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Words: 8138 in 2 pages

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DE L'IMPORTANCE DES LIVRES DE RAISON

AU POINT DE VUE ARCH?OLOGIQUE

Louis GUIBERT

CAEN, HENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-LIBRAIRE

Tout le reste, n?anmoins, n'importait gu?re ? cette ?poque, pourtant si peu ?loign?e de nous. La science sociale n'existait pas encore, et les grandes questions qu'elle devait agiter plus tard se devinaient ? peine derri?re les formules si discut?es de l'?conomie politique. L'arch?ologie entrevoyait les larges perspectives de l'horizon qu'embrasse aujourd'hui son regard; mais comme sa marche ?tait chancelante et laborieux ses progr?s! Que d'incertitudes, que d'h?sitations, de lenteurs, faute de points de d?part fixes, de points de comparaison bien reconnus et bien d?termin?s, faute d'une m?thode scientifique, d'une critique un peu s?v?re, de rigoureuses d?finitions!... Pour l'histoire, elle croyait avoir tout dit quand elle avait retrac? avec plus ou moins de fid?lit? les grands chocs des peuples, la succession des monarques, les ?v?nements principaux de chaque r?gne, les bruyantes et monotones vicissitudes des batailles. Que pouvaient fournir ? des r?cits d'aussi haute vol?e les modestes registres de ces marchands, de ces notaires, de ces gentils-hommes de campagne? Un jour vint pourtant o? l'histoire ?largit le champ de ses investigations, aper?ut le peuple tout entier au-dessous du prince et entreprit de scruter la vie des diverses classes de la nation dans tous ses d?tails. Quelques chercheurs s'avis?rent de l'int?r?t qu'offriraient les t?moignages des livres de raison, bien moins suspects que les m?moires ou les correspondances des gens de cour. On ouvrit donc les vieux registres, que des mains filiales avaient seules touch?s pendant des si?cles, et on les interrogea avec une certaine curiosit?, mais avec trop de respect peut-?tre: il faut dire qu'ils ?taient de mine passablement r?barbative, et que tout, dans la plupart de ces v?n?rables volumes, semblait fait pour d?courager le lecteur: l'?criture, d'un d?chiffrement parfois malais?, la multiplicit? des abr?viations et des signes d'apparence cabalistique, le d?sordre des documents, les intercalations fr?quentes, la forme m?me des actes et des notes, l'obscurit? de maint passage, le d?faut absolu d'int?r?t d'un grand nombre de mentions. Mais quand le travailleur avait vaincu les premi?res difficult?s et s'?tait familiaris? avec son manuscrit, quelles larges compensations celui-ci lui r?servait! Que de r?v?lations charmantes! Que de bonnes fortunes impr?vues!

Un ?crivain de talent et de coeur, M. Charles de Ribbe, r?ussit enfin A appeler sur cette cat?gorie de documents l'attention du grand public En m?me temps qu'il faisait appr?cier toute leur valeur, toute la Vari?t? de leurs ressources aux ?rudits. Gr?ce ? lui, tout le monde, depuis une quinzaine d'ann?es, a largement puis? ? cette nouvelle source d'informations. Le retard m?me qu'on a mis ? y recourir semble accro?tre l'ardeur passionn?e avec laquelle on recherche, on signale, on d?pouille, on scrute nos vieux manuscrits domestiques.

Pr?tres........................................ 12 Gentils-hommes...................................5 Magistrats, juges de tout rang ................ 15 Fonctionnaires de divers ordres................. 5 Notaires........................................ 8 Avocats, hommes de loi ou d'affaires............ 7 Chirurgien...................................... 1 Imprimeurs...................................... 3 N?gociants et riches bourgeois................. 28 Petits marchands, aubergistes, propri?taires de campagne.................................. 16 Industriels et artisans......................... 3 Dame noble...................................... 1 Total ?gal. ........................... 104

Le plus ancien des livres de ce genre dont nous poss?dions le texte est celui d'un juge de Saint-Junien, Pierre Esperon, renfermant des mentions qui remontent ? 1384; mais nous avons la preuve, par un passage du manuscrit des Benoist, de Limoges, que, d?s le treizi?me si?cle, de semblables registres existaient au moins au foyer des familles consid?rables de notre pays.

Les indications g?n?rales que nous venons de donner sur les anciens registres domestiques, suffiraient ? ?tablir leur importance pour les ?tudes arch?ologiques. Nous voudrions, toutefois, insister d'une fa?on particuli?re sur ce point, et montrer combien d'indications pr?cieuses les personnes adonn?es ? ces travaux peuvent recueillir dans les livres de raison. Nous nous bornerons ? prendre quelques exemples dans nos manuscrits limousins, qui, ? eux seuls, nous fournissent tr?s suffisamment de quoi appuyer et justifier notre th?se.

Tout le monde sait quel prix l'arch?ologie attache ? juste titre aux inventaires: il n'est presque point de livre de raison qui n'en contienne plusieurs, tant?t amples et minutieux, comme ceux du registre des Malliard, tant?t plus modestes et plus sommaires, comme ceux du livre de Pierre Esperon. Il y a, dans les notes relatives aux arrangements de famille, des d?tails extr?mement pr?cieux sur certains bijoux, certains objets rares. Les contrats de mariage, qu'on trouve ? chaque pas, fournissent le plus souvent des indications sur le trousseau de la femme, l'?toffe qui fournit ses v?tements, ceux de f?te tout au moins, leur couleur, leur valeur, etc.

Aupr?s des inventaires, il faut noter les mentions relatives aux pr?ts. On a toujours beaucoup emprunt?; mais la forme des emprunts n'a pas moins vari? que celle des chapeaux. Autrefois, on pr?tait le plus souvent sur gage. Fait bizarre: le pr?t sur gage mobilier nous r?pugne aujourd'hui alors que l'obligation hypoth?caire n'a rien qui choque notre d?licatesse. Nos p?res connaissaient l'hypoth?que, l'obligation, la reconnaissance, et cependant ils usaient fort de l'engagement. Le cabinet de certains riches bourgeois d'autrefois ?tait un v?ritable mont-de-pi?t? en miniature. Un p?re de famille se trouvait-il ? court d'argent, il allait tout bonnement chez son voisin, lui remettait un ou plusieurs des objets de prix qui ornaient sa maison, des bijoux qu'il cachait au fond de ses coffres, et il recevait en ?change les esp?ces monnay?es dont il avait besoin. Quand ses propres d?biteurs le remboursaient, que ses m?tayers lui remettaient le montant de la vente d'un boeuf ou d'un lot de moutons, il s'acquittait, reprenait son gage et tout le monde trouvait la chose la plus naturelle et la plus l?gitime du monde, puisque tout le monde usait couramment de ce mode de cr?dit.

F?licitons-nous de la persistance de cet usage: gr?ce ? lui, nombre de livres de raison conservent l'indication, parfois m?me une description sommaire de beaucoup d'objets int?ressants. On connaissait ce que renferm?rent les tr?sors des ?glises, les garde-meubles et les coffres des argentiers des princes; mais qui aurait jamais, sans le secours de nos manuscrits, plong? le regard dans les bo?tes et les tiroirs les plus intimes de nos anc?tres, et connu l'opulence de leurs tr?sors domestiques? Le mot d'opulence n'est pourtant pas trop fort. Jugez-en par quelques articles pris au hasard dans les cahiers des P?connet . Nous y voyons figurer un ; des ; une ; un ; plusieurs d'argent; un ; des ; des ;


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