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Read Ebook: A bord de la Junon by Lemay Gaston

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Ebook has 907 lines and 81620 words, and 19 pages

Release date: November 5, 2023

Original publication: Paris: Charpentier, 1879

A BORD DE LA JUNON

GIBRALTAR.--MAD?RE. LES ILES DU CAP-VERT.--RIO-DE-JANEIRO. MONTEVIDEO.--BUENOS-AYRES. LE D?TROIT DE MAGELLAN. LES CANAUX LAT?RAUX DES C?TES DE PATAGONIE. VALPARAISO ET SANTIAGO.--LE CALLAO ET LIMA. L'ISTHME DE PANAMA.--NEW-YORK.

PAR GASTON LEMAY

PARIS G. CHARPENTIER, LIBRAIRE-?DITEUR 13, RUE DE GRENELLE-SAINT-GERMAIN, 13

PARIS.--IMPRIMERIE Vve P. LAROUSSE ET Cie

A mes compagnons de voyage

MM. ALLARD . AUDEOUD . BALLI . BERTRAND . COURTIN . CROZET DE LA FAY . DEMACHY . LAGRANGE . LA ROULLI?RE . LATOUR . LATOUR . REMBIELINSKI . RIPPERT . SCHLESINGER . SCHLUMBERGER . SCHMALZER . SCHRYVER . SLEUYTERMAN VAN LOO . SOROKOMOWSKI . TAVERNOST .

A l'?tat-major

et ? l'?quipage de la JUNON

Gaston Lemay.

A MONSIEUR GEORGES BIARD

LIEUTENANT DE VAISSEAU

Mon cher commandant,

J'en ai us? et abus?; en sorte que, tout autant que moi, vous pourriez mettre votre nom ? la premi?re page de ce livre. Vous ne le voulez pas, c'est votre droit; mais moi, je veux qu'on le sache, c'est mon devoir.

Si ce beau voyage, qui devait comprendre le tour de la terre, n'a pu ?tre effectu? qu'en partie, ils savent que les circonstances ont ?t? plus fortes que votre volont?, et que votre chagrin a ?t? aussi profond que grande notre d?ception.

Ils se joindront ? moi pour vous remercier de votre collaboration ? cet ouvrage modeste, mais sinc?re, qui aura au moins le m?rite d'attirer de nouveau l'attention sur une id?e excellente et patriotique, dont vous pouvez ?tre fier d'avoir ?t? le promoteur.

Je vous renouvelle, mon cher commandant, l'expression de mes sentiments tr?s affectueux, et je signe,

Votre d?vou? collaborateur,

GASTON LEMAY.

Paris, le 30 juin 1879.

Avant d'entrer en mati?re, je dirai quelques mots de cette Soci?t?, afin de faire bien comprendre quel but elle voulait atteindre par la cr?ation de ces grandes promenades ? travers le monde.

En 1876, M. le lieutenant de vaisseau Biard avait soumis ? plusieurs personnes tr?s comp?tentes un projet de voyages d'instruction autour du monde, devant ?tre accomplis par un navire sp?cial. Encourag? ? donner une suite ? cette id?e, il ne tarda pas ? r?unir un groupe de vingt fondateurs, parmi lesquels on remarquait les noms de MM. Ferd. de Lesseps, Hipp. Passy, amiral de La Ronci?re, marquis de Turenne, Lavalley, Ephrussi, Dupuy de L?me, E. Levasseur, Ed. Andr?, Bischoffsheim, Wolowski, vicomte A. de Chabannes, etc.

L'intention de ces messieurs ?tait de r?unir les fonds suffisants pour faire construire un navire ? vapeur, rapide, emm?nag? tout expr?s, et dont M. Dupuy de L?me, pr?sident du comit? charg? de continuer les ?tudes du projet, avait d?j? fait les plans. Une soci?t? anonyme, propri?taire de ce b?timent, aurait ?t? ainsi form?e, et l'exp?rience faite aujourd'hui montre bien que, si ce plan avait ?t? mis ? ex?cution, il e?t ?t? couronn? d'un entier succ?s.

Malheureusement, la situation politique de l'Europe ? ce moment, le commencement des hostilit?s en Orient d?tourn?rent l'attention d'un projet qui, ? toute autre ?poque, e?t trouv? bien vite les ?l?ments de sa r?alisation. Le capital n?cessaire ne put ?tre form? en temps utile.

On renon?a, au moins pour la premi?re exp?dition, ? faire construire un b?timent, et on se d?cida ? employer un paquebot que la Soci?t? des voyages, constitu?e alors au capital de cent mille francs seulement, devait affr?ter lorsqu'elle aurait r?uni un nombre de voyageurs suffisant pour que les d?penses de l'exp?dition fussent couvertes par les recettes d'une fa?on certaine.

C'est dans ces conditions que le voyage de 1878 put ?tre entrepris. Sans les obstacles r?sultant d'une mauvaise volont? qu'on n'a pu vaincre, j'ai la conviction qu'il e?t ?t? men? ? bonne fin. Le rapport adress? ? leurs coll?gues par les anciens directeurs de la Soci?t?, ? la suite de la rupture du voyage, en fournit la preuve, appuy?e sur des documents officiels et des chiffres indiscutables.

Cette tentative, qui, malgr? son ?chec, sera certainement renouvel?e, ?tait con?ue dans un esprit tr?s lib?ral.

Gr?ce ? son haut patronage, ? sa notori?t?, ? son caract?re sp?cial approuv? par une quantit? de soci?t?s savantes fran?aises et ?trang?res, notre exp?dition a rencontr? dans chaque port des facilit?s exceptionnelles; ses membres ont pu se trouver d?s le premier jour en relation avec les personnages notables du pays, puiser des renseignements aux meilleures sources, organiser d'int?ressantes excursions, en un mot tirer le plus de fruits possible de leurs courses rapides dans ces contr?es lointaines.

Nos ministres, nos consuls, nos compatriotes, heureux de pouvoir ?tre utiles ? une oeuvre fran?aise, qui faisait honneur ? notre pavillon, nous ont constamment t?moign? une bonne gr?ce et une obligeance parfaites, et, dans tous les pays que nous avons parcourus, les autorit?s locales ont marqu? leur sympathie pour l'exp?dition de la mani?re la plus courtoise.

Je me fais un devoir, en terminant cette courte notice, de remercier ces amis de toute nationalit?, dont la bienveillance nous a ?t? si pr?cieuse, et de leur r?p?ter ici combien nous avons ?t? sensibles ? l'accueil plein de cordialit? qu'ils nous ont fait sur les rives des deux Oc?ans.

G. L.

DE MARSEILLE A GIBRALTAR

En rade de Marseille, 1er ao?t 1878.

Au milieu... que dis-je? par-dessus tout cela, une foule compacte et remuante d'amis, de curieux, de n?gociants, d'ouvriers du port, de marins, etc...

Plus agit?s, ou tout au moins plus ?mus que cette foule, partag?s entre les soins de leurs bagages et le plaisir de distribuer d'innombrables poign?es de main, mes vingt compagnons de voyage cherchaient ? se reconna?tre au sein de ce d?dale.

--Monsieur, me r?pondit-il, nous quitterons le port vers dix heures pour aller mouiller en rade, et nous prendrons la mer demain matin.

--Vous cherchez votre chambre, sans doute?...

--Oui, monsieur; j'arrive ? l'instant de Paris, et...

--Je suis le secr?taire de l'exp?dition. En l'absence de notre commissaire, je me ferai un plaisir de vous la montrer.

--M. de Saint-Clair Stevenson?

--Oui, monsieur. Voulez-vous descendre avec moi?

--Mille remerciements.

J'allais donc ?tre renseign?. Nous arriv?mes jusqu'? la cabine. Je ne vous la d?crirai pas. Toutes les cabines se ressemblent; elles me font l'effet d'un n?cessaire de voyage incomplet, assez grand pour tenir deux personnes ayant bon caract?re, avec un trou rond nomm? hublot, en guise de fermoir. On y trouve, comme partout, la gaiet? qu'on y apporte. Les marins pr?tendent qu'on y peut vivre, lire et travailler, mais les marins ne sont pas des gens comme les autres.

Quel sera mon compagnon? C'est M. E. de S..., l'unique repr?sentant de la Belgique. Il arrive au m?me instant; la poign?e de main est cordiale, et la fusion compl?te entre Bruges et Paris.

Nous ne jetons qu'un coup d'oeil distrait sur notre nouveau logis, que nous d?clarons charmant, et je reprends mon interrogatoire:

--Nous ne partons pas aujourd'hui, n'est-ce pas? ni demain...

Le jeune secr?taire me regarda d'un air profond?ment surpris:

--Et pourquoi?... A moins que le commandant ne vous ait dit?...

--Oui, il y a un peu d'encombrement. On arrangera cela apr?s le d?part. Rassurez-vous, vous serez en mer demain ? midi.

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