bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Paris romantique: Voyage en France de Mrs. Trollope (Avril-Juin 1835) by Trollope Frances Milton Boulenger Jacques Translator

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 521 lines and 59293 words, and 11 pages

PARIS ARTH?ME FAYARD, ?DITEUR 18 ET 20, RUE DU SAINT-GOTHARD, 18 ET 20

PARIS ROMANTIQUE

INTRODUCTION

VIE DE MRS. TROLLOPE.--DATES DE SON VOYAGE A PARIS.--COMMENT NOUS AVONS TRADUIT SA CORRESPONDANCE.--UNE ANGLAISE CHARM?E PAR LA SOCI?T? FRAN?AISE.--QUI ELLE A VU.--<>.--LA POLITIQUE DE MRS. TROLLOPE.--LE <>.--LITT?RATURE.

C'est donc en Toscane que Frances Trollope composa pour vivre ses derniers ouvrages. Ils sont inf?rieurs aux premiers; ?crits ? la h?te, ils para?traient, je crois, peu lisibles aujourd'hui. Son mari ?tait mort pr?s de Bruges en 1835. Elle-m?me expira ? Florence le 6 octobre 1863, ? l'?ge de 84 ans, en laissant cinq enfants: trois filles et deux fils, Antony et Thomas-Adolphus, qui tous deux suivirent la carri?re des lettres et dont le premier tint ? Florence un salon qui eut de l'influence.

Nous n'avons pas reproduit int?gralement cette correspondance, car Mrs. Trollope s'y montre souvent d'une verbosit? qui d?noterait clairement qu'on r?tribuait son style <>, s'il n'?tait patent que toutes les Anglaises d'un certain ?ge lui ressemblent sur ce point. Quoi qu'il en soit, la bonne dame raisonne, elle <> ? propos de toutes choses avec une aisance redoutable, et plusieurs de ses ?p?tres ne sont que les vues d'une philosophie qui devait para?tre un peu modeste m?me ? des <> de 1835, ou des consid?rations sur la morale, la politique et la litt?rature, dont le charme de nouveaut? s'est enti?rement perdu, il faut l'avouer, depuis Louis-Philippe. C'est pourquoi nous avons retranch?--au reste en indiquant nos coupures par des points de suspension--bien des d?veloppements et des commentaires qui faisaient longueur, et de m?me, nous ne nous sommes pas cru oblig? de r?imprimer une sorte de nouvelle dont l'ennui nous a paru excessivement intol?rable. Mais, si nous avons de la sorte coup? une bonne part de l'id?ologie politique et critique de Mrs. Trollope, en revanche nous avons conserv? toutes ses observations directes des faits et ses comparaisons des usages de la France ? ceux de l'Angleterre, o? elle r?v?le avec une ing?nuit? parfois bien d?licieuse ce que la soci?t? parisienne pr?sentait d?j?, aux yeux d'une lady comme elle, d'irr?sistible ensemble et de <>.

On verra, en parcourant les pages qui suivent, ? quel degr? Mrs. Trollope est britannique, et c'est ce qui rend ? tout moment ses m?moires infiniment r?jouissants pour nous. Qu'on lise, par exemple, le chapitre o? la d?cente lady traite de ce qu'il y a de choquant pour la pudeur et la <> anglaises dans les mani?res et les libres propos ? la parisienne,--ou bien le chapitre, o? cette fille de clergyman explique comment <>, fr?quente ? Londres la <> et quels heureux effets cela produit sur la vertu mondaine. Avec quelle conviction ne d?plore-t-elle pas chez nous les progr?s de <>! De quel s?rieux elle proteste ? ses compatriotes que les <> o? elle a eu l'honneur d'?tre admise n'ont rien offert ? ses observations personnelles qui autoris?t la plus l?g?re attaque contre les moeurs du monde parisien! Et tout cela est, certes, ?minemment comique,--mais ce qui est touchant, c'est de voir combien cette lady est s?duite et charm?e par la simplicit?, la gaiet? spirituelle, la cordialit? et ce qu'elle nomme elle-m?me <> fran?aises.

En 1835, notre pays n'?tait pas aussi infect? d'anglomanie qu'aujourd'hui. Il y avait encore chez nous de cette bonne gr?ce sans c?r?monie qui, avant la R?volution, donnait ? la vie cette douceur dont parlait M. de Talleyrand: <>, constate Mrs. Trollope, tout de m?me que l'avait fait, au si?cle pr?c?dent, le voyageur sentimental de Sterne. En 1835, les gens du monde eux-m?mes gardaient encore l'horreur fran?aise pour la roideur et la contrainte. Ils ?taient all?gres sans aucun remords.

<>

Certes, il n'est plus gu?re de diff?rence aujourd'hui entre les gentlemen gourm?s de Londres et de Paris. Mais nos dandys Louis-Philippe n'arrivaient encore qu'? grand'peine ? ce <> qu'ils admiraient si fort. Ils ?chappaient mal ? la vivacit? nationale; en cas de brouille, par exemple, il leur ?tait malais? de renoncer au plaisir d'?changer des mots cruels, et ils r?ussissaient rarement ? s'ignorer tout ? fait, comme ils font en Angleterre. Les relations mondaines aussi gardaient beaucoup de la familiarit? d'autrefois:

<>, note Mrs. Trollope avec ?tonnement; <>

A cette simplicit? qui lui para?t admirable, et qui l'est en effet, la bonne dame oppose la pompe, l'ostentation et la raide ?tiquette qui r?gissent les relations sociales dans son pays. Et cent fois, elle revient ainsi sur le plaisir de ces r?unions quotidiennes, sans parade, qu'ignorent ses compatriotes, sur le ton enjou? et familier de la conversation et sur la bonhomie spirituelle des Parisiens.

Il semble que les gens du peuple aient moins chang? que les gens du monde, depuis 1835. Mrs. Trollope vante en toute occasion la vivacit?, la gaiet? et la bonne humeur de la foule parisienne. Le jour de la f?te du roi, elle va se promener aux Champs-Elys?es; une immense cohue s'y presse au milieu des baraques foraines, des th??tres en plein vent et des vendeurs de limonade:

<> Dans son enthousiasme, elle vante m?me la temp?rance populaire et jusqu'? la politesse des marchandes de friture.

Mais c'est au jardin des Tuileries que Mrs. Trollope se sent le plus touch?e par le go?t fran?ais. La disposition m?me de ces charmants jardins, leurs arbres taill?s, leurs orangers en caisse, leurs massifs de fleurs r?guliers, tout cela l'enchante mieux, avoue-t-elle, qu'un parc ? l'anglaise, mais moins encore que le public qui y fr?quente. Certes, elle d?plore que, depuis la r?volution de Juillet, on y laisse p?n?trer tous ceux qui se pr?sentent; auparavant, les factionnaires ne permettaient d'entrer qu'aux promeneurs bien v?tus, et Mrs. Trollope trouvait cela bien plus conforme au <> vraiment. Pourtant, elle ne cesse de chanter l'agr?ment qu'on y go?te, et elle passe ses dimanches ? observer la foule railleuse et gaie qui s'y presse et o? font sensation les r?publicains par les d?tails symboliques de leur mise, comme les dandys par la noirceur invariable de leur chevelure et de leurs favoris, mais surtout les polytechniciens par cette ressemblance avec Napol?on, leur h?ros, ? laquelle ils s'exercent et, para?t-il, arrivent tous.

Enfin, que ce soit aux Tuileries ou dans les salons ? l'heure des visites, ? Tortoni, sur le boulevard des Italiens, dans les restaurants ? 40 sous du Palais-Royal ou chez M?? R?camier, Mrs. Trollope c?l?bre la gr?ce inimitable des Parisiennes. <>, dit-elle; et elle tente d'expliquer cette <>, qui ne s'obtient que dans <>, c'est-?-dire ? Paris, et qui d?sesp?re les ?trang?res.

<>, et cela avant quelle ait pu prononcer un seul mot capable de la trahir...>>

Et c'est parce qu'elle a senti de la sorte le charme des Parisiennes et le go?t dont la moindre marchande ambulante compose ses bouquets de deux sous ou noue les cerises qu'elle d?bite aux gamins dans la rue, que l'on pourra excuser cette Mrs. Trollope, si m?me elle ne s'est pas toujours dout?e de l'impertinence qu'il y avait ? placer au-dessus de notre France son Angleterre. Elle savait bien notre langue, ? en juger par les phrases <> dont elle pars?me son texte--nous les avons imprim?es en italiques--et o? l'on ne rel?ve que rarement des tournures un peu trop anglaises dans le genre de: <> Gr?ce ? cet usage qu'elle avait du fran?ais, Mrs. Trollope put utiliser les lettres de recommandation dont elle avait eu soin de se munir abondamment et qui lui assur?rent l'entr?e de cette soci?t? parisienne qu'elle trouve si agr?able.

En 1835, d?j? la <> parisienne ?tait d?plorable. Nos p?res connaissaient tr?s peu les ?gouts, ? peine les trottoirs, et point du tout l'invention r?cente de M. Mac-Adam. La nuit, il leur fallait chercher leur chemin ? t?tons sous le lumignon jaune des r?verb?res ? huile, alors qu'? Londres le gaz brillait presque partout. Le jour, ils se voyaient arr?t?s ? chaque pas par un encombrement, salis par quelque vieille cardant des matelas devant sa porte, ou forc?s, pour ?viter quelque chaudronnier ambulant, de se crotter dans le ruisseau qui coulait au centre de la chauss?e mal pav?e.

C'est que les Parisiens, contrairement aux Anglais, aimaient le luxe et ignoraient le confortable. La moindre petite bourgeoise de chez nous poss?dait assez de choses luxueuses pour faire p?lir d'envie une grande dame britannique, s'il en faut croire Mrs. Trollope. En revanche, elle n'avait pas d'eau ? volont?, car l'eau ne montait gu?re dans ces grands immeubles ? appartements que les Parisiens pr?f?raient aux maisonnettes ? la mode de Londres, et les canalisations n'existaient point. C'?tait le porteur d'eau qui procurait ce qu'il fallait de seaux pour la cuisine, la toilette et le m?nage; d'o? Mrs. Trollope con?oit certains doutes sur la perfection du m?nage et de la toilette qui ne sont peut-?tre point absolument injustifi?s, et qui expliqueraient assez bien ce que ses compatriotes appelaient alors, parait-il, <>; mais elle a r?ellement tort de se demander ensuite si le <> de son pays sur ce point n'indique pas que l'Angleterre va tomber incessamment dans la d?cadence de la Gr?ce et de Rome.

En politique, en art, en litt?rature ou en morale, Mrs. Trollope est r?actionnaire. Voici pourquoi: c'est parce que les lib?raux ne sont que des whigs et qu'elle est elle-m?me une lady tory. Un gentleman fort comique, qui vivait dans le m?me temps qu'elle et qui a laiss? d'amusants souvenirs, Thomas Raikes, ?tait ?galement tory parce qu'il ?tait tory; ne lui demandons pas d'autre raison, celle-l? est d'un tr?s bon Anglais.

En 1835, les <> ?taient r?centes. On voyait toujours, pr?s des Halles, les tombeaux ?lev?s aux <>. Au mus?e d'Artillerie, on lisait encore une pancarte priant lesdits h?ros de rapporter les fusils qu'ils avaient emprunt?s pendant l'?meute et qu'ils n'avaient sans doute point eu, depuis, le loisir de rendre...

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top