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Read Ebook: Introduction à la vie dévote by Francis De Sales Saint

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Ebook has 664 lines and 101360 words, and 14 pages

Or, quand vous l'aurez trouv?, pensez effectivement que c'est un ange pour vous. Ne le consid?rez pas comme un simple homme, et ne mettez pas votre confiance en lui ? cause de son grand savoir, mais bien ? cause de Dieu, qui vous secourra et vous parlera par son entremise, mettant dans son coeur et sur ses l?vres tout ce dont vous aurez besoin: en sorte que vous devez l'?couter comme un ange qui descend du Ciel pour vous y mener. Traitez avec lui ? coeur ouvert, en toute simplicit?, lui manifestant clairement votre bien et votre mal, sans aucune esp?ce de d?guisement ni de d?tour. Par ce moyen, le bien sera plus s?r, et le mal plus promptement r?par?. Votre ame en sera aussi plus forte dans ses peines, et plus mod?r?e dans ses consolations. Ayez en lui une extr?me confiance, m?l?e d'un saint respect; de telle sorte que le respect ne diminue pas la confiance, et que la confiance n'emp?che pas le respect. Confiez-vous en lui avec le respect d'une fille pour son p?re, et respectez-le avec la confiance d'un fils pour sa m?re. En un mot, que cette amiti? soit forte et douce, toute sainte, toute sacr?e, toute divine, toute spirituelle.

Pour cela choisissez-en un entre mille, dit Avila; et moi, je dis entre dix mille; car il s'en trouve moins qu'on ne pense qui soient capables de ce minist?re. Il faut qu'un directeur soit plein de charit?, de science et de prudence: que si l'une de ces trois qualit?s lui manque, il y a du danger. Mais, je vous le r?p?te, demandez-le ? Dieu, et quand vous l'aurez obtenu, b?nissez-en la divine Majest?. Tenez-vous ferme ? votre choix, n'en cherchez point d'autres; allez simplement, humblement, et en toute confiance; je r?ponds que vous ferez un tr?s-heureux voyage.

Qu'il faut commencer par purifier l'ame.

Les fleurs, dit l'?poux sacr?, apparoissent en notre terre; le temps d'?monder et de tailler est venu. Quelles sont les fleurs de nos coeurs, ? Philoth?e! sinon les bons d?sirs? Or, sit?t qu'ils paroissent, il faut mettre la main ? la serpe pour retrancher de notre conscience toutes les oeuvres mortes et superflues. Sous la loi de Mo?se, une fille ?trang?re qui vouloit ?pouser un Isra?lite, devoit quitter la robe de sa captivit?, se couper les ongles et se raser les cheveux: de m?me l'ame qui aspire ? l'honneur d'?tre l'?pouse du Fils de Dieu doit se d?pouiller du vieil homme et se rev?tir du nouveau, en quittant le p?ch?; puis elle doit retrancher de sa vie toutes les superfluit?s qui la d?tournent de l'amour de Dieu: c'est le commencement de la sant? de notre ame que d'?tre d?livr?e des humeurs du p?ch?. Dans saint Paul, cela se fit en un instant et d'une mani?re parfaite; de m?me aussi dans sainte Catherine de G?nes, sainte Magdeleine, sainte P?lagie, et quelques autres; mais cette sorte de gu?rison est une cure miraculeuse et extraordinaire dans l'ordre de la gr?ce, comme la r?surrection des morts dans l'ordre de la nature, en sorte que nous ne devons pas y pr?tendre. La gu?rison ordinaire, soit des corps, soit des esprits, ne se fait que petit ? petit, par degr?s, avec peine et patience. Les anges ont des ailes sur l'?chelle de Jacob, et cependant ils ne volent pas; mais ils montent et descendent avec ordre, d'?chelon en ?chelon. Ainsi va notre ame du p?ch? ? la d?votion; elle s'?l?ve peu ? peu, semblable ? l'aube du jour qui ne chasse pas tout d'un coup les t?n?bres, mais lentement et par degr?s. Cette marche est au reste la plus s?re, car, comme dit l'aphorisme, la gu?rison qui se fait doucement est toujours plus certaine. Que s'il est vrai, ch?re Philoth?e, que le mal arrive ? cheval et en poste, et s'en retourne ? pied et au petit pas, il faut donc bien s'armer de force et de patience dans l'entreprise de la vie d?vote. H?las! quelle piti? de voir des ames engag?es depuis peu dans la d?votion, s'inqui?ter ? cause de leurs fautes, se troubler, se d?courager, presque jusqu'? vouloir tout quitter et retourner en arri?re! Et d'un autre c?t?, quelle dangereuse tentation pour une ame de se croire gu?rie de ses moindres imperfections d?s le premier jour de sa conversion, se regardant comme parfaite presqu'avant d'?tre faite, et se mettant ? voler sans ailes! O Philoth?e, que la rechute est ? craindre, quand on veut ainsi se tirer trop t?t des mains du m?decin! Ne vous levez pas avant la lumi?re, dit le Proph?te; levez-vous apr?s ?tre demeur? assis; et lui-m?me, pratiquant ce qu'il enseigne, ayant ?t? lav? et purifi? de ses fautes, demande de l'?tre encore davantage. L'exercice qui consiste ? purifier notre ame de plus en plus, ne peut et ne doit se terminer qu'avec notre vie; ne nous troublons donc point dans nos imperfections; car notre perfection consiste ? les combattre, et nous ne saurions les combattre sans les voir, ni les vaincre sans les rencontrer; et notre victoire ne consiste pas ? ne les pas sentir, mais bien ? n'y pas consentir.

Ce n'est pas y consentir que d'en ?tre incommod?. Il faut bien que, pour l'exercice de notre humilit?, nous soyons quelquefois bless?s dans ce combat spirituel. Mais nous ne sommes jamais vaincus, que quand nous venons ? perdre ou la vie, ou le courage; or, les imperfections et les p?ch?s v?niels ne sauroient nous ?ter la vie spirituelle, puisqu'elle ne se perd que par le p?ch? mortel; il reste donc seulement qu'elles ne nous fassent point perdre le courage. D?livrez-moi, Seigneur, disoit David, du d?couragement et de la l?chet?; disons de m?me, et regardons-nous comme tr?s-heureux dans cette guerre, de n'avoir d'autre condition ? remplir pour ?tre toujours vainqueurs, que de vouloir toujours combattre.

Du premier retranchement, qui est celui des p?ch?s mortels.

Le premier retranchement ? faire est celui du p?ch?. Pour cela, il faut avoir recours au sacrement de p?nitence. Cherchez le plus digne confesseur que vous pourrez; ayez un de ces petits livres qui ont ?t? faits pour aider les consciences ? se bien confesser, comme Grenade, Bruno, Arias, Auger et autres: lisez-les bien, et remarquez de point en point en quoi vous avez offens? Dieu, depuis que vous avez atteint l'?ge de la raison jusqu'? pr?sent; que si vous vous d?fiez de votre m?moire, mettez par ?crit ce que vous aurez remarqu?.

Ayant ainsi pr?par? et r?uni tout ce qui charge votre conscience, rejetez-le par une contrition aussi vive et aussi parfaite que votre coeur pourra la concevoir, consid?rant ces quatre choses: que par le p?ch? vous avez perdu la gr?ce de Dieu, abandonn? votre part de paradis, m?rit? les peines ?ternelles de l'enfer, et renonc? ? l'amour ?ternel de Dieu.

Vous voyez bien, Philoth?e, que je parle d'une confession g?n?rale de toute la vie; une telle confession, je l'avoue, n'est pas toujours absolument n?cessaire, mais elle est cependant extr?mement bonne et utile dans ces commencemens; aussi je vous conseille fort d'y recourir. Souvent les confessions ordinaires de ceux qui vivent d'une vie ti?de et commune, sont remplies de grands d?fauts: on ne se pr?pare point, ou fort peu: on n'a point la contrition requise: on va se confesser avec la volont? tacite de retourner au p?ch?: on ne veut pas ?viter les occasions dangereuses, ni prendre les moyens n?cessaires pour r?former sa vie; en tous ces cas, la confession g?n?rale est indispensable pour assurer le salut. Mais de plus, la confession g?n?rale nous appelle ? la connoissance de nous-m?mes, nous provoque ? une salutaire confusion pour notre vie pass?e, nous fait admirer la mis?ricorde de Dieu, qui nous a attendus si patiemment; elle apaise nos coeurs, d?lasse nos esprits, excite en nous de bonnes r?solutions, donne sujet ? notre p?re spirituel de nous dire les choses convenables ? notre position, et enfin nous ouvre le coeur pour confesser nos p?ch?s ? l'avenir avec plus de confiance et de sinc?rit?.

Ainsi, puisqu'il s'agit d'un renouvellement g?n?ral de notre coeur, et d'une conversion universelle de notre ame ? Dieu, c'est avec raison, ce me semble, Philoth?e, que je vous conseille cette confession g?n?rale.

Du second retranchement, qui est celui des affections au p?ch?.

Tous les Isra?lites sortirent de la terre d'Egypte; mais tous n'en sortirent pas de coeur et d'affection. Aussi, quand ils furent dans le d?sert, plusieurs regrett?rent les ognons et les viandes d'Egypte. Ainsi il y a des p?cheurs qui sortent effectivement du p?ch? et qui n'en perdent pas pourtant l'affection. Ils se proposent bien de ne plus p?cher, mais c'est avec une certaine r?pugnance ? se priver des plaisirs du p?ch?; leur coeur y renonce et s'en ?loigne, mais il ne laisse pas n?anmoins de se retourner souvent de ce c?t?-l?, comme la femme de Loth se retournoit vers Sodome. Ils s'abstiennent du p?ch? comme les malades s'abstiennent du melon: ils n'en mangent pas, parce que le m?decin les menace de mort s'ils en mangent; mais ils se tourmentent de cette privation: ils en parlent, ils h?sitent sur ce qu'il faut faire, ils veulent au moins le sentir, et estiment fort heureux ceux qui peuvent en manger. De m?me ces foibles et l?ches p?nitens s'abstiennent pour quelque temps du p?ch?, mais c'est ? regret: ils voudroient bien pouvoir p?cher sans ?tre damn?s, ils parlent du p?ch? avec go?t, et estiment heureux ceux qui s'y livrent. Un homme r?solu de se venger changera de volont? en se confessant; mais bient?t apr?s, on le trouvera au milieu de ses amis, prenant plaisir ? parler de sa querelle, disant que, sans la crainte de Dieu, il e?t fait ceci et cela; que la loi divine est bien g?nante; que le pardon des injures est bien difficile; que pl?t ? Dieu qu'il f?t permis de se venger! Ah! qui ne voit que, bien que ce pauvre homme soit hors du p?ch?, il est n?anmoins tout embarrass? de l'affection du p?ch?, et qu'?tant hors d'Egypte par l'effet, il y est encore par le d?sir, ne laissant pas d'aimer toujours et de regretter les ognons qu'il y mangeoit? Comme fait aussi cette femme qui, apr?s avoir d?test? son inconduite, se pla?t encore n?anmoins ? ?tre flatt?e et recherch?e. H?las! que de telles gens sont en danger de se perdre!

Philoth?e, puisque vous voulez entreprendre la vie d?vote, il ne faut pas seulement vous contenter de quitter le p?ch?, mais il faut encore d?livrer tout-?-fait votre coeur des actions qui d?pendent du p?ch?. Car, outre le danger de la rechute, ces mis?rables affections amolliroient perp?tuellement votre esprit, et l'appesantiroient de telle sorte qu'il ne pourroit plus faire de bonnes oeuvres avec cette promptitude, cette pers?v?rance et ce z?le, qui sont de l'essence de la vraie d?votion. Les ames qui, apr?s avoir quitt? le p?ch?, ont encore ces affections et ces langueurs, ressemblent, ? mon avis, aux personnes qui ont les p?les couleurs: elles ne sont pas absolument malades, mais toutes leurs actions sont malades: elles mangent sans go?t, dorment sans repos, rient sans joie, et se tra?nent plut?t qu'elles ne marchent. De m?me ces ames font le bien avec des lassitudes spirituelles si grandes, que leurs bonnes oeuvres, d?j? fort petites en nombre et en effet, cessent d'avoir la moindre gr?ce.

Du moyen de faire ce second retranchement.

Il faut pour cela se former une vive et forte id?e de tout le mal que le p?ch? nous apporte, et entrer ainsi dans de profonds sentimens de contrition. Car si la contrition, toute foible qu'elle est, pourvu qu'elle soit vraie, suffit pour nous purifier du p?ch?, surtout quand elle est jointe ? la vertu des sacremens: quand elle est grande et v?h?mente, elle va jusqu'? d?livrer le coeur de toutes les affections qui d?pendent du p?ch?. Remarquez ceci: une simple antipathie nous donne de l'aversion pour la personne qui nous d?pla?t, et nous fait fuir sa compagnie; mais si c'est une haine mortelle et violente, non-seulement nous fuyons et d?testons celui qui en est l'objet, mais encore nous ne pouvons souffrir ni ses parens ni ses amis, ni la vue de son portrait, ni rien qui lui appartienne. De m?me quand le p?nitent ne hait le p?ch? que d'une contrition foible et l?g?re, quoique v?ritable, il se r?sout seulement ? ne plus p?cher; au lieu que, s'il ressent une contrition forte et profonde, il d?teste et le p?ch?, et tout ce qui en d?pend, et tout ce qui y conduit. Il faut donc, Philoth?e, agrandir tant qu'il nous sera possible notre contrition, afin qu'elle s'?tende jusqu'aux moindres circonstances du p?ch?. C'est ainsi que Magdeleine convertie perdit tellement le go?t de ses p?ch?s, que jamais elle n'y pensa; c'est ainsi que David protestoit, non-seulement qu'il ha?ssoit le p?ch?, mais encore qu'il ha?ssoit les voies et les sentiers qui y m?nent, et voil? pr?cis?ment en quoi consiste ce rajeunissement de l'ame, qui est compar? par le m?me proph?te au renouvellement de l'aigle.

Or, pour parvenir ? cette vive contrition, il faut que vous vous exerciez soigneusement aux m?ditations suivantes, tr?s-propres ? d?raciner de votre coeur, moyennant la gr?ce de Dieu, le p?ch?, et les principales affections du p?ch?; aussi les ai-je compos?es expr?s pour cela; vous les ferez l'une apr?s l'autre, dans l'ordre que j'ai marqu?, n'en prenant qu'une pour chaque jour, et vous y employant le matin, autant que possible, parce que c'est le temps le plus favorable aux fonctions de l'esprit. Apr?s cela, vous en repasserez ce que vous pourrez en vous-m?me dans le courant de la journ?e; que si votre esprit n'est pas encore fait ? la m?ditation, voyez ce qui est dit ? ce sujet dans la seconde partie de cet ouvrage.

Premi?re m?ditation.--De la cr?ation.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

Je ne veux donc plus me complaire en moi-m?me, puisque de moi-m?me je ne suis rien. De quoi te glorifies-tu, ? cendre et poussi?re? pourquoi t'?l?ves-tu, ? n?ant? Oui, d?sormais je veux pour m'humilier faire telle et telle chose, supporter tel et tel m?pris: je veux changer de vie, et suivre fid?lement mon cr?ateur: je m'honorerai de la condition de cr?ature, ? laquelle il m'a appel?e; j'immolerai enti?rement toutes mes volont?s aux siennes; et pour cela j'aurai recours aux moyens qui me seront indiqu?s, et dont je me ferai bien instruire par mon p?re spirituel.

CONCLUSION.

Apr?s l'oraison, faites-vous comme un bouquet spirituel des consid?rations qui vous ont le plus touch?e, afin d'en respirer de temps en temps la bonne odeur dans le courant de la journ?e.

Deuxi?me m?ditation.--De la fin pour laquelle nous sommes cr??s.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

Ah! c'en est fait: tels et tels amusemens auxquels je m'appliquois, tels et tels vains exercices qui occupoient tout mon temps, telles et telles affections qui captivoient mon coeur, tout cela me sera maintenant en horreur; et pour me conserver dans ces dispositions, je ferai usage de tels et tels rem?des.

CONCLUSION.

Faites le petit bouquet spirituel.

Troisi?me m?ditation.--Des bienfaits de Dieu.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

CONCLUSION.

Faites le petit bouquet spirituel.

Quatri?me m?ditation.--Des p?ch?s.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

CONCLUSION.

Cinqui?me m?ditation.--De la mort.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

Je veux me pr?parer ? cette heure, et prendre toutes les pr?cautions n?cessaires pour faire heureusement ce passage. Je veux assurer l'?tat de ma conscience, et mettre ordre ? tel et tel manquement avec tout le z?le dont je suis capable.

CONCLUSION.

Faites un bouquet de myrrhe.

Sixi?me m?ditation.--Du jugement.

PR?PARATION.

CONSID?RATIONS.

Ah! je veux me juger moi-m?me d?s ? pr?sent, afin de n'?tre pas jug?e alors. Je veux examiner ma conscience, et me condamner, m'accuser et me corriger, afin que mon juge ne me condamne pas en cette journ?e terrible. Je me confesserai donc, j'accepterai les avis n?cessaires, etc.

CONCLUSION.

Remerciez Dieu, qui vous a donn? les moyens de prendre vos pr?cautions contre ce jour, et le temps de faire p?nitence.

Faites un bouquet de d?votion.

Septi?me m?ditation.--De l'Enfer.

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