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Words: 111126 in 29 pages

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Il y a quelques autres causes de maladies, tir?es des alimens, mais moins facheuses ou moins g?n?rales, & dans lesquelles il est impossible d'entrer. Je finirai par cette remarque g?n?rale; c'est que l'attention que le paysan a de manger lentement, & de m?cher avec beaucoup de soin, diminue infiniment les dangers d'un mauvais r?gime; & je suis convaincu, que c'est une des plus grandes causes de la sant? dont il jouit. Il faut y ajouter l'exercice qu'il prend; le long s?jour qu'il fait au grand air, o? il passe les trois quarts de sa vie, &, ce qui est aussi un avantage tr?s consid?rable, l'heureuse habitude de se coucher de tr?s bonne heure, & de se lever de grand matin. Il seroit ? souhaiter, qu'? tous ces ?gards, & peut-?tre ? bien d'autres, les gens de la campagne servissent de modele ? ceux des villes.

La mauvaise qualit? de l'eau est encore une cause ordinaire des maladies dans les campagnes, o? les eaux sont mauvaises par le terrein dans lequel elles se trouvent, comme lorsqu'elles coulent & reposent sur des bancs de coquilles, ou elles le deviennent par le voisinage ou l'?gout des fumiers & des mares.

Lorsque l'on a de l'eau trouble, il suffit le plus souvent de la laisser en repos pour qu'elle s'?claircisse en d?posant; si cela n'arrive pas, ou si on a de l'eau limoneuse, bourbeuse, il n'y a qu'? la jetter dans un vaisseau rempli ? moiti? de sable fin, ou, ? son d?faut, de craie, & l'y agiter & remuer violemment pendant quelques minutes. Quand l'agitation sera cess?e, le sable en retombant au fond du vaisseau y entra?nera les salet?s que l'eau tient suspendues: ou ce qui est encore mieux & tr?s facile, on peut approcher deux tonneaux, dont l'un sera beaucoup plus ?lev? que l'autre, le plus ?lev? sera rempli de sable ? moiti?, on y mettra l'eau trouble, bourbeuse, limoneuse, elle se filtrera ? travers ce sable, sortira claire par une ouverture pratiqu?e au fond du tonneau, & tombera dans celui qui est plus bas, & qui servira de r?servoir. Lorsque l'on a de l'eau seleniteuse, c'est ce qu'on nomme ordinairement de l'eau dure, parceque le savon s'y fond difficilement, & que les semences farineuses & les legumes y deviennent dures au lieu de s'amollir, il faut exposer cette eau au soleil, ou la faire bouillir, & y mettre quelques l?gumes ou du pain grill? ou non grill?. Quand on a de l'eau corrompue, on peut la garder jusqu'? ce qu'elle ait repris son ?tat naturel qui succedera ? la putr?faction; si on ne peut attendre, on y fera fondre un peu de sel marin, on y m?lera du vinaigre, ou on y fera cuire quelque plante aromatique. Il arrive fort souvent que les eaux des puits publics sont infect?es par un limon qui est au fond, & par des animaux qui y tombent & s'y putrefient. Il faut ?viter de boire l'eau de neige aussit?t qu'elle est tomb?e, il paro?t que c'est cette eau qui cause les goitres aux Habitans de quelques montagnes, & des coliques ? beaucoup de personnes. L'eau ?tant d'un usage si fr?quent, on doit ?tre attentif ? en avoir de bonne: la mauvaise est, apr?s l'air, la cause la plus commune des maladies, & celle qui en produit davantage & de plus facheuses, elle cause souvent des Epid?mies.

?. 11. L'on ne doit point omettre, dans le d?nombrement des causes des maladies du peuple, la construction de leurs maisons, dont un grand nombre sont, ou appuy?es contre un terrein ?lev?, ou un peu creus?es en terre. L'une ou l'autre de ces situations les rend humides; ceux qui les habitent en sont incommod?s, & s'ils ont quelques provisions, elles se g?tent & deviennent une nouvelle source de maladies. Le Manoeuvre robuste ne sent pas d'abord les influences de cette habitation marecageuse; mais elles agissent ? la longue, & j'en ai vu surtout les mauvais effets les plus sensibles sur les femmes en couche & les enfans. Il seroit fort ais? de remedier ? cet inconv?nient, en ?levant le sol de la maison de quelques pouces au-dessus du niveau du voisinage, par une couche de sable, de petits cailloux, de brique pil?e, de charbon, ou d'autres choses semblables, & en ?vitant de b?tir contre un terrain plus ?lev?. Cet objet m?riteroit peut-?tre l'attention de la police; & j'exhorte fortement tous ceux qui b?tissent ? prendre les pr?cautions n?cessaires ? cet ?gard. Une autre attention, qui couteroit encore moins, c'est de tourner leur maison au midi oriental, c'est l'exposition, toutes choses d'ailleurs ?gales, la plus salutaire & la plus avantageuse: cependant je l'ai vue tr?s souvent n?glig?e, sans qu'on p?t assigner la moindre raison pour ne l'avoir pas choisie.

Ces conseils paro?tront peu importans aux trois quarts du public. J'avertis qu'ils sont plus de cons?quence qu'on ne pense, & tant de causes contribuent ? d?truire les hommes, qu'il ne faut n?gliger aucun des moyens qui peuvent contribuer ? leur conservation.

Le fr?quent usage que le peuple fait du vin, de la bierre, du cidre, doit faire regarder ces diff?rentes boissons comme des causes communes des maladies, lorsque ces liqueurs deviennent nuisibles au corps humain par des qualit?s qu'elles ont re?ues de la nature ou de l'art; mais souvent il ne peut les conno?tre, d'autres fois son gout est plus fort que sa raison: ainsi c'est ? la Police g?n?rale ? emp?cher la vente du vin, de la bierre, du cidre, lorsqu'ils peuvent causer des maladies.

?. 12. Les causes, que j'ai d?taill?es dans le premier chapitre, produisent les maladies; & le mauvais r?gime, que le peuple observe quand il en est attaqu?, les rend beaucoup plus facheuses, & beaucoup plus souvent mortelles. Il est imbu d'un pr?jug?, qui coute toutes les ann?es la vie, dans ce pays, ? beaucoup de ceux qui sont attaqu?s de maladies aig?es, & qui n'ont point de Medecin; c'est que toutes les maladies se gu?rissent par la sueur, & que, pour procurer la sueur, il faut prendre beaucoup de choses chaudes & ?chauffantes, se tenir dans un endroit tr?s chaud, & ?tre excessivement couvert. Ce sont des erreurs funestes ? la population de l'?tat; & l'on ne peut trop inculquer aux gens de la campagne, qu'en cherchant ? se faire suer au commencement de la maladie, ils se tuent. J'ai vu des cas dans lesquels les soins qu'on s'?toit donn?s pour forcer cette sueur, avoient procur? la mort du malade, aussi ?videmment que si on lui avoit cass? la t?te d'un coup de pistolet. La sueur emmene ce qu'il y a de plus liquide dans le sang; elle le laisse plus sec, plus ?pais, plus inflammatoire; & comme dans toutes les maladies aig?es, except? un tr?s petit nombre qui sont tr?s rares, il est d?ja trop ?pais, la sueur augmente ?videmment le mal. Bien loin d'?ter l'eau du sang, l'on doit chercher ? lui en donner. Il n'y a point de paysan, qui ne dise, quand il a une pleur?sie, ou une inflammation de poitrine, que son sang est trop ?pais, & qu'il ne peut pas circuler. En le voyant dans le vase, il le trouve noir, sec, brul?. Comment le sens commun ne lui dit-il pas, que, bien loin de faire sortir l'eau d'un tel sang par les sueurs, il faut y en ajouter?

?. 13. Mais quand il seroit aussi vrai, qu'il l'est peu, que la sueur est utile au commencement des maladies, les moyens qu'on emploie pour la procurer, n'en seroient pas moins mortels. Ces moyens sont, 1?. d'?touffer le malade par la chaleur de l'air & des couvertures. L'on redouble de soins, pour emp?cher qu'il n'entre de l'air, qui, par l? m?me, est bient?t extr?mement corrompu; & l'on procure une telle chaleur, par le poids des couvertures, que ces deux causes seules sont capables de produire, dans un homme sain, la fievre la plus ardente, & une inflammation de poitrine. Plus d'une fois je me suis senti saisi en entrant dans ces chambres, d'une difficult? de respirer, que je dissipois en faisant ouvrir. Les gens instruits devroient se faire un plaisir de faire comprendre au peuple, dans les fr?quentes occasions qui s'en pr?sentent, que l'air nous ?tant plus n?cessaire, que l'eau ne l'est au poisson, d?s qu'il cesse d'?tre pur, notre sant? souffre n?cessairement; & rien ne le corrompt plus promptement, que les vapeurs qui sortent du corps de plusieurs personnes, renferm?es dans une petite chambre qu'on n'aire point. Il n'y a qu'? vouloir ouvrir les yeux, pour sentir le danger de cette conduite. Si l'on donne de l'air frais ? ces pauvres malades, & qu'on les d?couvre, on voit sur-le-champ la fievre, l'oppression, l'angoisse, les r?veries, diminuer.

?. 14. 2?. On ne leur donne que des choses chaudes, & surtout de la th?riaque, du vin, du faltran ou des vulneraires de suisse & du safran, qui est encore plus dangereux. Dans toutes les maladies fievreuses, il faut rafraichir & tenir le ventre libre. Tous ces remedes ?chauffent & resserrent: l'on peut juger quel mauvais effet ils produisent. Un homme bien portant, tomberoit infailliblement dans une fievre inflammatoire, s'il prenoit la quantit? de vin, de th?riaque, de faltran, que le paysan prend quelquefois, lorsqu'il est d?ja attaqu? d'une de ces maladies. Comment pourroit-il n'en pas mourir? Aussi il en meurt, & quelquefois avec une promptitude ?tonnante. Malheureusement, chacun peut en voir autour de soi de terribles & fr?quens exemples.

?. 15. L'on me dira peut-?tre, que souvent les maladies se guerissent par la sueur, & que l'exp?rience doit guider. Je r?ponds, que la sueur guerit, il est vrai, quelques maladies d?s le commencement, comme ces points qu'on appelle fausses pleur?sies, quelques douleurs de rhumatisme, quelques fluxions: mais c'est seulement quand ces maladies d?pendent d'une transpiration arr?t?e, que la douleur se d?clare tout de suite, & que, sur-le-champ, avant que la fievre ait ?paissi les humeurs & enflamm? quelque partie, on donne quelque boisson chaude, comme du faltran & du miel, qui, en r?tablissant la transpiration, enleve la cause du mal. La sueur est aussi utile dans les maladies, quand ? force de boire, on en a d?truit les causes: elle sert ? entra?ner avec elle, une partie des humeurs qui causent les maladies, apr?s que les plus grossieres ont pass? par les selles & par les urines, & ? emmener cette quantit? d'eau qu'on avoit ?t? oblig? de mettre dans le sang, & qui y est devenue superflue. Il est, ? cette ?poque extr?mement important, de ne pas l'emp?cher volontairement ou par imprudence; il y auroit souvent autant de danger ? le faire, qu'il y en a ? vouloir faire suer dans les commencemens; & cette sueur, si on l'arr?te, se rejettant sur quelque partie int?rieure produit souvent une nouvelle maladie plus dangereuse que la premiere. Il faut donc ?tre aussi attentif ? ne pas arr?ter imprudemment la sueur, qui vient naturellement ? la fin des maladies, qu'? ne pas l'exciter au commencement: celle-l? est presque toujours utile; celle-ci presque toujours dangereuse. D'ailleurs, si elle ?toit n?cessaire, on s'y prendroit tr?s mal pour la faire venir, puisqu'en ?chauffant si fort les malades, on allume une fievre prodigieuse; on les met en feu, & la peau reste extr?mement seche. L'eau tiede est le meilleur des sudorifiques. Si les malades suent abondamment & par un effort de la nature seule pendant un ou deux jours, cela leur procure un soulagement de quelques heures: bient?t ces sueurs finissent, on croit alors reconno?tre la n?cessit? de l'exciter de nouveau pour augmenter le soulagement, on r?itere les m?mes remedes sans qu'ils rappellent les sueurs. On double les doses, on augmente l'inflammation; le malade meurt dans des angoisses horribles, & avec une inflammation g?n?rale. L'on attribue la mort ? ce qu'il n'a pas su? assez, pendant qu'elle d?pend r?ellement de ce qu'il a trop su? au commencement, & de ce qu'il a pris des remedes sudorifiques & du vin. Il y a long-tems qu'un habile Medecin Suisse a averti ses compatriotes, que le vin leur ?toit mortel dans les fievres. Je le r?itere; mais je crains fort que ce ne soit avec aussi peu de succ?s. Le paysan, qui naturellement n'aime pas le vin rouge, le boit en maladie par pr?f?rence; & c'est un grand mal, parceque le vin rouge emp?che les selles plus que le vin blanc, n'aide pas autant les urines, & augmente l'?paississement du sang, qui est d?ja trop consid?rable.

Alors m?me, il faut ?viter de produire un trop grand mouvement dans le sang, qui emp?cheroit plus qu'il n'aideroit la sueur.

?. 16. L'on augmente encore leurs maux, par les alimens qu'on donne trop t?t ou en trop grande quantit?, ou de mauvaise nature. La maladie affoiblit n?cessairement, & la folle crainte, que l'on a que le malade ne meure de foiblesse, porte ? lui donner des alimens, qui, en augmentant sa maladie, le tuent en augmentant ou en redonnant la fievre. Cette crainte que l'on a que ce d?faut de nourriture ne donne la mort, est absolument chimerique; jamais cette cause n'a tu? aucun fievreux. Ils peuvent ?tre plusieurs semaines ? l'eau, & n'en sont que plus forts au bout de ce terme; au lieu qu'en cherchant ? les nourrir, bien loin de les fortifier, la nourriture augmente la maladie, & par-l?-m?me le malade est plus foible.


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