Read Ebook: Ollin-Mikko Aapon-Ulla ja Ullan-Eino: Kertomus kylän takalistolta by Kataja V In
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Ebook has 978 lines and 22411 words, and 20 pages
Ta toison ?tait de couleur Rousse, et ta bouche de douleur Pareille ? la mort d?une fleur.
Tes yeux semblaient des cieux d?automne. O? le dernier orage tonne, M?lancolique et monotone.
Ta voix chantant la mort d?un roi. Fut toute la femme pour moi, Fol alors en qu?te de foi.
Et ces l?vres d?enfant mauvaise Que seul le sang d?Amour apaise Qu?ont-elles dit qu?il faut qu?on taise?
Ah! rien, sinon qu?Amour est mort Sur notre seuil de mal abord O? sourit le masque du Sort.
Je me souviens qu?en les vall?es Tombaient les fleurs des azal?es, Au cours des heures en all?es.
Ce fut en un soir o? les chansons Des amants li?s par leurs mains lasses Mouraient, ? Dame p?le qui passes, Au clair de la lune des moissons.
Long pench?e au bord des lourds calices Des lys, fleurs des reines et des rois, Tu faisais le signe de la croix Comme une qui renonce aux d?lices.
Chevelure ?parse au vent l?ger, Tu paraissais ceinte de lumi?re Coutre l?ombre de la nuit premi?re Et les feuilles du prochain verger.
L?eau tintait tristement dans les vasques Qu?enguirlandaient des danses d?amours Et de satyres faisant des tours Au rire ? jamais muet des masques.
La puisant dans tes ch?tives mains, Cette eau par laquelle tu fus sainte, Tu baptisas les fleurs de l?enceinte, O? dormait l??me des lendemains.
Fus-tu le Remords ou la M?moire, O Passante aux yeux pleins de pass?? Maintenant l?eau stagne en le foss? Et les lys sont morts avec la gloire.
De ce soir o? les lentes chansons Des amants li?s par leurs mains lasses Mouraient, ? Dame p?le qui passes, Au clair de la lune des moissons.
Une nuit, sous ta terrible lune Qui saignait parmi les brumes roses, Tu parlais, ? soeur, de tristes choses Comme une entant prise de rancune.
Au loin les appels des mauvais hommes Nous montaient des vergers de la plaine O? les arbres tordus par ta haine Tendaient, fruits du mal amour, leurs pommes.
Tu n?entendis pas le bruit des roues Rapportant vers les petits villages La r?colte des moissonneurs sages Qui peinent le temps o? tu te joues.
Tu cueillais les pavots de la route Pour en festonner, plein tes mains molles, Notre maison o? l'on voit les folles Mendier, soeurs du deuil et du doute.
Comme devant une ?trange auberge Tu fis, vocatrice de d?sastres, Le signe qui fl?trit les bons astres Dans le jardin d?azur de la Vierge.
Puis effeuillant au seuil de la porte Les fleurs de l?ombre l?une apr?s l?une, Tu chantas quelque chose ? la Lune, Quelque chose dont mon ?me est morte.
O narcisses et chrysanth?mes Do ce cr?puscule d?automne O? nos voit reprenaient les th?mes Tant tristes du vent monotone!
Des enfants dansaient sur la route Qui m?ne vers la lande noire O? hurla jadis la d?route, Sous la lune, des rois sans gloire.
Nous chantions des chants des vieux ?ges En allant tous deux vers la ville, Toi si grave avec tes yeux sages Et moi dont l??me fut si vile.
Le jour tombait au son des cloches Dans l?eau lente de la rivi?re Qui charriait vers des mers proches La flotte ? la noire banni?re.
Nous f?mes trop fous pour comprendre Les pr?sages du cr?puscule: Voici l'ombre o? l'on croit entendre Les sanglots d?un dieu qui recule.
La flotte a fui vers d?autres astres, Les enfants sont morts sur la route, Et les fleurs, au vent des d?sastres, Ne sont qu?un souvenir de doute.
Sais-tu le chemin de la ville, Toi si grave avec tes yeux sages? Ah! mon ?me qui fut trop vile A peur des chansons des vieux ?ges!
Nous avons quitt? ce soir la grand?ville O? nous marchions seuls, les yeux dans les yeux. Entends-tu l?-bas, comme des adieux, Les cloches des morts sonner la vigile?
Le soleil n?est plus, ? soeur pu?rile, Mais n?ayons pas peur de l?ombre en les cieux; Nous saurons trouver, apr?s les a?eux, La bonne maison d?accueil et d?asile,
Celle de ta croix o? Dieu promet l?or, La myrrhe et l?encens et tout sou tr?sor Aux pauvres amants frappant ? sa porte.
Prie un peu pourtant pour le p?ch? d'hier, Et donne la main si faible et si forte: Voici venir l?heure o? l'on voit, moins clair.
Je ne sais plus par quelle contr?e D??toiles et de roses de lune Je t?ai perdue en cette vespr?e O? nos voix se turent l'une apr?s l?une.
Nos yeux suivaient le r?ve des mondes, Et notre ?me attendait la venue Du Christ ou de la Vierge Marie Dans les roses de lune et les ?toiles.
Nos mains cherchaient l'ancienne caresse Et nos l?vres la vieille parole; Mais nos gestes ?taient de d?tresse, Et nos mots tels un oiseau qui s?envole.
Ses yeux et ses l?vres que tu cueilles, Dieu d?hiver dont le soleil s??tonne, Refleuriront-ils comme les roses Et les ?toiles que nous aim?mes?
La nuit, dans un pays de fleurs Tristes comme tes yeux, ? Bonne, J?ai tress? pour toi la couronne Mystique des sept douleurs.
Ci l?amarante et l?an?mone, Le souci, la rose et l?iris, Avec l?asphod?le et le lis Des urnes d?or de l?automne.
Mon ?me, qui se sent mourir, Comme la lune, en leurs corolles, Ne sait plus le sens des paroles Dont tu voulus l?attendrir.
Aux eaux oublieuses du fleuve Qui coule vers la mer sans nom, Il faudra, le voudrais-je ou non, Qu?un soir d?effroi je m?abreuve.
Voici ces fleurs des anciens cieux: J?en vais cueillir d?autres, ? Bonne, Dans des pays d?ombre o? l'automne Est triste comme tes yeux.
INTERLUDE DE CHANSONS
Mon ?me, en une rose, Est morte de douleur: C?est l'histoire morose Du r?ve et de la fleur.
Je n?irai pas la dire Sur les routes du roi; Je crois, Dame et Messire, Que vous ririez de moi.
Voici le vent d?automne Sur mon ?me et les fleurs; Et pourtant je m??tonne De tout ce ciel en pleurs.
O rose de mon r?ve, Fleuriras-tu jamais? Na?tras-tu de sa s?ve, Amour, aux futurs Mais?...
Des fleurs du soir plein tes mains, Tous les cieux dans tes yeux, Et l?espoir des lendemains Dans les yeux et les cieux,
Tu vins par la plaine jaune En ce froid mois d?automne, O la donneuse d?aum?ne Dont le pauvre s'?tonne.
Chantons de vieilles chansons Pour l?amour du pass?, Et tels des enfants lan?ons Tes fleurs au jour lass?.
On dit que sur la montagne Tombe d?j? la neige, Mais qu?importe ? qui regagne L??tre o? le feu s?abr?ge?
Ce sera bient?t pour nous Baisers et bon sommeil, Mienne, et dans nos bras jaloux L?oubli du vieux soleil.
O paix de ce pays d?ici O? jadis nous nous aim?mes Par nos corps et par nos ?mes, O paix de ce pays d?ici!
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