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Read Ebook: Vénus dans le cloître ou la religieuse en chemise Nouvelle édition enrichie de figures gravées en taille douce by Barrin Jean

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Ebook has 94 lines and 27346 words, and 2 pages

"What year was it when, as you say, you jumped overboard?" I asked.

"Eighteen seventy-five."

"This is eighteen eighty-four. Matey, you have been nine years out of your head," I said.

"Nine years? Sure? Can you prove that to me? My God, man, think of it! Nine years gone out of my life. You don't know what that means to me."

I showed him a faded and discolored newspaper.

"That paper is about six months old," I said, "but it's an eighteen eighty-four paper."

"Right," he said, sadly and somewhat wildly. "Got a pipe? I want to smoke on this, and think it out. Nine years, and six thousand miles travel! Where have I been, I wonder, and what have I done, to change the very face of me, while I lived with it? It's something like death, I take it."

I gave him a pipe and tobacco, and he smoked vigorously, trembling with excess of emotion, yet slowly pulling himself together. Finally he steadied, but he could not smoke. He put the pipe down, saying that it sickened him. I knew nothing of psychology at the time, but think now that in his second personality he had given up smoking.

I forbore questioning him, knowing that I could not help him in his problem--that he must work it out himself. He did not sleep that night, and kept me awake most of the time with his twitchings and turnings. Once he was up, examining his face in the glass by the light of a match, but in the morning, after a doze of an hour or so, I found him outside, looking at the sunrise and smoking.

"I'm getting used to my new face," he said, "and I'm getting used to smoking again. Got to. Nothing but a smoke will help a fellow at times. What business is this you're in here?"

"Cow-punching--riding out after cattle."

"Hard to learn?"

"Easy for a sailor. I'm only hanging on until pay-day, then I make for 'Frisco to ship."

"And someone will take your place, I suppose. I'll work for my grub if you'll break me in so that I can get the job. I'm through with going to sea."

"Certainly. All I need is to tell the boss. I've an extra saddle."

So I tutored him in the tricks of cow-punching, and found him an apt pupil. But he was heavy and depressed, seeming to be burdened with some terrible experience, or memory, that he was trying to shake off. It was not until the evening before my departure, when I had secured him the job and we sat smoking before the mesquite-root fire, that he took me into his confidence. The friendly rat had again appeared, and he sprang up, backed away, and sat down again, trembling violently.

"It was that rat that brought you to yourself that evening," I ventured. "Rats must have had something to do with your past life."

"Right, they did," he answered, puffing fiercely. "I didn't know you had rats here, though."

"A whole herd of them under the floor. But they're harmless. I found them good company."

"I found them bad company. I was shipmates with thousands of rats on that last passage. Want the yarn? It'll raise your hair."

I was willing, and he reeled it off. His strong self-control never left him from the beginning to the end,sentir pour vous une affection nouvelle, & plus tendre & plus forte qu'auparavant! je ne sais d'o? cela provient, car de simples baisers peuvent-ils causer tant de desordre dans une ame? il est vrai que vous ?tes bien artificieuse dans vos caresses, & que toutes vos manieres sont extraordinairement engageantes; car vous m'avez tellement gagn?e, que je suis maintenant plus ? vous qu'? moi m?me; Je crains m?me que dans l'exc?s de la satisfaction que j'ai go?t?e, il ne se soit m?l? quelque chose, qui me donn?t sujet de reflechir sur ma conscience, cela me f?cheroit bien; car quand il faut que je parle ? mon Confesseur de ces sortes de matieres je meurs de honte, & je ne sais par o? m'y prendre. Ah Dieu, que nous sommes foibles, que nos efforts sont vains pour surmonter les moindres saillies & les plus legeres attaques d'une nature corrompue!

Voil?, poursuivit-il, pour ce qui regarde la paix int?rieure, car pour l'exterieur vous ne pouvez sans pecher contre la prudence, vous dispenser de le donner aux loix, aux coutumes, & aux moeurs, auxquels vous vous ?tes assujettie, en entrant dans le Clo?tre. Vous devez m?me paro?tre zel?e, & fervente dans les exercices les plus penibles, si quelque inter?t de gloire, ou d'honneur d?pend de ces occupations, vous pouvez parer v?tre chambre de haires, de cilices, & de rosettes, & par ce devot ?talage meriter autant que celle qui indiscretement s'en d?chirera le corps.

La Politique qui ne peut rien souffrir de d?fectueux dans un Etat, voyant l'accroissement de ces Reclus, leur desordre, & leur d?reglement, a ?t? oblig?e d'y mettre la main, elle en a banni plusieurs, & retranch? des Constitutions des autres, ce qu'elle n'a pas cru necessaire ? l'inter?t commun. Elle auroit bien voulu se d?faire entierement de ces sangsues, qui dans une oisivet?, & une faineantise horrible, se nourrissoient du pauvre peuple; mais ce bouclier de la Religion dont ils se couvroient; & l'esprit du vulgaire dont ils s'?toient d?ja empar?s, ont fait prendre un autre tour, pour que ces sortes de Compagnies ne fussent pas entierement inutiles ? la Republique.

La Politique a donc regard? toutes ces maisons comme des lieux communs o? elle se pourroit d?charger de ses superfluit?s; elle s'en sert pour le soulagement des familles, que le grand nombre d'enfans rendroient pauvres & indigentes, s'ils n'avoient des endroits pour les retirer, & afin que leur retraite soit sans esperance de retour, elle a invent? les voeux, par lesquels elle pr?tend nous lier, & nous attacher indissolublement ? l'?tat qu'elle nous fait embrasser: elle nous fait m?me renoncer aux droits que la nature nous a donn?s, & nous separent tellement du monde, que nous n'en faisons plus une partie. Tu con?ois bien tout ceci?

Il y avoit dans le m?me Monastere une Religieuse pour qui le Pere avoit t?moign? avoir de l'amiti?, & ? qui il avoit fait plusieurs visites sur ce pied l?: il en avoit m?me re?u quelques faveurs, capables d'engager fortement un homme un peu fidele, mais l'?clat de la beaut? de Virginie, l'emporta sur son coeur, il se d?gagea interieurement de cette premiere habitude, & ne donna plus ? cette pauvre fille, que l'exterieur, & les apparences d'un veritable amour. Elle s'apper?ut bien-t?t du changement, & vit clairement qu'il y avoit du partage. Elle dissimula neanmoins son chagrin, & voyant qu'elle avoit affaire ? une Rivale qui la surpassoit en tout, elle ne fit point dessein de s'attaquer ? elle, mais elle jura la perte de celui qui la m?prisoit.

Pour venir plus facilement ? bout de son entreprise, elle ?tudia les heures, & les momens, que Virginie donnoit ? l'entretien de ce Religieux amant, & comme elle avoit appris par experience, qu'il ne se contentoit pas de paroles, ni de faveurs legeres, elle crut avec raison qu'elle pourroit les surprendre dans de certains exercices dont la connoissance la rendroit Ma?tresse du sort de son infidele: elle fut long-temps devant que de rien d?couvrir d'assez fort pour ?clater, elle apper?ut bien deux ou trois fois ce pauvre Pere qui se r?chauffoit la main dans le sein de Virginie, elles les vit se donnant quelques baisers, avec une ardeur incroyable, mais cela passoit pour bagatelles dans son esprit, & comme elle savoit qu'on ne comptoit dans le Clo?tre ces sortes d'actions que pour des Peccadilles, que l'eau benite efface; elle s'en tut en attendant une meilleure occasion de parler.

Trois semaines s'?toient d?ja pass?es de ce veuvage, lors que Virginie s'ennuyant de sa solitude, trouva par une adresse merveilleuse le moyen d'apprendre des nouvelles de son Amant, & de lui faire part des siennes. Elle feignit de s'?tre oubli?e d'envoyer au Pere de Raucourt un Bonnet quarr?, qu'il lui avoit donn? ? faire, du temps de leurs familiarit?s pass?es: sa rivale lui dit qu'elle e?t ? lui remettre entre les mains, & qu'elle le feroit tenir par une Touriere. Cela fut fait, la messagere fut avertie de la maniere qu'elle devoit parler, elle s'acquitta de sa commission de point en point, & le Jesuite apr?s avoir re?u le Bonnet, la pria d'attendre un moment dans l'Eglise afin d'avoir lieu de penser ? ce qu'il voyoit. Apr?s un peu de reflexion il se douta du stratageme, fit ouverture dans un endroit du Bonnet, & y trouva une lettre de Virginie, sans l'examiner beaucoup, il y fit promptement la r?ponse, qu'il pla?a dans le m?me lieu qu'il ferma le mieux qu'il put avec deux ou trois points d'aiguilles. Il revint joindre la Touriere qu'il pria de rapporter le Bonnet afin qu'on le raccommod?t parce qu'il ?toit de beaucoup trop ?troit pour lui, qu'il l'avoit fait essayer ? plusieurs de la maison afin d'exempter la personne de la peine qu'elle auroit ? le reformer, mais qu'il ne s'?toit trouv? aucun Pere ? qui il f?t propre, qu'au reste qu'il lui ?toit fort oblig? de la patience qu'elle avoit eue ? attendre si long-temps. La bonne soeur r?pondit par ses reverences aux civilit?s du Pere, & remporta le Bonnet quarr? au Monastere, elle le remit par l'ordre de celle qui l'avoit envoy?e, entre les mains de Virginie, qui fut ravie d'y apprendre des nouvelles de celui qu'elle aimoit, & de ce que son artifice avoit si bien r?ussi.

VENUS DANS LE CLO?TRE,

OU LA RELIGIEUSE EN CHEMISE.

SECOND ENTRETIEN.

Ah Dieu, ma chere Enfant, que ce commerce de lettres commence ? m'ennuyer! il ne fait qu'augmenter mes feux, & il ne les soulage aucunement: il m'apprend que Virginie me veut du bien, mais il me marque aussi-t?t qu'il m'est impossible d'en jouir. Ah que ce m?lange de douceur & d'amertume cause d'?tranges mouvemens dans un coeur fait comme le mien. J'avois bien ou? dire que l'Amour donnoit quelquefois de l'esprit ? ceux qui en ?toient d?pourvus, mais je ressens chez moi un effet tout contraire & je puis dire avec verit? qu'il m'?te ce qu'il presente aux autres. Plusieurs s'apper?oivent de ce changement, mais ils en ignorent la cause. Je pr?chai hier chez les Religieuses de la Visitation, jamais je n'ai ?t? plus anim?, je devois conformement ? mon sujet entretenir la Compagnie de la Mortification & de la Penitence, & je n'ai parl? dans tout mon Discours que d'Affections, que de Tendresses, que de saillies & de Transports. C'est vous, Virginie, qui causez tout ce desordre, prenez donc compassion de mon ?garement, & travaillez ? trouver promptement le moyen de me remettre dans mon bon sens. Adieu.

Ah que vous ?tes artificieux dans vos paroles, & que vous savez bien troubler le peu de repos qui reste ? une innocente qui vous aime? pouvez-vous avec raison me demander si je pense ? vous? Helas, mon cher, consultez-vous vous-m?mes, & croyez que nous ne pouvons tous deux ?tre anim?s d'une m?me passion, sans ressentir de pareilles atteintes. Adieu, songez ? la rupture de nos cha?nes, l'Amour me rend capable de toute entreprise. Ah qu'il me cause de foiblesse! Adieu.

VENUS DANS LE CLO?TRE,

OU LA RELIGIEUSE EN CHEMISE.

TROISIEME ENTRETIEN.

Eh bien Agn?s tu peux juger de la piece par l'?chantillon. Ce n'est pas l? le tiers de ma Confession, mais le reste ne me rend pas plus criminelle que ce commencement.

Il lui fit donc la peinture du chemin du Ciel avec des couleurs si rudes, qu'elles auroient ?t? capables de rebuter de sa poursuite une personne moins zel?e & moins fervente qu'elle, il ne lui parloit que de la destruction de ce corps qui s'opposoit ? la jouissance de l'esprit, & les penitences horribles dont il l'accabloit, ?toient selon lui des moyens absolument necessaires, sans lesquels il ?toit impossible d'arriver dans cette celeste Jerusalem.

Dosith?e n'?tant pas capable de se d?fendre de ces argumens, se laissa aveuglement conduire par la devotion indiscrete dont elle devint infatu?e; la simple pratique des Commandemens de Dieu ne passa plus chez elle pour ?tre de grand prix aupr?s de lui; il falloit que les oeuvres de surerogation l'accompagnassent, & encore avec tout cet attirail, elle ?toit toujours dans une crainte continuelle des peines de l'autre monde dont elle ?toit si souvent menac?e. Comme il est impossible ici bas de d?truire en nous ce qu'on appelle connoissance, elle n'?toit jamais en paix avec soi-m?me, c'?toit une guerre sans relache qu'elle faisoit imprudemment ? son pauvre corps, & les combats atroces qu'elle lui livroit, ?toient rarement suivis de quelque courte tr?ve.

Elle accompagna sa priere de penitence & de discipline, qu'elle prit en presence de ce Bien-heureux pellerin. Mais comme on rapporte de lui qu'il ne fut aucunement touch? de la beaut? de sa femme la premiere nuit de ses n?ces, qu'il abandonna; Le beau corps de cette innocente expos? nu devant lui, ne fit aucune impression sur son esprit, & les coups dont elle le chargeoit si vivement ne le porterent aucunement ? en avoir compassion. Apr?s s'?tre ainsi d?chir?e elle se recommanda de nouveau ? ce bon Romain, & se retira comme victorieuse pour aller vaquer avec tranquillit? ? des exercices moins fatigans.

Je ne suis point ennemie des delices, ni attach?e ? cette vertu incommode dont n?tre siecle n'est pas capable, & je sais que l'ame la plus noble ne peut ?tre ma?tresse de ses passions ni purg?e des autres infirmit?s humaines, tant qu'elle sera attach?e ? n?tre corps.

FIN.

Note sur la transcription ?lectronique

Les variantes tr?s erratiques d'orthographe de l'original ont ?t? normalis?es.

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