Read Ebook: The King's Mirror (Speculum regale-Konungs skuggsjá) by Larson Laurence Marcellus Translator
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Ebook has 1735 lines and 27097 words, and 35 pages
JULIEN.
Eh bien, ma ch?re, je crois que c'est une vache.>>
Ir?ne se remit ? rire de plus belle en se moquant de son fr?re: Julien allait se f?cher s?rieusement quand ils virent entrer les enfants du jardinier.
IR?NE.
Bonjour, Amable, bonjour, L?onore: qu'est-ce que vous voulez?
L?ONORE.
Vous souhaiter le bonsoir, mamzelle, vous offrir ce bouquet et vous dire combien nous sommes f?ch?s d'apprendre que vous allez bient?t partir.
IR?NE.
Merci. Dieu! quelle horreur! quelle infamie!
LES ENFANTS.
Qu'est-ce qu'il y a?
IR?NE.
Une chenille.... une atroce, une monstrueuse chenille! pouah! J'ai cru que j'allais me trouver mal! je frissonne ? l'id?e seule d'avoir pu toucher cette ignoble b?te!
Je suis bien f?ch?e, mamzelle....
IR?NE.
Me voil? remise. Tiens, puisque te voil?, aide-moi ? faire les malles de ma poup?e. Veux-tu?
L?ONORE.
Je veux bien, mamzelle. Oh! les belles choses!
?a, ce sont des horreurs, ma pauvre fille n'a plus que des vieilleries: elle a grand besoin de se remonter chez B?reux.
L?ONORE.
Qu'est-ce que c'est B?reux, mamzelle?
IR?NE.
C'est sa couturi?re, ma ch?re amie.
Mamzelle vot' poup?e a une couturi?re?
IR?NE.
Je crois bien! et que j'emploie sans cesse, encore! Tu ne peux pas te figurer comme c'est cher ? habiller, une poup?e ?l?gante. Tiens, voil? son coffre ? bijoux.
H?las! seigneur! tout ?a pour une poup?e!...
Les deux petites filles continu?rent, l'une ? ?taler orgueilleusement les richesses de sa poup?e, puis ses richesses ? elle, l'autre ? tout admirer; pendant ce temps, Julien causait avec Amable et lui disait d'un air de protection:
< --Et monsieur votre p?re? Et madame votre m?re? Et mamzelle Ir?ne? disait Amable, c'est une bonne et belle soci?t?, monsieur Julien: elle devrait vous faire bien plaisir! --Nous autres, vois-tu, r?pliqua Julien avec importance, nous avons des occupations qui ne nous permettent pas de nous voir souvent. Papa est sans cesse ? Paris, occup? d'affaires importantes. Maman a des visites ou fait des visites. Quand nous les voyons, ils sont tr?s-bons et tr?s-affectueux, mais nous les voyons tr?s-peu. C'est donc seulement ? Paris que nous menons une vie agr?able. AMABLE. Et mam'zelle Ir?ne! elle vous tient compagnie: ?a doit vous d?sennuyer ici, monsieur Julien? JULIEN. Ir?ne? joliment! elle passe ses r?cr?ations ? s'habiller, se d?shabiller, se rhabiller, s'attifer de trente-six fa?ons diff?rentes. Quand ce n'est pas elle, c'est sa poup?e. Oui, en v?rit?: jolie ressource que la soci?t? d'Ir?ne! Qu'est-ce que tu dis? encore du mal de moi, ?videmment! on dirait que tu es une perfection, toi qui te tra?nes partout d'un air ennuy?, toi qui pourrais t'occuper de p?che, de jardinage, de chasse, et qui ne sais que te pavaner! moi, au moins, je m'amuse avec ma poup?e.... JULIEN. Je te conseille de me dire cela, toi qui passes ta vie ? faire la roue....>> Les enfants du jardinier s'?chapp?rent de la chambre pendant qu'Ir?ne et Julien, rouges et furieux, se disaient des choses de plus en plus d?sagr?ables. Ceux-ci finirent par se s?parer fort en col?re; l'une continua ? faire les malles de sa poup?e, l'autre alla visiter sa collection de timbres, d'o? il esp?rait bien tirer de quoi acheter une cha?ne de montre; cette cha?ne ?tait l'objet de tous ses d?sirs. Ir?ne avait douze ans et Julien treize ans et demi; leur p?re ?tait agent de change: leur s?jour annuel ? Paris d?veloppait chaque jour davantage en eux les d?fauts dont la vanit? ?tait le principe. Leur m?re ?tait bonne et tendre, mais malheureusement, entra?n?e dans le tourbillon du monde, elle ?tait peu avec ses enfants. M. de Morville, leur p?re, les voyait moins encore, quoiqu'il les aim?t tr?s-sinc?rement; ses nombreuses affaires le retenaient loin de sa famille, et c'est ? peine s'il passait avec ses enfants et sa femme une heure chaque jour. Le lendemain de leur dispute, le fr?re et la soeur se r?concili?rent d'un commun accord; la mauvaise humeur d'Ir?ne n'avait pu tenir contre un compliment de Julien sur sa robe nouvelle, et la rancune de Julien s'?tait ?vanouie ? propos d'une exclamation d'Ir?ne sur une cravate rose. JULIEN. Eh bien, Ir?ne, nous partons demain d?cid?ment, tu sais? IR?NE. Oui, Dieu merci! Je crois que nous allons voyager avec ?lisabeth et Armand de Kermadio. JULIEN. Nos petits voisins des bains de mer? Ah!... IR?NE. Papa a dit l'autre jour ? maman que M. de Kermadio voulait aller ? Paris vers le 15 novembre. Ainsi tu vois.... JULIEN. ?a m'est assez ?gal, du reste: il ne me va pas, cet Armand. Jouer, toujours jouer, c'est ennuyeux, et il ne sort pas de l?; on ne peut pas causer s?rieusement avec lui; d'ailleurs, il est d'une ignorance honteuse sur les timbres, et il hausse les ?paules quand on parle de tailleur.
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