mille deux cents bons gentilshommes; ensuite, pour le soulagement des pestif?r?s et des pauvres vieillards infirmes et languissants, dont le grand ?ge et le corps se refusent aux travaux, cent h?pitaux bien pourvus, bien entretenus; et de plus encore, pour les coffres du roi, mille livres sterling par an: telle est la teneur du bill.
?LY.--Ce serait presque ?puiser la caisse.
CANTORB?RY.--Ce serait la mettre ? sec.
?LY.--Mais quel moyen de l'emp?cher?
CANTORB?RY.--Le roi est g?n?reux et plein d'?gards.
?LY.--Et ami sinc?re de la sainte ?glise.
CANTORB?RY.--Ce n'?tait pas l? ce que promettaient les ?carts de sa jeunesse. Le dernier souffle de la vie n'a pas plut?t abandonn? le corps de son p?re, que sa folie, mortifi?e en lui, sembla expirer aussi: oui, au m?me moment, la raison, comme un ange descendu du ciel, vint et chassa de son sein le coupable Adam. Son ?me ?pur?e redevint un paradis, o? rentr?rent les esprits c?lestes. Jamais jeune homme ne devint sit?t homme fait; jamais la r?forme ne vint d'un cours plus soudain balayer tous les d?fauts: jamais le vice, cette hydre aux t?tes renaissantes, ne perdit si promptement et son tr?ne et tout ? la fois.
?LY.--Ce changement est b?ni pour nous.
CANTORB?RY.--Entendez-le raisonner en th?ologie, et tout rempli d'admiration, vous souhaiterez en vous-m?me, que le roi f?t un pr?lat: ?coutez-le discuter les affaires de l'Etat, et vous direz qu'il en a fait sa seule ?tude: s'il parle guerre, vous croyez assister ? une bataille, mise pour vous en musique; mettez-le sur tous les probl?mes de la politique, il vous en d?nouera le noeud gordien, aussi facilement que sa jarreti?re; aussi, lorsqu'il parle, l'air, contenu dans sa licence, reste calme, et l'admiration muette veille dans l'oreille de ses auditeurs pour saisir les maximes qui sortent de sa bouche, aussi douces que le miel. Il para?t impossible que l'exercice et la pratique n'aient pas servi de ma?tres ? sa th?orie profonde; et ce qui est merveilleux, c'est comment Son Altesse a pu recueillir cette ample moisson, lui dont la jeunesse ?tait livr?e ? toutes les vaines folies; lui dont les associ?s ?taient illettr?s, grossiers et frivoles; lui dont les heures ?taient remplies par les festins, par les jeux et la d?bauche; lui que jamais on n'a vu appliqu? ? aucune ?tude; jamais seul dans la retraite, jamais loin du bruit et de la foule.
?LY.--La fraise cro?t sous l'ombre de l'ortie, et c'est dans le voisinage des fruits les plus communs que les plantes salutaires s'?l?vent et m?rissent le mieux; ainsi le prince a cach? sa raison sous le voile de la dissipation; c'est ainsi qu'elle a cr?, n'en doutez pas, comme le gazon d'?t?, dont les progr?s sont plus rapides la nuit, quoique invisibles.
CANTORB?RY.--Il faut bien que cela soit; car les miracles ont cess?, et nous sommes oblig?s de croire aux moyens qui am?nent les choses ? la perfection.
?LY.--Mais, mon bon lord, quel moyen de mitiger ce bill que sollicitent les communes? Sa Majest? penche-t-elle pour ou contre?
CANTORB?RY.--Le roi para?t indiff?rent, ou plut?t il semble incliner beaucoup plus de notre c?t?, que favoriser le parti qui le propose contre nous; car j'ai fait une offre ? Sa Majest?, au sujet de la convocation de notre assembl?e eccl?siastique, et par rapport aux objets dont on s'occupe actuellement, qui concernent la France, de lui donner une somme plus forte que n'en a jamais accord? le clerg? ? aucun de ses pr?d?cesseurs.
?LY.--Et de quel air a-t-il paru recevoir cette offre?
CANTORB?RY.--Le roi l'a favorablement accueillie; mais le temps a manqu? pour entendre la filiation claire et suivie de ses titres divers et l?gitimes ? certains duch?s, et g?n?ralement ? la couronne et au tr?ne de France, en remontant ? ?douard, son bisa?eul.
?LY.--Et quelle cause a donc interrompu cette discussion?
CANTORB?RY.--A cet instant m?me, l'ambassadeur de France a demand? audience; et l'heure o? on doit l'entendre est, je pense, arriv?e. Est-il quatre heures?
?LY.--Oui.
CANTORB?RY.--Entrons donc pour conna?tre le sujet de son ambassade, que je pourrais, je crois, par une conjecture certaine, d?clarer avant m?me que le Fran?ais ait ouvert la bouche.
?LY.--Je veux vous suivre, et je suis impatient de l'entendre.
SC?NE II
La salle d'audience.
EXETER.--Il n'est pas ici.
WESTMORELAND.--Mon souverain, ferons-nous entrer l'ambassadeur?
CANTORB?RY.--Que Dieu et ses anges gardent votre tr?ne sacr?, et qu'ils vous accordent d'en ?tre longtemps l'ornement!
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