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Words: 28736 in 9 pages
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: Mon frère et moi; souvenirs d'enfance et de jeunesse by Daudet Ernest - Daudet Alphonse 1840-1897 FR Biographie Mémoires Journal intime Correspondance
Quelques mois apr?s notre arriv?e ? Lyon, sur le conseil de mon fr?re a?n?, qui allait commencer ses ?tudes eccl?siastiques au s?minaire d'Allix, on nous fit entrer ? la man?canterie de Saint-Pierre. ? la condition de remplir l'office d'enfants de choeur, nous pouvions suivre l? nos classes de grec et de latin. Mon pauvre p?re n'avait pas trouv? de moyen plus pratique pour nous faire continuer nos ?tudes sans bourse d?lier. Ce fut du temps perdu. Les c?r?monies religieuses prenaient toutes nos heures; les ?tudes ?taient rel?gu?es au second plan.
Alphonse eut aussi ses malheurs:
Le pis est que, dans le d?sarroi de cette ?trange existence, mon fr?re devenait un petit bonhomme terriblement indisciplin?. Ne s'avisa-t-il pas un jour de creuser une mine dans l'armoire aux soutanes, et d'y fourrer de la poudre! L'explosion fut formidable. Ce fut miracle qu'il n'y eut pas d'accident...
Peu de temps apr?s, nos parents, ayant constat? que nous n'apprenions rien qui vaille, se d?cid?rent ? nous mettre au lyc?e. Nous f?mes pr?sent?s au proviseur, et apr?s un court examen, mon fr?re fut admis en sixi?me, tandis que moi-m?me j'allai en cinqui?me.
Peut-?tre trouves-tu, lecteur, que je m'attarde ? ces souvenirs de notre enfance. Il faut cependant que tu te r?signes ? en parcourir encore avec moi le m?lancolique domaine. C'est le seul moyen pour toi de conna?tre dans quelles circonstances sont ?closes la vocation litt?raire de mon fr?re et la mienne.
Ces circonstances nous ?taient toutes d?favorables. Nous n'entendions jamais faire allusion aux choses d'art ou de litt?rature; la politique, des r?cits du pass?, les mille incidents de notre existence, les affaires, les projets auxquels elles donnaient lieu, les soucis qu'elles engendraient, formaient le sujet ordinaire de nos entretiens de famille. Ma m?re gardait pour elle les impressions de ses lectures, comme si elle n'e?t os? nous faire l'aveu du plaisir qu'elle leur devait, l'unique plaisir qu'au milieu de ses maux il lui f?t donn? de go?ter.
Ce n'est donc pas le milieu o? nous avons v?cu enfants, qui a d?termin? notre vocation; il ne pouvait m?me qu'en comprimer les manifestations pr?coces et accidentelles. Mais il est probable que l'influence de ce milieu a ?t? combattue et domin?e par l'influence d'une myst?rieuse h?r?dit?; il est probable que nous tenions de quelqu'un de nos grands parents, Reynaud ou Daudet, cette soif de sensations intellectuelles, ce besoin de les exprimer par la plume qui nous ?tait commun; que mon fr?re avait re?u de l? ce don d'observation qui caract?rise son talent, la d?licatesse, la sensibilit?, cet art d'?crire, de donner ? sa plume la puissance du pinceau.
Ce tr?sor f?cond, dont il a eu la pleine possession le jour m?me o?, pour la premi?re fois, il a fait acte d'?crivain, quelqu'un de ceux de qui nous descendons l'a-t-il poss?d? de m?me dans le pass?? S'est-il form?, au contraire, par les apports partiels et successifs de plusieurs d'entre eux? Je l'ignore; ce qui est ind?niable, c'est que les qualit?s que nul ne songe ? contester ? Alphonse Daudet, il les a eues tout ? coup, en une fois, comme si, par une chance heureuse, il les avait trouv?es dans les dentelles de son berceau.
D?velopp?es plus tard par un labeur incessant, acharn?, elles sont d?j? dans les oeuvres de sa jeunesse, avec moins de grandeur sans doute que dans celles de sa virilit?; mais elles y sont; elles existent m?me dans l'unique roman de lui qui n'ait jamais ?t? publi?,--il avait quinze ans quand il l'?crivit,--et sur lequel je reviendrai tout ? l'heure.
Ce fut bien l? notre premi?re sensation, notre premier supplice, en entrant dans la vaste cour du lyc?e, tels que nous ?tions arriv?s de notre Midi, v?tus comme ?taient alors v?tus ? N?mes, ville un peu arri?r?e, les enfants de notre ?ge et de notre condition. Nous f?mes class?s tout de suite parmi les pauvres diables dont les parents se saignent aux quatre veines pour payer les frais de leurs ?tudes. Les plus ?l?gants de nos camarades d?daign?rent de frayer avec les nouveaux venus, affect?rent envers nous des airs hautains ou protecteurs. Un peu plus tard, on nous donna des costumes moins humiliants; mais l'effet avait ?t? produit, et l'impression resta. Mon fr?re la combattit victorieusement, en gagnant pour ses d?buts les premi?res places; et, d?s ce moment, il fut un des plus brillants ?l?ves du lyc?e.
Un singulier ?l?ve, par exemple! Au bout de quelques mois, l'?cole buissonni?re ?tait devenue pour lui une habitude. Nous avions dix classes par semaine; il ?tait bien rare qu'il n'en manqu?t pas cinq ou six; et cela dura plusieurs ann?es. Il en vint ? ne para?tre au lyc?e qu'aux jours de composition; ce qui ne l'emp?chait pas d'?tre toujours class? parmi les premiers, surtout au fur et ? mesure qu'il avan?a vers les hautes ?tudes.
Son intelligence ?merveillait ses professeurs. D?s la troisi?me, il traitait en vers les sujets de discours fran?ais. Un jour m?me, il fut mis hors concours avec ?loges. Son professeur ayant demand? une apologie d'Hom?re, il lui remit, au bout de deux heures, une ode qui fut un ?v?nement. En voici la conclusion,--j'ai oubli? le reste:
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