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Words: 94039 in 9 pages
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: Histoire de la Révolution française Tome 09 by Thiers Adolphe - France History Revolution 1789-1799 FR Histoire
HISTOIRE DE LA R?VOLUTION FRAN?AISE
PAR M.A. THIERS DE L'ACAD?MIE FRAN?AISE
NEUVI?ME ?DITION
TOME NEUVI?ME
HISTOIRE DE LA R?VOLUTION FRAN?AISE.
DIRECTOIRE.
Ces quinze mois d'un r?gne ferme et brillant avaient consolid? les cinq directeurs au pouvoir, mais y avaient d?velopp? aussi leurs passions et leurs caract?res. Les hommes ne peuvent pas vivre longtemps ensemble sans ?prouver bient?t du penchant ou de la r?pugnance les uns pour les autres, et sans se grouper conform?ment ? leurs inclinations. Carnot, Barras, Rewbell, Lar?velli?re-L?paux, Letourneur, formaient d?j? des groupes diff?rens. Carnot ?tait syst?matique, opini?tre et orgueilleux. Il manquait enti?rement de cette qualit? qui donne ? l'esprit l'?tendue et la justesse, au caract?re la facilit?. Il ?tait p?n?trant, approfondissait bien le sujet qu'il examinait; mais une fois engag? dans une erreur il n'en revenait pas. Il ?tait probe, courageux, tr?s appliqu? au travail, mais ne pardonnait jamais ou un tort, ou une blessure faite ? son amour-propre; il ?tait spirituel et original, ce qui est assez ordinaire chez les hommes concentr?s en eux-m?mes. Autrefois il s'?tait brouill? avec les membres du comit? de salut public, car il ?tait impossible que son orgueil sympathis?t avec celui de Robespierre et de Saint-Just, et que son grand courage fl?ch?t devant leur despotisme. Aujourd'hui la m?me chose ne pouvait manquer de lui arriver au directoire. Ind?pendamment des occasions qu'il avait de se heurter avec ses coll?gues, en s'occupant en commun d'une t?che aussi difficile que celle du gouvernement, et qui provoque si naturellement la diversit? des avis, il nourrissait d'anciens ressentimens, particuli?rement contre Barras. Tous ses penchans d'homme s?v?re, probe et laborieux, l'?loignaient de ce coll?gue prodigue, d?bauch? et paresseux; mais il d?testait surtout en lui le chef de ces thermidoriens, amis et vengeurs de Danton, et pers?cuteurs de la vieille Montagne. Carnot, qui ?tait l'un des principaux auteurs de la mort de Danton, et qui avait failli plus tard devenir victime des pers?cutions dirig?es contre les montagnards, ne pouvait pardonner aux thermidoriens: aussi nourrissait-il contre Barras une haine profonde.
Barras avait servi autrefois dans les Indes; il y avait montr? le courage d'un soldat. Il ?tait propre, dans les troubles, ? monter ? cheval, et, comme on a vu, il avait gagn? de cette mani?re sa place au directoire. Aussi, dans toutes les occasions difficiles, parlait-il de monter encore ? cheval et de sabrer les ennemis de la r?publique. Il ?tait grand et beau de sa personne; mais son regard avait quelque chose de sombre et de sinistre, qui ?tait peu d'accord avec son caract?re, plus emport? que m?chant. Quoique nourri dans un rang ?lev?, il n'avait rien de distingu? dans les mani?res. Elles ?taient brusques, hardies et communes. Il avait une justesse et une p?n?tration d'esprit qui, avec l'?tude et le travail, auraient pu devenir des facult?s tr?s distingu?es; mais paresseux et ignorant, il savait tout au plus ce qu'on apprend dans une vie assez orageuse, et il laissait percer dans les choses qu'il ?tait appel? ? juger tous les jours, assez de sens pour faire regretter une ?ducation plus soign?e. Du reste, dissolu et cynique, violent et faux comme les m?ridionaux qui savent cacher la duplicit? sous la brusquerie; r?publicain par sentiment et par position, mais homme sans foi, recevant chez lui les plus violens r?volutionnaires des faubourgs et tous les ?migr?s rentr?s en France, plaisant aux uns par sa violence triviale, convenant aux autres par son esprit d'intrigue, il ?tait en r?alit? chaud patriote, et en secret il donnait des esp?rances ? tous les partis. A lui seul il repr?sentait le parti Danton tout entier, au g?nie pr?s du chef, qui n'avait pas pass? dans ses successeurs.
Rewbell, ancien avocat ? Colmar, avait contract? au barreau et dans nos diff?rentes assembl?es une grande exp?rience dans le maniement des affaires. A la p?n?tration, au discernement les plus rares, il joignait une instruction ?tendue, une m?moire fort vaste, une rare opini?tret? au travail. Ces qualit?s en faisaient un homme pr?cieux ? la t?te de l'?tat. Il discutait parfaitement les affaires, quoique un peu argutieux, par un reste des habitudes du barreau. Il joignait ? une assez belle figure l'habitude du monde; mais il ?tait rude et blessant par la vivacit? et l'?pret? de son langage. Malgr? les calomnies des contre-r?volutionnaires et des fripons, il ?tait d'une extr?me probit?. Malheureusement il n'?tait pas sans un peu d'avarice; il aimait ? employer sa fortune personnelle d'une mani?re avantageuse, ce qui lui faisait rechercher les gens d'affaires, et ce qui fournissait de f?cheux pr?textes ? la calomnie. Il soignait beaucoup la partie des relations ext?rieures, et il portait aux int?r?ts de la France un tel attachement, qu'il e?t ?t? volontiers injuste ? l'?gard des nations ?trang?res. R?publicain chaud, sinc?re et ferme, il appartenait originairement ? la partie mod?r?e de la convention, et il ?prouvait un ?gal ?loignement pour Carnot et Barras, l'un comme montagnard, l'autre comme dantonien. Ainsi Carnot, Barras, Rewbell, issus tous trois de partis contraires, se d?testaient r?ciproquement; ainsi les haines contract?es pendant une longue et cruelle lutte, ne s'?taient pas effac?es sous le r?gime constitutionnel; ainsi les coeurs ne s'?taient pas m?l?s, comme des fleuves qui se r?unissent sans confondre leurs eaux. Cependant, tout en se d?testant, ces trois hommes contenaient leurs ressentimens, et travaillaient avec accord ? l'oeuvre commune.
Restaient Lar?velli?re-L?paux et Letourneur, qui n'avaient de haine pour personne. Letourneur, bon homme, vaniteux, mais d'une vanit? facile et peu importune, qui se contentait des marques ext?rieures du pouvoir, et des hommages des sentinelles, Letourneur avait pour Carnot une respectueuse soumission. Il ?tait prompt ? donner son avis, mais aussi prompt ? le retirer, d?s qu'on lui prouvait qu'il avait tort, ou d?s que Carnot parlait. Sa voix dans toutes les occasions appartenait ? Carnot.
Lar?velli?re, le plus honn?te et le meilleur des hommes, joignait ? une grande vari?t? de connaissances un esprit juste et observateur. Il ?tait applique, et capable de donner de sages avis sur tous les sujets; il en donna d'excellens dans des occasions importantes. Mais il ?tait souvent entra?n? par les illusions, ou arr?t? par les scrupules d'un coeur pur. Il aurait voulu quelquefois ce qui ?tait impossible, et il n'osait pas vouloir ce qui ?tait n?cessaire; car il faut un grand esprit pour calculer ce qu'on doit aux circonstances sans blesser les principes. Parlant bien, et d'une fermet? rare, il ?tait d'une grande utilit? quand il s'agissait d'appuyer les bons avis, et il servait beaucoup le directoire par sa consid?ration personnelle.
Son r?le, au milieu de coll?gues qui se d?testaient, ?tait extr?mement utile. Entre les quatre directeurs, sa pr?f?rence se pronon?ait en faveur du plus honn?te et du plus capable, c'est-?-dire, de Rewbell. Cependant, il avait ?vit? un rapprochement intime, qui e?t ?t? de son go?t, mais qui l'e?t ?loign? de ses autres coll?gues. Il n'?tait pas sans quelque penchant pour Barras, et se serait rapproch? de lui s'il l'e?t trouv? moins corrompu et moins faux. Il avait sur ce coll?gue un certain ascendant par sa consid?ration, sa p?n?tration et sa fermet?. Les rou?s se moquent volontiers de la vertu, mais ils la redoutent quand elle joint ? la p?n?tration qui les devine le courage qui ne sait pas les craindre. Lar?velli?re se servait de son influence sur Rewbell et Barras, pour les maintenir en bonne harmonie entre eux et avec Carnot. Grace ? ce conciliateur, et grace aussi ? leur z?le commun pour les int?r?ts de la r?publique, ces directeurs vivaient convenablement ensemble, et poursuivaient leur t?che, se partageant dans les questions qu'ils avaient ? d?cider, beaucoup plus d'apr?s leur opinion que d'apr?s leurs haines.
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