bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: La Manifestante by Frapi L On

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

Ebook has 482 lines and 16639 words, and 10 pages

Adolphe, seul aussi, tout d'abord, la recevra, l'introduira dans le salon,--puis il ira chercher ses parents et proc?dera ? une pr?sentation en r?gle--sans qu'? aucun moment soit pos?e, soit examin?e la question du mariage.

D?s le commencement de l'apr?s midi, Adolphe et ses parents sont ?mus pour des causes diff?rentes, mais ? un degr? pareil. Malgr? eux, ils regardent l'horloge, ils calculent le temps avec anxi?t?.

Quatre heures. On sonne. Quelle peut bien ?tre cette visite?

Surprise: c'est M. de B?galit qui non seulement ignore o? en sont les choses, mais reste persuad? qu'Adolphe sera son gendre, plus ou moins t?t, selon les circonstances et il les surveille de pr?s les circonstances.

Le p?re d'?milienne est plus c?r?monieux que d'habitude,--il est m?me grave, avec une solennit? sous laquelle on devine la satisfaction triomphante.

--Mes chers amis, il s'agit de Mlle Mathilde. La Providence, vous le savez, veut que mon domicile avoisine le bureau de cette jeune personne et que je me trouve, de force, plac? ? un poste d'observation. Le hasard m'a fait souvent sortir en m?me temps qu'elle, et avoir ? parcourir le m?me chemin qu'elle. C'est par moi que vous avez ?t? renseign? franchement sur sa d?cence ext?rieure.

<

Que l'on imagine l'effarement d'Adolphe, et de M. et de Mme Dovrigny: Mme B?linois, une femme de toute ordinaire extraction, avait tu?, d'un coup de revolver, son mari, un potentat de la finance,--par l?gitime d?fense, pr?tendait elle,--par pr?m?ditation cupide pr?tendait le minist?re public qui r?clamait la peine de mort.

Le proc?s avait passionn? l'opinion: les uns souhaitant l'acquittement, les autres la condamnation.

A entendre la d?fense, elle m?ritait le royal mariage qu'elle avait fait: toute la po?sie et tout le d?vouement et, notez bien, toute la vertu de l'amour habitaient en son coeur.

Or sa vie conjugale avait ?t? un v?ritable martyre: un mari brutal, sadique,--un homme jaloux, avare, ?go?ste avec f?rocit?,--qui imputait ? crime jusqu'? des d?marches de bienfaisance, jusqu'? des d?penses de charit?.

Elle avait subi des outrages et des s?vices; l'?tat de d?pendance o? la femme est mise par la loi ?tait devenu le pire esclavage, la pire torture.

Point de cupidit? dans son explosion meurtri?re: les clauses du contrat de mariage la laissaient aussi pauvre, veuve, qu'elle ?tait, jeune fille.

Bon. Mais ? entendre l'accusation, si Mme B?linois restait pauvre, c'?tait par surprise, par suite d'un faux calcul,--et aucune de ses all?gations n'?tait prouv?e: le mari n'avait pas outrepass? ses droits,--il avait r?agi l?gitimement contre un abus d'ind?pendance qui ?tait le grand mal de l'?poque actuelle.

<

Le proc?s avait, par endroits, pris l'ampleur d'un r?quisitoire contre le f?minisme, contre l'amour m?me.

Les huit audiences avaient accru l'?motion du public, mais l'avaient laiss? presque aussi divis? que pendant l'instruction.

Les efforts oppos?s de la d?fense et de l'accusation n'avaient fait que rendre le myst?re imp?n?trable.

A la v?rit?, l'on ne pouvait prononcer un jugement personnel que par l'intuition du coeur.

L'accus?e avait bien soutenu son r?le: des attitudes et des paroles tragiques, des cris palpitants, des protestations, des serments impressionnants. Mais n'?tait-elle pas une com?dienne de profession?

Les larmes de douleur et de d?sespoir n'avaient pas d?sarm? toutes les pr?ventions,--non plus que la mis?re physique de cette malheureuse ?puis?e, rong?e de fi?vre, supplici?e par les interrogatoires,--mais qui gardait, pour certains yeux, une sorte de majest? ind?finissable.

Maintenant revenons ? nos personnages.

Apr?s une pause pour ne pas couper l'effarement de ses auditeurs, M. de B?galit continue:

--On savait que le proc?s se terminerait hier samedi. Gr?ce au loisir de la semaine anglaise, une foule, tout de suite apr?s le d?jeuner, s'est mass?e sur la place Dauphine, devant la cour d'assises, pour attendre le verdict.

<

<

<

<

<

<

<<

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

 

Back to top