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Read Ebook: Stories of Tragedy by Johnson Rossiter Editor

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Ebook has 220 lines and 14275 words, and 5 pages

Editor: Am?lie Lenormant

SOUVENIRS ET CORRESPONDANCE TIR?S DES PAPIERS DE MADAME R?CAMIER

Je regarde comme une chose bonne en soi que vous soyez aim?e et appr?ci?e lorsque vous ne serez plus.

TOME SECOND

PARIS

MICHEL L?VY FR?RES, LIBRAIRES-?DITEURS

LIVRE V

La mise ? ex?cution des principes pos?s ? V?rone par les souverains alli?s, relativement ? l'Italie et surtout ? l'Espagne, amena dans le conseil des ministres ? Paris un dissentiment profond. Le duc Mathieu de Montmorency voulait que la d?claration de la France f?t conforme ? celle des autres puissances, et insistait sur le rappel imm?diat de notre ambassadeur ? Madrid. M. de Vill?le ?tait d'avis d'appuyer, sans doute, par des remontrances ?nergiques les d?clarations ?trang?res, mais il entendait que M. de Lagarde, notre ministre, rest?t encore en Espagne.

Nous ne pr?tendons pas, au point de vue de la m?moire d'une femme, ?crire l'histoire de la Restauration; mais on a beaucoup discut? les motifs de la sortie du minist?re de M. de Montmorency, et de l'entr?e de M. de Chateaubriand aux affaires, et l'on a tr?s-diversement appr?ci? la conduite des trois personnes les plus directement int?ress?es dans le d?bat. M. de Vill?le a rencontr? des apologistes ardents et exclusifs: nous ne saurions accepter des ?loges qu'il a re?us, que ce qui ne peut l?gitimement nuire aux deux amis de Mme R?camier, Mathieu de Montmorency et M. de Chateaubriand.

L'antagonisme m?me de ces deux hommes d'?tat s'explique sans qu'on soit oblig? d'avoir recours ? des interpr?tations malicieuses ou subalternes. Il est tr?s-certain que M. de Vill?le ne voulait aupr?s de lui aucun homme qu'une sup?riorit?, de quelque esp?ce qu'elle fut, put rendre pr?pond?rant. L'importance que donnaient ? M. de Montmorency son rang, son nom, la consid?ration qu'inspirait son caract?re, lui fit d'abord ombrage; toutefois, lorsque M. de Montmorency partit pour Vienne afin d'y concerter l'action de la France avec celle des souverains alli?s, il n'?tait nullement question de donner au ministre des finances la pr?sidence du conseil. C'est en Autriche seulement que M. de Montmorency apprit cette marque ?clatante de faveur accord?e par le roi ? M. de Vill?le.

J'en trouve la preuve dans une lettre de M. de Montmorency ? la vicomtesse sa femme, en date de Vienne du 15 septembre 1822.

Il s'exprime ainsi:

<

<>

On le voit donc, lorsque le ministre des affaires ?trang?res revint du congr?s ? Paris, et qu'il s'?leva entre lui et le nouveau pr?sident du conseil un dissentiment politique, il existait d?j? entre eux un refroidissement, r?sultat in?vitable de l'impression que M. de Montmorency avait d? recevoir de la mani?re dont M. de Vill?le avait profit? de l'absence de son coll?gue pour se faire donner le premier rang dans le conseil.

Mathieu de Montmorency, fid?le aux convictions de sa vie, n'h?sitait pas ? lier la politique de la France envers l'Espagne avec les int?r?ts des puissances qui avaient fait le congr?s de V?rone. L'ascendant, facile ? comprendre, qu'avait pris sur lui l'empereur Alexandre, donnait une couleur presque russe ? ses projets.

M. de Vill?le, entour? des gens d'affaires, ?tranger d'ailleurs aux grandes consid?rations de la politique g?n?rale, c?dait ? la mauvaise humeur du cabinet de Saint-James, et se maintenait sans scrupule dans une position favorable ? l'Angleterre.

Le conseil fut plusieurs jours ind?cis entre ces deux opinions ?galement anim?es. Enfin le 25 d?cembre, apr?s une longue s?ance tenue malgr? la solennit? de la f?te de No?l, le duc Mathieu de Montmorency, n'ayant pu amener ? son sentiment la majorit? du conseil, crut devoir se d?mettre du portefeuille des affaires ?trang?res.

M. de Chateaubriand, avec une sup?riorit? de coup d'oeil incontestable, avait entrevu entre les deux tendances oppos?es une direction fran?aise. De V?rone m?me, il ?crivait ? Mme R?camier: <> Il trouvait bon que l'on interv?nt en Espagne, mais pour le compte de la France, avec indiff?rence pour les menaces de l'Angleterre, et avec fiert? ? l'?gard des puissances qui auraient voulu faire de notre pays l'instrument de leurs r?solutions.

Il est facile de deviner combien les agitations du conseil des ministres et la question de politique g?n?rale, qui tenait alors l'opinion publique dans l'attente, devaient donner d'anxi?t? ? Mme R?camier et avait de gravit? pour elle.

Les deux hommes dans la personne desquels les deux nuances du parti royaliste, unanimes dans leur but, rendre au roi d'Espagne sa libert?, s'?taient en quelque sorte incarn?es, se trouvaient ?tre l'un le plus ancien, le plus d?vou?, le plus fid?le de ses amis, l'autre celui que l'admiration de Mme R?camier pla?ait au premier rang. La rivalit? de deux personnes aussi ch?res cr?ait pour elle une situation h?riss?e de difficult?s et de chagrins.

M. de Chateaubriand fut nomm? ministre des affaires ?trang?res, le 28 d?cembre 1822.

M. Ballanche, t?moin des angoisses de celle dont il connut et partagea toujours les inqui?tudes ou les impressions, lui ?crivait, le 20 d?cembre, ? l'occasion de la sortie du minist?re de M. de Montmorency:

La correspondance dat?e de Londres, que nous avons d?j? cit?e, t?moigne de la passion avec laquelle M. de Chateaubriand avait d?sir? prendre part au congr?s de V?rone; je ne pr?tends pas dissimuler davantage l'empressement qu'il mit ? accepter ? la fin de 1822 le portefeuille des affaires ?trang?res, pas plus que je ne veux nier le regret avec lequel Mathieu de Montmorency abandonna les affaires. Mais serait-il donc n?cessaire de faire l'apologie de l'ambition de ces deux hommes? Le g?nie de l'un, le grand nom, la vertu de l'autre, ne les pla?aient-ils pas tous deux trop haut dans l'estime et l'admiration des hommes pour qu'un minist?re p?t rien ajouter ? leur importance? Avec des caract?res fort dissemblables, ils avaient le m?me d?dain des richesses, la m?me indiff?rence des honneurs. Mais pour tous deux, il s'agissait de faire triompher une conviction, et d'attacher son nom ? un grand acte public: n'est-ce point l? un sentiment qui se puisse avouer?

Cette lutte laissa entre M. de Montmorency et M. de Chateaubriand de la froideur, mais nulle amertume. La suite de la correspondance qui sert de base aux souvenirs que nous retra?ons, les bons offices que plus tard ils se rendirent, en donneront la preuve. On peut affirmer que l'intervention toujours adoucissante et toujours scrupuleusement sinc?re de Mme R?camier ne contribua pas m?diocrement ? ce r?sultat; comme le lui ?crivait le bon Ballanche, c'?tait surtout pour elle que ces agitations ?taient am?res.

Le duc de Laval Montmorency, si ?troitement uni d'affection, d'int?r?ts, de solidarit? de race avec son cousin Mathieu, rend dans sa correspondance un t?moignage tr?s-affectueux ? la conduite pleine de d?licatesse de Mme R?camier dans ces circonstances p?nibles. Apr?s la retraite de M. de Montmorency et l'arriv?e aux affaires de M. de Chateaubriand, il lui ?crit, de Rome, o? il remplissait les fonctions d'ambassadeur de France:

<<12 f?vrier 1823.

<>

Et dans une autre lettre du 26 mai:

<>

Mais il faut laisser la parole aux personnes int?ress?es dans ce d?bat. M. de Chateaubriand n'?tait point revenu du congr?s, et d?j? les difficult?s entre M. de Vill?le et le duc de Montmorency ?taient flagrantes. Ce dernier ?crivait ? Mme R?camier:

LE DUC MATHIEU DE MONTMORENCY ? Mme R?CAMIER.

<

<

<

<>

LE VICOMTE DE CHATEAUBRIAND ? Mme R?CAMIER.

<

<

LE M?ME.

<<26 d?cembre.

LE M?ME.

<

<>

LE M?ME

<

LE M?ME.

<

LE DUC MATHIEU DE MONTMORENCY ? Mme R?CAMIER.

<

<

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