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Words: 20973 in 17 pages

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e pour aller souper avec ses enfans. Il m'a donn? rendez-vous ? la huitaine, ? la m?me heure. Je vous annonce donc ? tous que je serai l'amie du roi, et que je ne serai rien de plus.>>

Si le roi avoit ?t? jeune, et anim? de ce feu qui donne de l'audace et qui la fait pardonner, je n'aurois pas jur? que la jeune et sage comtesse e?t toujours pass? sans p?ril le pas glissant du t?te-?-t?te; mais un d?sir foible, timide, mal assur?, tel qu'il ?toit dans un homme vieilli par les plaisirs plus que par les ann?es, avoit besoin d'?tre encourag?, et un air de d?cence, de r?serve et de modestie, n'?toit pas ce qu'il lui falloit. La jeune femme le sentoit bien.

Elle lui parla cependant un jour de ses ma?tresses, et lui demanda s'il avoit jamais ?t? v?ritablement amoureux. Il r?pondit qu'il l'avoit ?t? de Mme de Ch?teauroux. Cette na?vet? n'?toit pas s?duisante; aussi Mme de S?ran ne fut-elle jamais tent?e de succ?der ? une femme que le roi n'avoit gard?e que par piti?.

Elle en ?toit ? ces termes avec lui lorsqu'elle et moi nous quitt?mes tout pour accompagner aux eaux notre amie malade et mourante.

Enfin, pour l'engager ? se rendre ? la fontaine, je fus oblig? de lui marquer le d?sir d'en voir moi-m?me l'ouverture, et j'eus l'honneur de l'y accompagner.

Quoique Mme de S?ran et Mme de Marigny ne fussent point malades, elles ne laissoient pas de se donner fr?quemment le plaisir du bain; et je les entendois parler de leur jeune baigneuse comme d'un mod?le, que les sculpteurs auroient ?t? trop heureux d'avoir pour la statue d'Atalante, ou de Diane, ou m?me de V?nus. Comme j'avois le go?t des arts, je fus curieux de conno?tre ce mod?le qu'on louoit tant. J'allai voir la jeune baigneuse; je la trouvai belle, en effet, et presque aussi sage que belle. Nous f?mes connoissance. Une de ses amies, qui fut bient?t la mienne, voulut bien nous permettre d'aller quelquefois avec elle go?ter dans son petit jardin. Cette soci?t? populaire, en me rapprochant de la simple nature, me rendoit assez de philosophie pour conserver mon ?me en paix aupr?s de mes deux jeunes dames; situation qui, sans cela, n'e?t pas laiss? d'?tre p?nible. Au reste, ces go?ters n'?toient pas ruineux pour moi: de bons petits g?teaux avec une bouteille de vin de Moselle en faisoient les frais; et Mme Filleul, que j'avois mise dans ma confidence, me glissoit en secret de petits flacons de vin de Malaga que sa baigneuse et moi buvions ? sa sant?.

H?las! cette sant? qui, malgr? toutes ses intemp?rances, ne laissoit pas de se r?tablir par la vertu merveilleuse des bains, ?prouva bient?t une r?volution funeste.

M. de Marigny revint de son voyage de Hollande: il croyoit ramener avec lui sa femme ? Paris; mais, Mme Filleul lui ayant t?moign? qu'il lui feroit plaisir de lui laisser sa fille jusqu'? la fin de la saison des eaux, temps qui n'?toit pas ?loign?, il parut c?der volontiers ? ce d?sir d'une m?re malade; et, comme il vouloit voir Spa en s'en allant, nos jeunes dames r?solurent de l'y accompagner; ils m'engag?rent tous ? faire ce petit voyage. Je ne sais quel pressentiment me faisoit insister ? tenir compagnie ? Mme Filleul; mais elle-m?me, s'obstinant ? vouloir qu'on la laiss?t seule, me for?a de partir. Ce malheureux voyage s'annon?a mal. Deux Polonois de la soci?t? de nos jeunes dames, MM. Regewski, trouv?rent qu'il seroit du bon air de les accompagner ? cheval. M. de Marigny ne les vit pas plus t?t caracoler ? la porti?re du carrosse qu'il tomba dans une humeur sombre; et, d?s ce moment, le nuage qui s'?leva dans sa t?te ne fit que se grossir et devenir plus orageux.

? souper, comme il ?toit sombre et taciturne, Mme de S?ran et sa femme l'ayant press? de dire quelle ?toit la cause de sa tristesse, il r?pondit enfin qu'il voyoit trop bien que sa pr?sence ?toit importune; qu'apr?s tout ce qu'il avoit fait pour ?tre aim?, il ne l'?toit point; qu'il ?toit ha?, qu'il ?toit d?test?; que la demande que lui avoit faite Mme Filleul ?toit pr?m?dit?e; que l'on n'avoit voulu que se d?barrasser de lui; qu'on ne l'avoit accompagn? ? Spa que pour s'y amuser; qu'il n'?toit point dupe de ces belles mani?res, et qu'il savoit tr?s bien qu'il tardoit ? sa femme qu'il f?t parti. Elle prit la parole en lui disant qu'il ?toit injuste; que, s'il e?t t?moign? la plus l?g?re peine de la laisser pr?s de sa m?re, ni l'une ni l'autre n'auroient voulu abuser de sa complaisance; qu'au surplus, quoique l'on e?t laiss? ses malles ? Aix-la-Chapelle, elle ?toit r?solue ? partir avec lui. , r?p?ta-t-il en se levant de table. Mme de S?ran voulut t?cher de l'adoucir. Il sortit brusquement, et nous laissa tous trois constern?s.

Apr?s avoir tenu conseil un moment, nous f?mes d'avis que sa femme all?t le trouver. Elle ?toit p?le et tout en larmes. Dans cet ?tat, elle e?t attendri le coeur d'un tigre; mais lui, de peur de s'adoucir, il avoit d?fendu de la laisser entrer, et avoit ordonn? que des chevaux de poste fussent mis ? sa chaise au petit point du jour.

C'?toit de tous les ma?tres le plus ponctuellement ob?i. Son valet de chambre repr?senta que, s'il laissoit entrer madame, il seroit chass? sur-le-champ, et que monsieur, dans sa col?re, seroit capable de se porter aux plus extr?mes violences. Nous esp?r?mes que le sommeil le calmeroit un peu, et je demandai seulement que l'on v?nt m'avertir d?s le moment de son r?veil.

Je n'avois point dormi, je n'?tois pas m?me d?shabill?, lorsqu'on vint me dire qu'il se levoit. J'entrai chez lui, et, dans les termes les plus touchans, je lui repr?sentai l'?tat o? il laissoit sa femme. La pr?sence de ses valets me for?a au silence; et, lorsqu'il fut pr?s de partir: Et, de l'air dont il seroit mont? ? l'?chafaud, il monta en voiture et partit.


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