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Read Ebook: Notre-Dame de Paris - Tome 2 by Hugo Victor Flameng Fran Ois Illustrator

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Ebook has 2280 lines and 94227 words, and 46 pages

Illustrator: Fran?ois Flameng

Release date: August 19, 2023

Original publication: Paris: Hetzel-Quantin, 1880

Au lecteur

Cette version num?ris?e reproduit dans son int?gralit? la version originale. Les erreurs manifestes de typographie ont ?t? corrig?es.

La ponctuation a pu faire l'objet de quelques corrections mineures.

OEUVRES COMPL?TES DE VICTOR HUGO

ROMAN

TOUS DROITS R?SERV?S

?DITION D?FINITIVE D'APR?S LES MANUSCRITS ORIGINAUX

OEUVRES COMPL?TES DE VICTOR HUGO

ILLUSTR?ES DE GRAVURES A L'EAU-FORTE D'APR?S LES DESSINS DE FRAN?OIS FLAMENG

ROMAN

NOTRE-DAME DE PARIS

PARIS ?DITION HETZEL-QUANTIN

LIBRAIRIE A. HOUSSIAUX FRANCIS GUILLOT, SUCCESSEUR 7, RUE PERRONET, 7

LIVRE SEPTI?ME

DU DANGER DE CONFIER SON SECRET A UNE CH?VRE

Plusieurs semaines s'?taient ?coul?es.

On ?tait ? cette heure-l?.

Vis-?-vis la haute cath?drale rougie par le couchant, sur le balcon de pierre pratiqu? au-dessus du porche d'une riche maison gothique qui faisait l'angle de la place et de la rue du Parvis, quelques belles jeunes filles riaient et devisaient avec toute sorte de gr?ce et de folie. A la longueur du voile qui tombait, du sommet de leur coiffe pointue enroul?e de perles, jusqu'? leurs talons, ? la finesse de la chemisette brod?e qui couvrait leurs ?paules en laissant voir, selon la mode engageante d'alors, la naissance de leurs belles gorges de vierges, ? l'opulence de leurs jupes de dessous, plus pr?cieuses encore que leur surtout , ? la gaze, ? la soie, au velours dont tout cela ?tait ?toff?, et surtout ? la blancheur de leurs mains qui les attestait oisives et paresseuses, il ?tait ais? de deviner de nobles et riches h?riti?res. C'?tait en effet damoiselle Fleur-de-Lys de Gondelaurier et ses compagnes, Diane de Christeuil, Amelotte de Montmichel, Colombe de Gaillefontaine, et la petite de Champchevrier; toutes filles de bonne maison, r?unies en ce moment chez la dame veuve de Gondelaurier, ? cause de monseigneur de Beaujeu et de madame sa femme, qui devaient venir au mois d'avril ? Paris, et y choisir des accompagneresses d'honneur pour madame la dauphine Marguerite, lorsqu'on l'irait recevoir en Picardie des mains des flamands. Or, tous les hobereaux de trente lieues ? la ronde briguaient cette faveur pour leurs filles, et bon nombre d'entre eux les avaient d?j? amen?es ou envoy?es ? Paris. Celles-ci avaient ?t? confi?es par leurs parents ? la garde discr?te et v?n?rable de madame Alo?se de Gondelaurier, veuve d'un ancien ma?tre des arbal?triers du roi, retir?e avec sa fille unique, en sa maison de la place du parvis Notre-Dame, ? Paris.

Le balcon o? ?taient ces jeunes filles s'ouvrait sur une chambre richement tapiss?e d'un cuir de Flandre de couleur fauve imprim? ? rinceaux d'or. Les solives qui rayaient parall?lement le plafond amusaient l'oeil par mille bizarres sculptures peintes et dor?es. Sur des bahuts cisel?s, de splendides ?maux chatoyaient ?? et l?; une hure de sanglier en fa?ence couronnait un dressoir magnifique dont les deux degr?s annon?aient que la ma?tresse du logis ?tait femme ou veuve d'un chevalier banneret. Au fond, ? c?t? d'une haute chemin?e armori?e et blasonn?e du haut en bas, ?tait assise, dans un riche fauteuil de velours rouge, la dame de Gondelaurier, dont les cinquante-cinq ans n'?taient pas moins ?crits sur son v?tement que sur son visage.

A c?t? d'elle se tenait debout un jeune homme d'assez fi?re mine, quoique un peu vaine et bravache, un de ces beaux gar?ons dont toutes les femmes tombent d'accord, bien que les hommes graves et physionomistes en haussent les ?paules. Ce jeune cavalier portait le brillant habit de capitaine des archers de l'ordonnance du roi, lequel ressemble beaucoup trop au costume de Jupiter, qu'on a d?j? pu admirer au premier livre de cette histoire, pour que nous en infligions au lecteur une seconde description.

Les damoiselles ?taient assises, partie dans la chambre, partie sur le balcon, les unes sur des carreaux de velours d'Utrecht ? corni?res d'or, les autres sur des escabeaux de bois de ch?ne sculpt?s ? fleurs et ? figures. Chacune d'elles tenait sur ses genoux un pan d'une grande tapisserie ? l'aiguille, ? laquelle elles travaillaient en commun, et dont un bon bout tra?nait sur la natte qui recouvrait le plancher.

Elles causaient entre elles avec cette voix chuchotante et ces demi-rires ?touff?s d'un conciliabule de jeunes filles au milieu desquelles il y a un jeune homme. Le jeune homme, dont la pr?sence suffisait pour mettre en jeu tous ces amours-propres f?minins, paraissait, lui, s'en soucier m?diocrement; et tandis que c'?tait parmi les belles filles ? qui attirerait son attention, il paraissait surtout occup? ? fourbir avec son gant de peau de daim l'ardillon de son ceinturon.

De temps en temps la vieille dame lui adressait la parole tout bas, et il lui r?pondait de son mieux avec une sorte de politesse gauche et contrainte. Aux sourires, aux petits signes d'intelligence de madame Alo?se, aux clins d'yeux qu'elle d?tachait vers sa fille Fleur-de-Lys, en parlant bas au capitaine, il ?tait facile de voir qu'il s'agissait de quelque fian?aille consomm?e, de quelque mariage prochain sans doute entre le jeune homme et Fleur-de-Lys. Et ? la froideur embarrass?e de l'officier, il ?tait facile de voir que, de son c?t? du moins, il ne s'agissait plus d'amour. Toute sa mine exprimait une pens?e de g?ne et d'ennui que nos sous-lieutenants de garnison traduiraient admirablement aujourd'hui par: Quelle chienne de corv?e!

La bonne dame, fort ent?t?e de sa fille, comme une pauvre m?re qu'elle ?tait, ne s'apercevait pas du peu d'enthousiasme de l'officier, et s'?vertuait ? lui faire remarquer tout bas les perfections infinies avec lesquelles Fleur-de-Lys piquait son aiguille ou d?vidait son ?cheveau.

--Tenez, petit cousin, lui disait-elle en le tirant par la manche pour lui parler ? l'oreille. Regardez-la donc! la voil? qui se baisse.

--En effet, r?pondait le jeune homme; et il retombait dans son silence distrait et glacial.

Un moment apr?s, il fallait se pencher de nouveau, et dame Alo?se lui disait:

--Avez-vous jamais vu figure plus avenante et plus ?gay?e que votre accord?e? Est-on plus blanche et plus blonde? ne sont-ce pas l? des mains accomplies? et ce cou-l?, ne prend-il pas, ? ravir, toutes les fa?ons d'un cygne? Que je vous envie par moments! et que vous ?tes heureux d'?tre homme, vilain libertin que vous ?tes! N'est-ce pas que ma Fleur-de-Lys est belle par adoration et que vous en ?tes ?perdu?

--Sans doute, r?pondait-il tout en pensant ? autre chose.

--Mais parlez-lui donc, dit tout ? coup madame Alo?se en le poussant par l'?paule. Dites-lui donc quelque chose. Vous ?tes devenu bien timide.

Nous pouvons affirmer ? nos lecteurs que la timidit? n'?tait ni la vertu ni le d?faut du capitaine. Il essaya pourtant de faire ce qu'on lui demandait.

--Belle cousine, dit-il en s'approchant de Fleur-de-Lys, quel est le sujet de cet ouvrage de tapisserie que vous fa?onnez?

--Beau cousin, r?pondit Fleur-de-Lys avec un accent de d?pit, je vous l'ai d?j? dit trois fois. C'est la grotte de Neptunus.

Il ?tait ?vident que Fleur-de-Lys voyait beaucoup plus clair que sa m?re aux mani?res froides et distraites du capitaine. Il sentit la n?cessit? de faire quelque conversation.

--Et pour qui toute cette neptunerie? demanda-t-il.

--Pour l'abbaye Saint-Antoine-des-Champs, dit Fleur-de-Lys sans lever les yeux.

Le capitaine prit un coin de la tapisserie.

--Qu'est-ce que c'est, ma belle cousine, que ce gros gendarme qui souffle ? pleines joues dans une trompette?

--C'est Trito, r?pondit-elle.

Fleur-de-Lys leva ses beaux yeux pleins de reproche:--Est-ce l? tout ce que vous me jurez? dit-elle ? voix basse.

Cependant la bonne dame Alo?se, ravie de les voir ainsi pench?s et chuchotant, disait en jouant avec les fermoirs de son livre d'heures:--Touchant tableau d'amour!

Le capitaine, de plus en plus g?n?, se rabattit sur la tapisserie:--C'est vraiment un charmant travail! s'?cria-t-il.

A ce propos, Colombe de Gaillefontaine, une autre belle blonde ? peau blanche, bien collet?e de damas bleu, hasarda timidement une parole qu'elle adressa ? Fleur-de-Lys, dans l'espoir que le beau capitaine y r?pondrait:--Ma ch?re Gondelaurier, avez-vous vu les tapisseries de l'h?tel de la Roche-Guyon?

--N'est-ce pas l'h?tel o? est enclos le jardin de la Ling?re du Louvre? demanda en riant Diane de Christeuil, qui avait de belles dents et par cons?quent riait ? tout propos.

--Et o? il y a cette grosse vieille tour de l'ancienne muraille de Paris, ajouta Amelotte de Montmichel, jolie brune boucl?e et fra?che, qui avait l'habitude de soupirer comme l'autre riait, sans savoir pourquoi.

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