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Words: 28940 in 6 pages

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r ?cuyer, et rempla?a M. de Caulaincourt en son absence; il re?ut une dotation en Hanovre, que l'on portait ? trente mille francs sur le papier, et cent mille francs pour l'achat d'une maison, qui pouvait, s'il le voulait, valoir davantage, mais qui deviendrait inali?nable par le fait de ces cent mille francs qui auraient aid? ? l'acquisition.

Projets de divorce.

J'ai cru devoir faire un chapitre ? part de ce qui se passa ? Fontainebleau ? cette ?poque, relativement au divorce. Quoique l'empereur, depuis quelques ann?es, ne rappel?t ? sa femme ce projet que dans les moments o? il avait quelque querelle avec elle, et que ces occasions fussent rares, ? cause de l'adresse et de la condescendance de l'imp?ratrice, cependant il est tr?s vraisemblable qu'il roulait toujours dans sa t?te au moins quelque plan vague d'en venir un jour ? un pareil ?clat. La mort du fils a?n? de Louis l'avait frapp?; ses victoires, en accroissant sa puissance, ?tendaient ses id?es de grandeur, et sa politique, comme sa vanit?, trouvait son compte dans une alliance avec quelque souverain de l'Europe. Le bruit avait d'abord couru que Napol?on jetterait les yeux sur la fille du roi de Saxe; mais cette princesse ne lui aurait point apport? des liens de parent? qui eussent ajout? ? son autorit? continentale. Le roi de Saxe ne r?gnait plus que parce que la France l'y avait autoris?. D'ailleurs, sa fille avait alors au moins trente ans, et n'?tait nullement belle. Bonaparte, au retour de Tilsit, en parla ? sa femme de mani?re ? la rassurer compl?tement. Les conf?rences de Tilsit exalt?rent assez justement l'orgueil de Napol?on; l'engouement dont le jeune czar fut saisi pour lui, l'assentiment qu'il donna ? quelques-uns de ses projets, particuli?rement au d?membrement du royaume d'Espagne, sa complaisance ? l'?gard des volont?s de son nouvel alli?, tout put contribuer ? faire na?tre dans l'esprit de celui-ci certains projets relatifs ? une alliance plus intime. Il s'en ouvrit sans doute ? M. de Talleyrand, mais je ne crois point qu'on en gliss?t la moindre chose au czar; et tout cela demeura encore remis ? un avenir plus ou moins ?loign?, selon les circonstances.

L'empereur revint en France. En se rapprochant de sa femme, il retrouva pr?s d'elle cette sorte d'attachement qu'elle lui inspirait r?ellement, et qui le g?nait bien quelquefois, en le rendant accessible ? un certain malaise quand il l'avait fortement afflig?e.

Une fois, en causant avec elle des diff?rends du roi de Hollande avec sa femme, de la mort du jeune Napol?on et de la sant? d?licate du seul gar?on qui leur rest?t, il l'entretint de la n?cessit? o? peut-?tre, un jour, il pourrait se trouver de prendre une femme qui lui donn?t des enfants. Il montra quelque ?motion en d?veloppant un pareil sujet, et il ajouta: L'imp?ratrice connaissait trop bien le caract?re de son ?poux pour lui faciliter d'avance, par une parole imprudente, une d?marche qu'elle repoussait autant qu'elle le pouvait. Aussi, dans cet entretien, loin de lui donner l'esp?rance qu'elle contribuerait ? affaiblir par sa conduite l'effet d'un pareil ?clat, elle l'assura qu'elle ob?irait ? ses ordres, mais que jamais elle n'en pr?viendrait aucun. Elle fit cette r?ponse m?me avec un ton calme et assez digne qu'elle savait fort bien prendre vis-?-vis de Bonaparte et qui n'?tait pas sans effet.

Cette mani?re de r?pondre, qui fut toujours la m?me, ne blessa point l'empereur, et parut m?me quelquefois l'?mouvoir; car, en revenant, en diverses occasions, sur ce sujet, il laissait assez souvent ?chapper des larmes, et paraissait r?ellement agit? par des passions contraires.

Madame Bonaparte, qui se rendait si bien ma?tresse d'elle-m?me devant lui, en me racontant tout ceci, se livrait ? une extr?me inqui?tude. Quelquefois, elle pleurait am?rement; dans d'autres moments elle se r?criait sur l'ingratitude d'un pareil abandon. Elle rappelait que, lorsqu'elle avait ?pous? Bonaparte, il s'?tait cru fort honor? de son alliance, et qu'il ?tait odieux de la repousser de son ?l?vation, quand elle avait consenti ? partager sa mauvaise fortune. Il lui arrivait m?me de s'exalter l'imagination au point de laisser ?chapper des inqui?tudes sur son existence personnelle. Quand elle prof?rait de semblables paroles, je faisais mille efforts pour calmer son imagination ?branl?e, qui sans doute l'entra?nait trop loin. Quelque opinion que j'aie sur la facilit? avec laquelle Bonaparte savait se d?terminer aux n?cessit?s politiques, je ne crois nullement qu'il f?t capable de concevoir et d'ex?cuter les noirs calculs dont elle le soup?onnait alors. Mais il avait agi de mani?re, dans diverses occasions, et surtout parl? souvent dans des termes tels, qu'il donnait le droit ? l'exaltation d'un profond m?contentement de concevoir de semblables soup?ons, et quoique j'atteste bien solennellement que, dans ma conscience intime, je ne pense point qu'il e?t abord? jamais ce moyen de sortir d'embarras, cependant ma seule r?ponse aux vives inqui?tudes de l'imp?ratrice ne pouvait ?tre que celle-ci:

Je m'?tonnais, ? part moi, qu'une femme tellement d?senchant?e sur son ?poux, d?vor?e d'un sinistre soup?on, d?tach?e alors de toute affection, assez indiff?rente ? la gloire, p?t tenir si fortement aux jouissances d'une royaut? si pr?caire. Mais, voyant que rien n'arriverait ? l'en d?go?ter, je me contentais, comme par le pass?, de l'engager ? garder un profond silence et ? demeurer avec l'empereur dans son attitude calme, attrist?e, mais d?termin?e, qui, en effet, ?tait le seul moyen d'?carter ou de retarder l'orage. Il savait que sa femme ?tait g?n?ralement aim?e; tous les jours l'opinion publique se s?parait davantage de lui, et il craignait de la froisser encore. L'imp?ratrice, quand elle confiait ? sa fille ses peines, comme je l'ai d?j? dit, ne trouvait pas une personne tr?s dispos?e ? la comprendre. Depuis la perte de son enfant, les souffrances de la vanit? lui causaient encore plus de surprise, et presque toujours sa seule r?ponse ? sa m?re ?tait celle-ci: Madame de la Rochefoucauld, ? qui madame Bonaparte s'ouvrait aussi, ?tait, comme je l'ai dit, un peu l?g?re, et glissait le plus qu'elle pouvait sur tout. C'?tait donc moi qui portais habituellement le poids de ses confidences. L'empereur s'en doutait, et ? cette ?poque ne m'en sut point mauvais gr?. Je sais m?me qu'il a dit ? M. de Talleyrand: Quand ses passions en donnaient le temps ? son esprit, il jugeait sainement m?me certaines conduites qui le g?naient, pourvu qu'elles ne le g?nassent qu'un peu; et, dans le fond, il avait le sentiment intime qu'il surmonterait, quand il le voudrait, les l?gers obstacles qu'on lui opposait. Il permettait qu'on jou?t son jeu, quand il apercevait que, en dernier ressort, il n'en gagnerait pas moins la partie.

Cependant on partit pour Fontainebleau. Les f?tes, la pr?sence des princes ?trangers, et encore plus le drame que Bonaparte pr?parait pour l'Espagne, firent na?tre des distractions qui ne lui permirent point de revenir sur un tel sujet, et, d'abord, tout s'y passa assez paisiblement. Ma liaison avec M. de Talleyrand se fortifiait, et l'imp?ratrice s'en r?jouissait, parce qu'elle en esp?rait, dans l'occasion, quelque chose d'utile ou du moins de commode pour elle. J'ai dit qu'alors il y avait quelque peu d'intrigue entre les souverains du duch? de Berg et le ministre de la police Fouch?. Madame Murat parvenait toujours ? brouiller qui se rapprochait d'elle avec l'imp?ratrice, et n'?pargnait pour cela ni les rapports, ni m?me l'intrigue. M. de Talleyrand et M. Fouch? ?taient un peu en d?fiance et en jalousie l'un de l'autre, et dans ce moment la grande importance du premier faisait ombrage ? tous.

Quinze jours ou trois semaines avant la fin du voyage de Fontainebleau, on vit arriver un matin le ministre de la police. Il demeura longtemps dans le cabinet de l'empereur, et, apr?s, il fut invit? ? d?ner avec lui, ce qui n'arrivait pas ? beaucoup de gens. Pendant le d?ner, Bonaparte montra une grande gaiet?. Je ne sais plus quel genre de divertissement occupa la soir?e. Vers minuit, tout le monde venait de se retirer dans le ch?teau; tout ? coup, un valet de chambre de l'imp?ratrice vint frapper ? ma porte; ma femme de chambre lui disant que je venais de me mettre au lit, mais que M. de R?musat n'avait point encore quitt? mon appartement, cet homme r?pondit que je ne devais point me relever, mais que l'imp?ratrice engageait mon mari ? descendre chez elle. Il s'y rendit sur-le-champ; il la trouva ?chevel?e, ? demi d?shabill?e, et avec un visage renvers?. Elle renvoya ses femmes, et, s'?criant qu'elle ?tait perdue, elle remit dans les mains de mon mari une longue lettre sur tr?s grand papier, qui ?tait sign?e de Fouch? lui-m?me. Dans cette lettre, il commen?ait par protester de son ancien d?vouement pour elle, et l'assurait que c'?tait m?me par suite de ce sentiment qu'il osait lui faire envisager sa position et celle de l'empereur. Il le lui repr?sentait puissant, au comble de la gloire, ma?tre souverain de la France, mais redevable ? cette m?me France de son pr?sent, et de l'avenir qu'elle lui avait confi?. Cet avantage ?tait longuement et habilement d?velopp?, et, en effet, il pouvait l'?tre. Fouch?, ensuite, parlait de l'opposition que la tendresse conjugale apportait chez l'empereur ? sa politique; il pr?voyait qu'il ne se d?ciderait jamais ? prescrire un si douloureux sacrifice; il osait donc conseiller ? madame Bonaparte de faire elle-m?me un courageux effort, de se r?signer ? s'immoler ? la France; et il faisait un tableau tr?s path?tique de l'?clat qu'une action pareille jetterait sur elle, et alors, et dans l'avenir. Enfin, cette lettre ?tait termin?e par l'assurance positive que l'empereur ignorait cette d?marche; on croyait m?me qu'elle lui d?plairait, et l'imp?ratrice ?tait sollicit?e de l'envelopper du plus profond secret.

On peut facilement supposer toutes les phrases plus ou moins oratoires qui ornaient cette lettre, qui paraissait avoir ?t? ?crite avec soin et r?flexion.


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