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Words: 107159 in 19 pages

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HISTOIRE DE LA R?VOLUTION FRAN?AISE.

ASSEMBL?E L?GISLATIVE.

CHAPITRE PREMIER.

L'Assembl?e constituante venait de terminer sa longue et laborieuse carri?re; et, malgr? son noble courage, sa parfaite ?quit?, ses immenses travaux, elle ?tait ha?e comme r?volutionnaire ? Coblentz, et comme aristocrate ? Paris. Pour bien juger cette m?morable assembl?e, o? la r?union des lumi?res fut si grande et si vari?e, les r?solutions si hardies et si pers?v?rantes, et o?, pour la premi?re fois peut-?tre, on vit tous les hommes ?clair?s d'une nation r?unis avec la volont? et le pouvoir de r?aliser les voeux de la philosophie, il faut consid?rer l'?tat dans lequel elle avait trouv? la France, et celui dans lequel elle la laissait.

En 1789, la nation fran?aise sentait et connaissait tous ses maux, mais elle ne concevait pas la possibilit? de les gu?rir. Tout ? coup, sur la demande impr?vue des parlemens, les ?tats-g?n?raux sont convoqu?s; l'assembl?e constituante se forme, et arrive en pr?sence du tr?ne, enorgueilli de son ancienne puissance, et dispos? tout au plus ? souffrir quelques dol?ances. Alors elle se p?n?tre de ses droits, se dit qu'elle est la nation, et ose le d?clarer au gouvernement ?tonn?. Menac?e par l'aristocratie, par la cour et par une arm?e, ne pr?voyant pas encore les soul?vemens populaires, elle se d?clare inviolable, et d?fend au pouvoir de toucher ? elle; convaincue de ses droits, elle s'adressait ? des ennemis qui n'?taient pas convaincus des leurs, et elle l'emporte, par une simple expression de sa volont?, sur une puissance de plusieurs si?cles et sur une arm?e de trente mille hommes.

C'est l? toute la r?volution; c'en est le premier acte et le plus noble; il est juste, il est h?ro?que, car jamais une nation n'a agi avec plus de droit et de danger.

Le pouvoir vaincu, il fallait le reconstituer d'une mani?re juste et convenable. Mais ? l'aspect de cette ?chelle sociale au sommet de laquelle tout surabonde, puissance, honneurs, fortune, tandis qu'au bas tout manque jusqu'au pain indispensable ? la vie, l'assembl?e constituante ?prouve dans ses pens?es une r?action violente, et veut tout niveler. Elle d?cide donc que la masse des citoyens compl?tement ?galis?e exprimera ses volont?s, et que le roi demeurera charg? seulement de leur ex?cution.

Son erreur ici n'est point d'avoir r?duit la royaut? ? une simple magistrature; car le roi avait encore assez d'autorit? pour maintenir les lois, et plus que n'en ont les magistrats dans les r?publiques; mais c'est d'avoir cru qu'un roi, avec le souvenir de ce qu'il avait ?t?, p?t se r?signer, et qu'un peuple, qui se r?veillait ? peine, et qui venait de recouvrer une partie de la puissance publique, ne voul?t pas la conqu?rir tout enti?re. L'histoire prouve en effet qu'il faut diviser infiniment les magistratures, ou que, si on ?tablit un chef unique, il faut le doter si bien qu'il n'ait pas envie d'usurper.

Quand les nations, presque exclusivement occup?es de leurs int?r?ts priv?s, sentent le besoin de se d?charger sur un chef des soins du gouvernement, elles font bien de s'en donner un; mais il faut alors que ce chef, ?gal des rois anglais, pouvant convoquer et dissoudre les assembl?es nationales, n'ayant point ? recevoir leurs volont?s, ne les sanctionnant que lorsqu'elles lui conviennent, et emp?ch? seulement de trop mal faire, ait r?ellement la plus grande partie de la souverainet?. La dignit? de l'homme peut encore se conserver sous un gouvernement pareil, lorsque la loi est rigoureusement observ?e, lorsque chaque citoyen sent tout ce qu'il vaut, et sait que ces pouvoirs si grands, laiss?s au prince, ne lui ont ?t? abandonn?s que comme une concession ? la faiblesse humaine.

Mais ce n'est pas ? l'instant o? une nation vient tout ? coup de se rappeler ses droits, qu'elle peut consentir ? se donner un r?le secondaire, et ? remettre volontairement la toute-puissance ? un chef, pour que l'envie ne lui vienne pas de l'usurper. L'assembl?e constituante n'?tait pas plus capable que la nation elle-m?me de faire une pareille abdication. Elle r?duisit donc la royaut? ? une simple magistrature h?r?ditaire, esp?rant que le roi se contenterait de cette magistrature, toute brillante encore d'honneurs, de richesses et de puissance, et que le peuple la lui laisserait.

Mais que l'assembl?e l'esp?r?t ou non, pouvait-elle, dans ce doute, trancher la question? pouvait-elle supprimer le roi, ou bien lui donner toute la puissance que l'Angleterre accorde ? ses monarques?

Quant ? l'?tablissement d'une seule chambre, son erreur a ?t? plus r?elle peut-?tre, mais tout aussi in?vitable. S'il ?tait dangereux de ne laisser que le souvenir du pouvoir ? un roi qui l'avait eu tout entier, et en pr?sence d'un peuple qui voulait en envahir jusqu'au dernier reste, il ?tait bien plus faux en principe de ne pas reconna?tre les in?galit?s et les gradations sociales, lorsque les r?publiques elles-m?mes les admettent, et que chez toutes on trouve un s?nat, ou h?r?ditaire, ou ?lectif. Mais il ne faut exiger des hommes et des esprits que ce qu'ils peuvent ? chaque ?poque. Comment, au milieu d'une r?volte contre l'injustice des rangs, reconna?tre leur n?cessit?? Comment constituer l'aristocratie au moment de la guerre contre l'aristocratie? Constituer la royaut? e?t ?t? plus facile, parce que, plac?e loin du peuple, elle avait ?t? moins oppressive, et parce que d'ailleurs elle remplit des fonctions qui semblent plus n?cessaires.


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