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Words: 84775 in 18 pages
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: Mémoires du maréchal Marmont duc de Raguse (8/9) by Marmont Auguste Fr D Ric Louis Viesse De Duc De Raguse - France History 1789-1900; Marmont Auguste Frédéric Louis Viesse de duc de Raguse 1774-1852 FR Biographie Mémoires Journal intime Correspondanc
utiles auxiliaires pour surmonter les obstacles qu'il peut trouver sur sa route et vaincre les difficult?s qu'il aura encore ? combattre. Il a justifi? mon opinion sur sa sagesse par la mani?re dont il a envisag? les projets d?raisonnables de M. de Polignac au moment o? il les a connus, et le bl?me qu'il leur a donn? d?montre suffisamment ? quel point il aurait ?t? loin de son esprit de les conseiller.
Tout porte ? croire que Nicolas s'est impos? la t?che particuli?re de r?g?n?rer l'int?rieur en Russie et d'?purer l'administration. Cette t?che est immense; il faut sa force, sa jeunesse et sa volont? pour l'entreprendre avec esp?rance de r?ussir.
Tout le monde sait quelle corruption existait en Russie dans la haute classe. Je m'abstiendrai d'en rien dire; mais je ferai observer seulement, quant aux femmes, qu'il s'est fait, depuis vingt ans, une grande r?volution en faveur des moeurs: car les d?sordres qui avaient lieu du temps de Catherine II ont ? peine laiss? des souvenirs. L'exemple des souverains a toujours sur leur cour une grande influence, et nulle part plus qu'en Russie cette influence ne se fait sentir. Aussi l'imp?ratrice-m?re, dont la vie est au-dessus de tout soup?on, a-t-elle exerc? l'action la plus salutaire. Depuis, les vertus domestiques de Nicolas et de l'imp?ratrice ont corrobor? des principes respect?s par tout le monde aujourd'hui. La soci?t? de Saint-P?tersbourg est remarquable par une grande r?gularit?. Quant aux hommes, la d?licatesse de moeurs, habituelle ? l'occident de l'Europe, leur est encore inconnue, et peut-?tre en trouverai-je une explication naturelle.
Les institutions et les circonstances dans lesquelles se trouvent les soci?t?s sont dans des conditions d?termin?es. Les hommes en re?oivent plus particuli?rement l'empreinte. Or trois choses, ? mon avis, ont donn? aux Allemands, aux Fran?ais et aux Anglais cette noblesse de coeur qui les distingue.
Je place en premi?re ligne la chevalerie et son esprit, cet effort des temps barbares pour arriver ? un ?tat meilleur: association des bons contre les mauvais, ?lan g?n?reux vers la vertu la plus sublime, le sacrifice de soi-m?me au profit des autres. Elle a d? avoir une grande influence sur les moeurs; et, quand son but a ?t? rempli, quand la marche de la civilisation l'a rendue moins n?cessaire, il en est rest? une galanterie, un respect de soi-m?me, une dignit? personnelle qui, en g?n?ral, ont ?t? et sont encore l'apanage des classes ?lev?es.
Je place ensuite l'influence salutaire du clerg?. Un clerg? riche, instruit et puissant, dont l'instruction sup?rieure a servi puissamment au d?veloppement des lumi?res, a ?t?, aux yeux des peuples, un exemple vivant de dignit? et d'ind?pendance morale. Ses hautes vertus et ses enseignements ont ?pur? les moeurs; ses ?carts m?mes ont sembl? produire le m?me r?sultat, car, si, ? une ?poque d?j? loin de nous, la corruption s'y est montr?e, la r?forme en a ?t? la suite, et alors le rigorisme a remplac? le rel?chement.
Enfin je mentionnerai une troisi?me puissance de la soci?t?, l'ordre judiciaire. La magistrature, de bonne heure, s'est rendue respectable par ses lumi?res et par son int?grit?. La justice, on le sait, est le premier besoin des hommes. L? o? l'autorit? l'assure, les individus se dispensent de chercher ? se la faire eux-m?mes; et il en r?sulte le maintien du bon ordre et de la paix int?rieure. Quand il en est autrement, la confusion et les d?sordres en sont les cons?quences; car, sous pr?texte de se faire justice, chaque individu, juge dans sa propre cause, s'abandonne bient?t ? ses passions, et alors il n'y a aucun frein aux crimes, aux vengeances, ? la corruption.
En Russie, ces trois ?l?ments de bon ordre et d'?ducation pour le peuple ont manqu? ? la fois. La chevalerie n'y a jamais exist?; le clerg? est ignorant et pauvre; la justice civile et criminelle avait un tarif pour ses d?cisions. L'?tat de confusion, il est vrai, o? se trouve la l?gislation, qui n'est qu'une collection des ukases rendus, en diverses circonstances, pour des faits particuliers, v?ritable d?dale o? l'on ne sait comment se retrouver; cet ?tat de confusion, dis-je, se pr?te merveilleusement ? l'arbitraire, au caprice et ? la corruption. Ce sera un des plus grands bienfaits de l'empereur actuel envers ses peuples que le code dont il a ordonn? la r?daction. Il ?tablira, dans peu d'ann?es, un mode r?gulier de jugement, et, en simplifiant les questions, il garantira la surveillance du gouvernement, l'?quit? et la r?gularit? des d?cisions.
Les causes que je viens d'indiquer ont exerc? une influence f?cheuse sur les moeurs de la haute classe de la soci?t?. Si l'on ajoute ? cela la puissance immense du ma?tre, qui, d'un mot, peut an?antir ce qu'il y a de plus grand ou ?lever ce qu'il y a de plus petit, sa pr?sence partout, son action sur tout, on comprendra ? quel point les caract?res ont pu se d?grader. On croira donc sans peine tout ce qui a ?t? dit sur la haute classe en Russie et r?p?t? trop souvent ailleurs, pour que j'en parle davantage ici; mais je dirai que l'administration proprement dite, les agents du gouvernement, d?positaires de deniers et de mati?res, passent en g?n?ral pour ?tre dilapidateurs. On pr?tend qu'il n'y a pas un r?giment sur lequel le colonel ne sp?cule; pas un magasin dont le gardien ne vende une partie ? son profit; pas un administrateur qui n'ait des int?r?ts personnels oppos?s ? ceux du souverain. Tel capitaine de vaisseau vendit, dans ses voyages, ses approvisionnements, ses agr?s et jusqu'? ses canons. Comme il n'y avait pas, lorsque j'?tais en Russie, au moins, de mode r?gulier et journalier de comptabilit?, rien ne garantissait la conservation des approvisionnements maritimes. Aussi, au moment o? l'empereur est mont? sur le tr?ne, il y avait trente ans qu'aucune comptabilit? n'avait ?t? arr?t?e. Nicolas, dont la pens?e et la volont? est de r?tablir l'ordre, y parviendra s'il est dans la puissance d'un homme de le faire. Actif, ferme, laborieux, ayant devant lui un grand nombre d'ann?es ? y consacrer, il a entrepris un travail ? l'imitation de ceux d'Hercule.
Peu apr?s mon arriv?e ? Saint-P?tersbourg, il envoya dans le port d'Arkhangel un de ses aides de camp pour prendre une connaissance d?taill?e des faits et de la situation des choses, et pr?parer des poursuites. Ayant eu avis de graves dilapidations commises dans le port de Cronstadt, il envoya, afin de les constater et de conna?tre les coupables, un officier de confiance pour faire mettre devant lui les scell?s sur les magasins. Cette d?marche annon?ait une suite d'op?rations; mais tous ces calculs furent d?jou?s. Un incendie consuma les magasins, et les comptables eurent ainsi bient?t rendu les comptes de leur gestion pendant un grand nombre d'ann?es. Les sages mesures de l'empereur se trouv?rent d?s lors sans effet.
Divers voyageurs ont rendu un compte d?taill? des choses curieuses et dignes de remarque que renferment Saint-P?tersbourg et les environs. J'en dirai cependant un mot ici, et j'exprimerai succinctement les r?flexions que leur vue m'a inspir?es.
La manufacture d'Alexandrowsky, premier ?tablissement que je visitai, est une filature de coton d'une grande beaut?. Le nombre des ouvriers s'?l?ve ? six mille. Il y r?gne un grand ordre. Les machines ? vapeur sont belles. En g?n?ral cette manufacture offre un coup d'oeil satisfaisant et pr?sente l'id?e d'une bonne direction. Un Anglais est plac? ? sa t?te. Les produits sont beaux; cependant les fils sont loin d'atteindre la finesse obtenue en France et en Angleterre, et on a renonc? ? produire divers num?ros.
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