Read Ebook: Mahatma Gandhi by Rolland Romain
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Ebook has 298 lines and 43690 words, and 6 pages
Produced by: Ren? Galluvot )
ROMAIN ROLLAND
MAHATMA GANDHI
?dition nouvelle revue, corrig?e et augment?e.
LIBRAIRIE STOCK Delamain & Boutelleau 7, rue du Vieux-Colombier PARIS
OEUVRES DE ROMAIN ROLLAND
LIBRAIRIE OLLENDORFF
JEAN CHRISTOPHE, 10 vol. in-16.
JEAN CHRISTOPHE en 4 vol. in-8?. ?dition d?finitive sur v?lin et Hollande.
Colas Breugnon, 1 vol.; Cl?rambault, 1 vol.; Lilith, 1 vol. ; Pierre et Luce, 1 vol. ; Au-dessus de la m?l?e, 1 vol.; Les Pr?curseurs, 1 vol.; Th??tre de la R?volution , 1 vol.; Les Trag?dies de la Foi , 1 vol.; Le Jeu de l'Amour et de la Mort, 1 vol.; Le Th??tre du Peuple , 1 vol.; Pages choisies de Romain Rolland , 2 vol. in-8?.
AUTRES ?DITEURS.--HACHETTE: Musiciens d'autrefois, 1 vol; Musiciens d'aujourd'hui, 1 vol; Voyage musical au Pays du Pass?, 1 vol.; Vies des Hommes illustres, 3 vol. in-16 .--FONTEMOING, Histoire de l'Op?ra en Europe avant Lully et Scarlatti, 1 vol. in-8?, .--ALCAN: Haendel, 1 vol. in-8?.--PLON: Michel-Ange, 1 vol. in-8?.--?DITIONS LUMI?RE, ? Anvers: Les Vaincus, 4 actes, 1 vol.--STOCK, Mahatma Gandhi, 1 vol.
OEUVRES DE GANDHI
LIBRAIRIE STOCK: La Jeune Inde, Pr?face de Romain ROLLAND, 1 vol. 14 fr. 40,
Tous droits r?serv?s pour tous pays.
Copyright 1924 by Dalamain, Boutelleau et Cie Paris
A la terre de gloire et de servitude, des Empires d'un jour et des pens?es ?ternelles, Au peuple qui d?fie le Temps, A l'Inde ressuscit?e.
Pour l'anniversaire de la condamnation de son Messie.
Au d?but de cette ?tude, j'adresse mes remerciements affectueux ? ma fid?le collaboratrice, ma soeur, et ? mon ami Kalid?s N?g, dont le grand savoir et l'infatigable obligeance ont guid? mes pas dans la for?t de la pens?e hindoue.
Je remercie ?gaiement l'?diteur S. Ganesan, de Madras, qui a mis ? ma disposition une grande partie de ses publications.
MAHATMA GANDHI
LA GRANDE AME MAHATMA...
l'Homme qui s'est fait un avec l'Etre de l'univers.
Tagore, visitant en d?cembre 1922 l'Ashram , cita ce beau verset, en l'appliquant ? l'ap?tre.
   C.-F. Andrews, qui ajoute: <
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Voici l'homme qui a soulev? trois cent millions d'hommes, ?branl? le British Empire, et inaugur? dans la politique humaine le plus puissant mouvement depuis pr?s de deux mille ans.
Pour les Ja?nistes, l'amour plus que l'intelligence est la voie qui m?ne ? Dieu. Le p?re du Mah?tm? n'attachait aucun prix ? l'argent, et en laissa peu aux siens, ayant presque tout d?pens? en charit?s. La m?re, s?v?rement religieuse, ?tait une Sainte Elisabeth hindoue, je?nant, faisant l'aum?ne et veillant les malades. On lisait r?guli?rement le R?m?yana, dans la famille. Sa premi?re ?ducation fut confi?e ? un Brahmane, qui lui faisait r?p?ter les textes de Vishnu. Mais plus tard, il s'est plaint de n'avoir jamais ?t? grand clerc en sanscrit: une de ses rancunes contre l'?ducation anglaise, qui lui fit perdre les tr?sors de sa langue. Il est cependant tr?s instruit des ?critures hindoues; mais il ne lit les Vedas et les Upanishads que dans des traductions.
Il ?tudia jusqu'? sept ans ? l'?cole ?l?mentaire de Porbandar, puis ? l'?cole publique de Rajkot; apr?s dix ans, ? la High School de Katyavar, enfin ? dix-sept ans ? l'Universit? d'Ahmedabad.
Il a racont? son enfance, dans un discours familier, ? la Conf?rence des classes intouchables , le 13 avril 1921.
Il passa par une grave crise religieuse, tandis qu'il ?tait encore ? l'?cole. Par r?volte contre l'hindouisme idol?tre et d?g?n?r?, il fut--il crut ?tre--pendant quelque temps un ath?e. Avec des camarades, il alla, dans son impi?t?, jusqu'? manger de la viande en cachette Il en faillit mourir d'horreur et de d?go?t.
Plus tard, il fit part de ses transes ? Joseph J. Doke. Il en perdit le sommeil; il se croyait un meurtrier.
Mari? encore enfant, il alla, ? dix-neuf ans, compl?ter ses ?tudes en Angleterre, ? l'Universit? de Londres et ? l'?cole de Droit. Sa m?re ne consentit ? le laisser partir qu'apr?s lui avoir fait prendre les trois voeux Ja?ns qui obligent ? l'abstention du vin, de la viande et des relations sexuelles.
Fianc? ? huit ans, mari? ? douze ans. Par la suite, il combattit les mariages d'enfants, o? il voit une cause de ruine pour la race. Cependant, il ajoute qu'exceptionnellement une telle union pour la vie, commenc?e avant que le caract?re soit form?, peut produire entre les ?poux une merveilleuse unit? d'?me. Son propre mariage en a ?t? un exemple admirable. Mme Gandhi a partag? toutes les ?preuves de son mari, avec une fid?lit? et un courage qui ne se sont jamais d?mentis.
Il arriva ? Londres, en septembre 1888. Apr?s les premiers mois d'incertitude et de d?ceptions--il avait gaspill? na?vement beaucoup de temps et d'argent, pour devenir, dit-il, un gentleman anglais,--il s'astreignit ? une vie stricte et ? un travail s?v?re. Des amis lui firent conna?tre la Bible; mais l'heure n'?tait pas encore venue pour lui de la comprendre. Il fut lass? par les premiers livres, et n'alla pas plus loin que l'Exode. Au contraire, ce fut ? Londres qu'il d?couvrit la beaut? de la Bhagavad G?t?. Il en fut enivr?. Elle ?tait la lumi?re dont avait besoin le petit Indien exil?. Elle lui rendit la foi. Il reconnut que <
Discours du 13 avril 1921.
Il retourna aux Indes, en 1891. Triste retour. Sa m?re venait de mourir, et on lui avait cach? la nouvelle. Il devint avocat ? la Haute-Cour de Bombay. Quelques ann?es plus tard, il devait renoncer ? sa profession, qu'il jugea immorale. M?me aux temps o? il la remplit, il se r?servait le droit d'abandonner une cause, quand l'injustice lui en apparaissait.
Ces Pr?curseurs, dont la hardiesse politique a ?t? bien d?pass?e, ont souffert de l'ingratitude et de l'oubli des g?n?rations nouvelles. Mais Gandhi leur est rest? fid?le, particuli?rement ? Gokhale, avec qui il ?tait li? par une pieuse affection. A diverses reprises, il impose son nom et celui de Dadabhai ? la v?n?ration de la Jeune Inde. .
C'est en 1893 que commence l'action indienne de Gandhi. Elle se divise en deux p?riodes. De 1893 ? 1914, elle a pour champ l'Afrique du Sud. Depuis 1914, elle s'exerce sur l'Inde.
Que cette action de vingt ans au Sud-Afrique n'ait pas eu plus de retentissement en Europe, est une preuve de l'incroyable ?troitesse d'horizon de nos hommes politiques, de nos historiens, de nos penseurs et de nos hommes de foi: car c'est une ?pop?e de l'?me, sans ?gale en notre temps, non seulement par la puissance et la constance du sacrifice, mais par sa victoire finale.
En 1890-91 se trouvaient install?s dans l'Afrique du Sud, principalement au Natal, 150.000 Indiens. L'afflux de ce peuple ?tranger provoqua dans la population blanche une x?nophobie, que le gouvernement se chargea d'interpr?ter par des mesures d'ostracisme. Il voulut interdire l'immigration des Asiatiques, et forcer ? partir ceux qui ?taient ?tablis dans le pays. Des pers?cutions syst?matiques leur rendirent la vie intol?rable: taxes accablantes, humiliantes obligations de police, outrages publics, et bient?t lynchages, pillages et destructions, sous l'?gide de la civilisation blanche.
En 1893, Gandhi arriva en Sud-Afrique, appel? ? Pretoria pour plaider une cause importante. Il ?tait dans l'ignorance compl?te de la situation des Indiens en Afrique. D?s ses premiers pas ? Natal, mais surtout au Transvaal hollandais, il fit des exp?riences cruelles. Cet Hindou de haute race, qui avait toujours ?t? bien trait? en Angleterre et qui, jusque-l?, consid?rait les Europ?ens comme des amis, se trouva en butte aux plus grossi?res avanies, jet? ? la porte des h?tels et des trains, insult?, soufflet?, frapp? ? coups de pied. Il f?t reparti sur-le-champ pour l'Inde, s'il n'avait eu un contrat qui le liait pour douze mois avec ses clients. Pendant ces douze mois, il apprit la ma?trise sur soi-m?me. Mais le terme venu, il avait h?te de repartir, quand il sut que le gouvernement pr?parait un projet de loi qui enlevait aux Indiens leurs derni?res franchises. Les Indiens d'Afrique ?taient sans forces pour lutter, sans volont?, inorganis?s, d?moralis?s. Il leur fallait un chef, une ?me. Gandhi se d?voua. Il resta.
Il gagnait, dit Gokhale, 5 ? 6.000 livres par an. Dor?navant, il v?cut de trois livres par mois.
En 1907, par ses propres compatriotes: car il eut ? la fois ? souffrir de la violence des oppresseurs et de celle des opprim?s; ? ceux-ci la mod?ration de Gandhi ?tait suspecte, et le gouvernement faisait ce qu'il pouvait pour le compromettre.
J'y reviendrai plus loin.
Joseph J. Doke, dont les entretiens avec Gandhi au Transvaal sont si r?v?lateurs, termine son livre en octobre 1908, sur la vision de Gandhi en costume de for?at, conduit au fort de Johannesburg, et jet? dans un cachot avec d'ignobles criminels Chinois de droit commun.
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