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Words: 117318 in 18 pages

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vait, comme on a vu, par une suite d'actes marqu?s au coin de l'impr?voyance ou de la faiblesse, r?duit le Canada ? ne pouvoir se d?fendre m?me contre les cantons. M. de la Caffini?re fut oblig? de lever le blocus ? la fin de d?cembre apr?s avoir captur? cependant plusieurs vaisseaux ennemis; et le projet sur New-York fut forc?ment ajourn? ? une autre ?poque.

Quoique M. de Frontenac trouv?t la colonie inond?e de sang; qu'il v?t, pour comble de disgr?ces, arriver au moment o? il lui envoyait des secours M. de Varennes, qui, sur l'ordre du marquis de Denonville, avait ?vacu? le fort de Catarocoui, et fait sauter les fortifications, il n'en jugea pas moins, avec sa sagacit? ordinaire, que ce n'?tait qu'en frappant des coups hardis qu'il pourrait sauver le Canada, relever le courage des habitans, et reconqu?rir la confiance des alli?s que les Fran?ais avaient parmi les nations indig?nes en r?tablissant l'honneur de leurs armes. Il n'eut pas plus t?t pris les r?nes du gouvernement qu'une nouvelle vigueur en p?n?tra toutes les parties, se r?pandit rapidement parmi les Canadiens et les Sauvages. Tout le monde fut soudainement anim? d'une ardeur guerri?re. Les Ab?naquis lev?rent les premiers leur hache terrible.

Ils se mirent en campagne . Ce fut sur Pemaquid qu'ils dirig?rent leurs coups, fort situ? entre la rivi?re Penobscot et celle de K?n?bec sur le bord de la mer, et qui les incommodait beaucoup. Ils attaqu?rent les habitans voisins, tuant tous ceux qui voulaient r?sister, et investirent ensuite la place, mont?e de 20 canons, et qui se rendit apr?s une d?fense de plusieurs heures. Ils la ras?rent avec toutes les maisons d'alentour, et s'en retourn?rent dans les chaloupes qu'ils avaient prises apr?s en avoir ?gorg? les ?quipages.

Fiers de ce premier succ?s, ils entreprirent sur le champ une seconde exp?dition encore plus importante. Les ennemis avaient ?lev? une douzaine de petits forts pour prot?ger les ?tablissemens qu'ils avaient dans leur voisinage; ils les attaqu?rent brusquement, les surprirent, et renouvel?rent les horreurs dont Montr?al venait d'?tre le th??tre. Ils les emport?rent tous les uns apr?s les autres, et deux cents personnes p?rirent sous le glaive de ces barbares. Apr?s ce sanglant exploit, qui r?pandit la terreur dans toute la Nouvelle-Angleterre, ils s'en retourn?rent charg?s de butin. Ces deux exp?ditions, entreprises coup sur coup, ?t?rent ? celle-ci tout espoir de former une alliance avec les Ab?naquis, et de les d?tacher des Fran?ais.

L'ex?cution de la troisi?me partie du plan d'attaque des Fran?ais ?tait laiss?e ? la discr?tion et au jugement de M. de Frontenac. On devait croire qu'il ne n?gligerait rien pour harasser l'ennemi et lui faire tout le mal possible, suivant les r?gles de la guerre; car les hommes ont aussi ?tabli des lois pour s'entre-d?truire.

Ce qui avait fait le plus de tort aux Fran?ais dans l'estime des Sauvages, c'est leur inactivit?, qu'ils prenaient pour de la crainte. Le gouverneur fit dire ? M. de la Durantaye, commandant ? Michilimackinac, qu'il allait porter la guerre dans les colonies anglaises, et qu'il e?t ? en pr?venir les Outaouais et les Hurons, auxquels il devait faire comprendre que les affaires allaient changer, et que la France allait prendre une attitude digne d'elle.

Sans attendre la belle saison, il mit trois exp?ditions sur pied au milieu de l'hiver pour fondre par trois endroits ? la fois sur le pays ennemi. La premi?re, command?e par MM. d'Aillebout de Mantet et Lemoine de Ste.-H?l?ne et compos?e d'un peu plus de 200 Canadiens et Sauvages, fut lanc?e sur la Nouvelle-York. Plusieurs gentilshommes en faisaient partie, et entre autres M. Lemoine d'Iberville, celui-l? m?me qui avait pris deux vaisseaux aux Anglais dans la baie d'Hudson l'ann?e pr?c?dente, et M. LeBert du Ch?ne. Ces hardis chefs de bande form?rent le projet d'attaquer Albany; mais les Indiens, intimid?s par l'audace de l'entreprise, refus?rent d'y aller. Il fut r?solu alors de se rabattre sur Schenectady, situ? ? 17 milles d'Albany, et que les Fran?ais appelaient Corlar, du nom de son fondateur. L'on arriva le 8 f?vrier, dans la soir?e, devant cette ville ou bourg dont l'enceinte en forme de carr? long ?tait perc?e de deux portes et renfermait 80 maisons. Les habitans, quoiqu'avertis plusieurs fois de se tenir sur leurs gardes, dormaient dans une fatale s?curit? ne mettant pas m?me de sentinelles ? leurs portes. Ils n'avaient pas voulu croire qu'il f?t possible aux Canadiens, charg?s de leurs vivres et de leurs armes, de faire plusieurs centaines de milles au travers des bois et des marais, au milieu des glaces et des neiges. Incr?dulit? qui leur co?ta cher! Les Fran?ais ayant reconnu la place, y entr?rent sans bruit vers 11 heures du soir par une grosse temp?te de neige, et investirent toutes les maisons. Ces hommes couverts de frimats et l'oeil ardent devaient para?tre comme d'effrayans fant?mes dans les rues d?sertes de Schenectady destin? ? p?rir dans cette affreuse nuit. Les ordres se donnaient bas et la capotte du soldat, suivant la consigne, assourdissait le bruit des armes, lorsqu'? un signal donn? chacun poussa un cri sauvage et s'?lan?a dans les maisons, dont les portes furent bris?es ? coups de hache. Les malheureux habitans tout effray?s ne song?rent gu?re ? se d?fendre. Il n'y eut qu'? une esp?ce de fort gard? par une petite garnison, et que d'Aillebout de Mantet avait attaqu? lui-m?me, o? l'on ?prouva une vive r?sistance. L'on s'en empara enfin, et tout ce qu'il y avait dedans fut pass? au fil de l'?p?e. La ville fut ensuite livr?e au flammes. Deux maisons seulement furent ?pargn?es, celle o? l'on avait port? un officier canadien bless?, M. de Montigny, et celle du commandant de la place, le capitaine Sander, dont l'?pouse avait autrefois g?n?reusement recueilli quelques prisonniers fran?ais, et qui re?ut dans cette circonstance le prix de sa noble conduite. Un grand nombre de personnes p?rirent dans ce massacre, fruit du syst?me atroce de guerre qu'on avait adopt?, et secondes repr?sailles de celui de Lachine attribu? aux instigations des Anglais. On accorda la vie ? une soixantaine de vieillards, femmes et enfans, ?chapp?s ? la premi?re furie des assaillans, dont 27 furent emmen?s en captivit?. Le reste de la population se sauva dans la direction d'Albany, sans v?temens, au milieu d'une neige ?paisse qui tombait toujours pouss?e par un vent violent. Vingt-cinq de ces fugitifs perdirent des membres qu'ils s'?taient gel?s.

La nouvelle de cette affreuse trag?die arriva dans la capitale de la province au point du jour. Elle y fut apport?e par un homme qui n'avait eu que le temps de sauter sur son cheval, et qui avait eu un genoux fracass? par une balle en fuyant. Elle jetta la ville dans la plus grande consternation; l'on disait que les Fran?ais arrivaient et qu'ils ?taient 1400, tant la peur avait d?j? grossi leur nombre. L'on tira le canon d'alarmes, la ville fut mise en ?tat de d?fense, et la milice appel?e sous les armes jusqu'? une grande distance.

Cette exp?dition fit une sensation extraordinaire parmi les tribus indiennes, et l'on n'en parle encore chez les anciens habitans de la Nouvelle-York qu'avec un sentiment de terreur. La retraite fut accompagn?e de plusieurs accidens; l'on manqua de vivres, les hommes furent oblig?s de se disperser; plusieurs furent tu?s ou pris, et le reste atteignit Montr?al ?puis? de fatigues et de faim.

La seconde bande, form?e aux Trois-Rivi?res, n'?tait compos?e que de 52 Canadiens et Sauvages. M. Hertel, homme de t?te et de r?solution, la commandait. Apr?s une marche de deux mois, il tomba ? la fin de mars sur l'?tablissement de Salmon Falls , form? au bord de la rivi?re Piscataqua, dans la Nouvelle-Angleterre, et d?fendue par une maison fortifi?e et deux forts de pieux. Il fit attaquer sur le champ tous ces ouvrages ? la fois et les emporta d'assaut. On y fit 54 prisonniers, 27 maisons furent br?l?es, et 2000 pi?ces de b?tail p?rirent dans les flammes.

Les ennemis, s'?tant ralli?s, se pr?sent?rent vers le soir au nombre de 200 pour attaquer Hertel. Il s'?tait mis en bataille sur le bord d'une petite rivi?re sur laquelle il y avait un pont ?troit qu'il fallait passer pour l'atteindre. Les Anglais m?prisant le petit nombre de ses soldats, s'y engag?rent avec une grande assurance. Lorsque Hertel jugea qu'ils s'?taient assez avanc?s, il les chargea l'?p?e ? la main; dix huit ennemis tomb?rent tu?s ou bless?s du premier choc. Le reste tourna le dos et lui abandonna le champ de bataille. La Fresni?re, son fils a?n? fut bless?, Crevier son neveu fut tu?. Apr?s cette rencontre, il se retira sans plus ?tre inqui?t?.

Le troisi?me parti fut organis? ? Qu?bec. Le gouverneur avait voulu par ce partage exciter sans doute l'?mulation et l'ardeur de ces bandes. M. de Portneuf, fils du baron de B?cancourt, le commandait. Il ?tait compos? de Canadiens, d'une compagnie de troupes tir?e de l'Acadie et d'Ab?naquis, et il fut aussi heureux que les autres. Il s'empara de Casco, bourg situ? sur le bord de la mer ? l'embouchure de la rivi?re K?n?bec, et d?fendu par un fort mont? de 8 canons, devant lequel il fallut ouvrir la tranch?e. La garnison aurait fait une plus longue d?fense probablement sans une sortie dans laquelle p?rirent une partie de ses plus braves soldats. Les fortifications furent ras?es, et les maisons r?duites en cendre ? deux lieues ? la ronde.


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